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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 17:28

*Avertissement : voir le premier article de ce blog "A même la Planète".

 

Randonnée VTT

 

Massif de Concors et Vautubière

 

Point de Départ : Salle socioculturelle de Peyrolles, Espace Frédéric Mistral

 

Description (succincte) de la randonnée :

 

- De la salle socioculturelle de Peyrolles, partir vers l'est par l'avenue du Mistral et traverser le canal au prochain pont.

- Longer la rive sud du canal jusqu'à la route départementale 561 après un pont à la sortie est de Peyrolles.

- Traverser la route et longer à nouveau la rive gauche*  du canal en passant derrière la caserne des pompiers.

- 800 m plus loin, juste après le confluent avec le Réal, descendre le talus bétonné du canal pour rejoindre un chemin en contrebas. (Passage ludique et facile, mais à éviter s'il y a du verglas ! Dans ce cas continuer jusqu'au pont suivant).

- Suivre ce chemin parallèle à la direction du canal et rejoindre une route goudronnée (Départementale 61, dite "route des Estrets").

- Prendre cette route à droite en direction de Jouques et tourner à gauche 1 km plus loin pour prendre le "Chemin de Pey Gaillard", toujours goudronné.

- Suivre les panneaux indicateurs "Pey Gaillard" jusqu'au bout du goudron (courtes montées un peu raides).

- Continuer par la piste de terre qui fait suite (faux-plat montant, terrain sableux).

- A l'embranchement suivant prendre à gauche.

- Au niveau d'une propriété entourée de bidons bleus, prendre le chemin qui part à droite en longeant cette propriété.

- Suivre ce chemin (montée M2 peu raide mais soutenue) jusqu'à une large piste.

- Prendre cette piste à gauche (M2), arriver à une citerne et continuer tout droit par une route goudronnée jusqu'à la départementale D11 à peu près au niveau du panneau d'entrée du hameau de Bèdes.

- Prendre en face le chemin goudronné de Sainte-Anne, suivi par un balisage jaune. ne plus quitter ce balisage jusqu'à ce qu'il rencontre le GR 99 en passant successivement par les Ruines de Villemus, le Domaine de la Grande Séouve et le lieu-dit "La Boulangère".

- Suivre maintenant le GR 99 à main gauche jusqu'à la départementale 11 (panneaux indicateurs).

- Prendre la départementale à gauche, direction Jouques.

- 600 m plus loin, continuer sur le GR à droite en direction de "La Fautrière" (attention aux chiens !) et ne plus le quitter jusqu'à ce qu'on rencontre à nouveau le goudron peu après la "Colle Blanche" (joli sentier, globalement en descente).

- Arrivé au bitume, prendre à droite en suivant à nouveau un balisage jaune. Ne plus quitter ce balisage jusqu'à la Chapelle Notre-Dame de Consolation (indiquée ; M2/M3 sur 400 m avant la chapelle).

- Revenir sur ses pas jusqu'au câble fermant l'accès du chemin de la chapelle, et descendre la piste à gauche en contrebas des falaises d'escalade de consolation (D2).

- Arrivé sur la RN 96, suivre celle-ci à gauche (prudence, circulation importante) et rejoindre 1800 m plus loin la rive gauche du canal EDF.

- Longer le canal jusqu'à la salle socioculturelle de Peyrolles.

 

* Il s'agit de la rive gauche  orographique , c'est à dire dans le sens du courant.

 

Distance : 25 km

Horaire : 2 h 15 à 11 km/h de moyenne

Altitude départ : 225 m

Altitude maximale : 435 m

Dénivellation : 250 m positive cumulée

Difficulté : Parcours peu difficile (cotation globale V2, assez courtes montées M2, descentes peu techniques D2).

Carte : IGN 1/25000 n° 3244 ET "Montagne Sainte-Victoire"

 

Période favorable : Toute l'année. Prudence en période de chasse ; de juin à septembre, respecter la réglementation en vigueur.

 

Date du parcours : 1er janvier 2011

Conditions météo : beau temps doux ; terrain souple mais peu boueux.

Participant : Marcel

 

Toponymie :

Pey : variante locale du mot "Puy" (Puget, Puech, Poch, Puig en sont d'autres formes régionales)

 

Caucadis : en provençal, "lieu foulé".

 

Bèdes : racine provençale relative aux brebis. C'était sans doute un lieu de pâturage à moutons.

 

La Grande Séouve : la séuvo en provençal signifie la forêt.

 

La Colle Blanche : rien à voir avec la colle à papier ! la colo en provençal, parfois écrit la couello, signifie simplement colline.

 

Remarques :

Une très jolie variante peut être faite en descendant le sauvage Vallon de Saunaresse : pour cela, 500 m environ après le panneau "Pey d'Allefort", dans la direction de la Chapelle de N-D. de Consolation, prendre un chemin à gauche face à une villa appelée "Les Chardonnerets". On rejoint ce vallon 400 m plus loin, globalement direction sud-ouest. A éviter cependant en période de chasse !

 

De très nombreuses autres variantes peuvent êtres réalisés, plus ou moins longues, plus ou moins difficiles. Etudier la carte, mais attention : nombreuses propriétés privées !

 

Curiosité : les ruines de Villémus abritaient jadis une fabrique de pipes ! On trouvait encore il y a une quinzaine d'années quelques jolis fourneaux en terre cuite.

 

Enfin, le Domaine de la Grande Séouve produit d'excellents vins : je conseille particulièrement la "Cuvée Prestige" rouge... mais les blancs et les rosés sont également de fort bonne tenue !

DSC06905.JPG

Le Plateau de Bèdes, dominé par la Montagne de Vautubière

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.com/vieuxloup52/TOURDUPLATEAUDEBEDES010111#

 



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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 16:45

* Avertissements : voir l'article précédent (LE RAVIN DES INFERNETS) et le premier article de ce blog : A MÊME LA PLANETE.

 

Randonnée à VTT

 

Massif de Concors-Vautubière

 

Point de départ de la randonnée : Espace Frédéric Mistral (Salle socioculturelle) à Peyrolles-en-Provence.

 

Description (succincte) de la randonnée :

- De la salle socioculturelle de Peyrolles, se diriger vers l'ouest sud-ouest, passer devant les HLM et rejoindre un chemin de terre.

- Suivre ce chemin de terre qui longe un petit canal jusqu'à une route goudronnée.

- Traverser celle-ci et poursuivre par le chemin de terre. On rencontre un balisage bleu.

- Continuer par ce chemin de terre jusqu'à atteindre une nouvelle route goudronnée après une petite montée (depuis Peyrolles, 2.5 km ; ce chemin, plat, est  souvent boueux).

- Prendre la route à gauche et franchir le pont de Saint-Joseph.

- Tourner à gauche après le pont et prendre à droite 100 m plus loin une piste DFCI (balisage bleu).

- Ne plus quitter le balisage bleu jusqu'à ce qu'il ramène au bord du canal EDF au niveau du pont des Nirons. Etre attentif, le balisage est parfois peu visible. (montées et descentes successives par pistes et chemins avec quelques courtes montées un peu raides)

- Arrivé sur les bords du canal, prendre à droite la route qui le longe sur 350 m environ puis monter à droite dans un lotissement par l'Allée des Lavandins.

- Poursuivre par le Chemin du Bès et monter ainsi sans difficulté jusqu'à la citerne de de la Plaine de l'Euse (appelée sur le terrain "Pleine de Louse" ce qui ne veut strictement rien dire ! )

- Juste avant la citerne, prendre la piste de gauche face à Concors, dépasser un carrefour et descendre dans le Vallon du Loubatas.

- Prendre à gauche, passer devant le Centre Permanent d'Initiation à la Forêt et repérer peu après un balisage orange qui part sur la droite en longeant un champ.

- Ne plus quitter ce sentier ("Sentier de Découverte du Loubatas")  jusqu'à la carrière (quelques petits poussages, portage sur trois mètres, passages ludiques en descente).

- De la carrière (maintenant fermée), descendre jusqu'à la grande piste du Loubatas.

- Prendre celle-ci à droite, rejoindre le bitume et descendre jusqu'au canal EDF au niveau du Pont Sainte-Anne.

- Traverser le pont, tourner à gauche et rejoindre facilement le parking.

 

Distance : 19 km

Horaire : 1 h 45 (à 11 km/h de moyenne)

Altitude départ : 225 m

Altitude maximale : 345 m

Dénivellation : Environ 200 m positive cumulée

Difficulté : Parcours peu difficile (cotation d'ensemble V2 avec quelques courtes montées M3, poussage sur 20 m et très bref portage, courts passages D2/D3 en descente)

Carte : IGN 1/25000 n° 3244 ET "Montagne Sainte-Victoire"

 

Période favorable : Le circuit se déroulant en basse colline, il peut être parcouru toute l'année ; de juin à septembre respecter la règlementation en vigueur.

 

Date du parcours : 31 décembre 2010

Conditions météo : temps couvert, doux ; sol peu boueux.

Participant : Marcel

 

Toponymie :

Peyrolles : Peyrolas en 1118, vient de Pèira (pierre) avec un suffixe diminutif féminin et signifie donc "endroit pierreux".


Plaine de l'Euse : l'èuse en provençal signifie "l'yeuse" ou chêne vert.


Le Loubatas : signifie "le grand loup" en provençal

 

DSC06887.JPG

Peyrolles, vue des hauteurs de Pérembrun près des Nirons

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.com/vieuxloup52/DESAINTJOSEPHAULOUBATAS311210#

 


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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 16:06

 * Lorsque le titre d'un article est suivi d'un astérisque, c'est qu'il ne s'agit pas d'un récit de randonnée, mais d'une fiche technique concernant une randonnée que j'ai reffectuée peu avant la rédaction de l'article en question. Mais ce genre de fiche technique ne saurait en aucun cas constituer un topo-guide telle quelle ; elle doit être impérativement être complétée par la carte adéquate et, éventuellement, par un vrai topo-guide la décrivant précisément.

Ces petites fiches techniques ne sont donc destinées qu'à donner des idées de randonnée et je renvoie les lecteurs aux avertissements que je donne, en rouge, à la fin du premier article de ce blog, intitulé "A même la Planète".

 

Marcel Orengo

 

Randonnée pédestre

 

Massif de la sainte-Baume

 

Accès en voiture depuis Peyrolles : Jouques, Rians par la D. 561 puis Saint-Maximin par la D. 3, Saint-Zacharie par la D. 560, puis direction Auriol.

Au rond-point à l'entrée de cette ville, prendre à gauche la direction du Plan d'Aups par la D. 45a. Dépasser la "Maison du Légionnaire" et, 800 m plus loin, prendre à gauche la direction du "Site des Encanaux" (barrière). Se garer sur le parking 50 m en contrebas, à gauche.

(De Peyrolles, 60 km. On peut aussi passer par Aix, un peu plus court mais pas forcément plus rapide, ou encore par Pourrières et Trets, encore plus court mais certainement pas plus rapide !)

 

Description (succincte) de la randonnée :

Du parking, prendre le tracé jaune qui conduit au Pont des Encanaux.

Peu avant ce pont, prendre le sentier qui monte à droite, toujours balisé en jaune.

Remonter ainsi tout le Ravin des Infernets jusqu'à la route départementale 45a.

De là, redescendre le ravin par le même itinéraire jusqu'à la cote 404.

De ce point, , prendre le sentier qui monte à gauche en direction des hauts abrupts qui dominent le ravin.

Longer ce sentier-balcon jusqu'à la Grotte des Morts.

Dépasser celle-ci, rejoindre la crête à gauche puis basculer sur l'autre versant (ouest).

Après une raide descente, prendre un chemin à droite qui remonte légèrement, puis redescend pour ramener au chemin des Encanaux peu avant le parking.

 

Horaire : 4 h

Altitude départ : 250 m

Altitude maximale : 615 m

Dénivellation : 440 m positive cumulée

Difficulté : Facile (P1, T1)

Matériel : Chaussures de marche, éventuellement bâtons

Carte : IGN 1:25000 n°3245 ET "Aubagne - La Ciotat"

 

Période favorable : Printemps (Attention en période de chasse : il n'y avait pas de battue dans le Ravin des Infernets le jour où nous l'avons parcouru, mais il y en avait une un peu plus à l'est vers le Ravin de la Coutronne)

 

Date du parcours : 29 décembre 2010

Conditions météo : Très couvert, crachin

Participants : Patrick R., Pierre-Edouard, Marcel et "Ki Du".

 

Toponymie :

Les Infernets : toponyme fréquent dans la région, signifie "les petits enfers". Allusion au caractère sauvage - souvent des gorges - du lieu ainsi nommé.

 

Auriol : Villa Auriolo en 984 viendrait d'un mot latin aureola qui signifie "centaurée" mais avec l'influence du provençal auriòu qui veut dire loriot.

 

Observations :

On peut trouver d'autres chemins pour effectuer le retour vers Auriol, notamment par La Coutronne et la piste longeant le Bois de la Lare, mais c'est long et pas forcément d'un grand intérêt. Le parcours du Ravin des Infernets, très sauvage, ne perd rien à être effectué en aller-retour, surtout avec la variante par la Grotte des Morts.

 

Se munir d'une lampe frontale pour visiter la Grotte des Morts, peu profonde et sans grand danger, mais assez jolie.

 

 

DSC06872-copie-1.JPG

 

Le gardien de la Grotte des Morts...

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.com/vieuxloup52/LESINFERNETSLACOUTRONNE291210#



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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 11:19

DSC06839.JPG      

Majastres, 1162 m d'altitude,  est une sorte de bout du monde.

       Il s'agit sans doute d'une des plus petites communes de France puisqu'elle ne compte, paraît-il que deux habitants permanents... Ces deux-là, vu l'isolement des lieux, ont intérêt à bien s'entendre !

       Car on atteint Majastres depuis Mézel au bout de 15 km d'une route étroite, correctement goudronnée cependant, mais difficile en cas de neige ou de verglas. Un autre accès est possible mais moins commode depuis Saint-Jurs, et une piste caillouteuse, impraticable en hiver pour des véhicules nomaux, la relie au petit village de Blieux. La ville la plus proche est Digne, à 30 km.  Autant dire que si l'on aime la tranquillité, Majastres est un lieu idéal !

       C'est de cet endroit perdu que nous avons décidé de partir en randonnée ce matin du 28 décembre. 

       La route était dégagée, mais très verglacée par endroits et un peu de neige recouvrait quelques portions à l'ombre. A mesure que nous montions, nous espérions que le temps, déjà très bouché, n'allait pas se mettre à la neige, car j'avais oublié d'emporter les chaînes ce matin, et la descente pourrait s'avérer sportive ! A un moment, j'ai dû m'arrêter pour enlever un gros bloc rocheux tombé en plein milieu de la route et s'il avait été plus lourd nous n'aurions pas pu continuer ; mais la suite s'est déroulée sans encombre et nous sommes arrivés à Majastres à 9 heures cinq où j'ai pu garer ma voiture sur une partie élargie de la route, peu après l'église . Au-delà, la route - pompeusement dénommée  "départementale 17" - est annoncée "en lacune"... c'est à dire qu'elle devient tout bonnement une piste jusqu'aux Louches, au pied du Mourre de Chanier,  avant de redescendre vers Rougon et les Gorges du Verdon.   

       Nous n'irons pas plus loin car il nous faudrait un 4x4 pour pouvoir continuer.

 

      Et de toutes façons, c'est d'ici que j'avais décidé de partir avec pour projet initial l'ascension du Chiran. L'itinéraire le plus facile consisterait à suivre la route enneigée jusqu'aux abords du  Col des Abbesses puis  la piste conduisant au sommet. Mais ce chemin n'est intéressant, à mon sens, qu'à VTT ou à la rigueur à ski nordique si l'enneigement est suffisant. J'avais envisagé de suivre un chemin plus compliqué mais qui me semble plus beau - j'en avais d'ailleurs trouvé une description sommaire sur internet, rédigée par des gens l'ayant parcouru  à ski de randonnée - qui passe dans la combe entre La Trappe et la Crête du Chiran puis rejoint le sommet par le nord en passant au-dessus de la cabane de Peire Naisse.

       Mais ce cheminement, hors sentiers, demande une bonne visibilité. Or, ce matin le temps est très couvert et du brouillard couvre les sommets ; je n'ai jamais parcouru cet itinéraire et l'orientation risque d'être délicate ! J'informe donc mes camarades que j'envisage un "Plan B" : si le temps ne se dégage pas, nous nous dirigerons vers la Crête de Montmuye, beaucoup plus facile à trouver depuis la piste de Blieux, et dont on peut atteindre très vite le point culminant à son extrémité nord-ouest. C'est un objectif de repli, modeste, mais qui permettra de ne pas rentrer bredouilles !

 

       A neuf heures vingt, donc, nous nous mettons en route, raquettes sur le dos pour le moment car la couche de neige est peu épaisse. Nous repassons devant l'église puis nous prenons à droite le sentier qui mène au hameau du Poil (encore un drôle de trou !) et à Blieux.

       Ce chemin grimpe assez raide mais la neige au sol n'est guère gênante, et très vite nous atteignons la piste qui mène à Blieux. De ce point haut, je constate que toutes les crêtes au-dessus de 1400 m sont complètement dans les nuages. Je suis de moins en moins convaincu que nous ferons l'ascension du Chiran et, après avoir jeté un coup d'oeil sur la carte, je décide de faire le point lorsque nous arriverons à la cote  1462, peu après les Lauses. Jusque là, il suffit de suivre la piste de Blieux,ce qui  ne pose aucun problème d'orientation.  Cette piste entièrement recouverte de neige, n'est pas désagréable à suivre ; nous sommes un mardi, on ne risque guère d'être dérangés par les véhicules motorisés, ni par qui que ce soit d'ailleurs !

      La progression sur ce bon chemin est facile. Nous ne chaussons pas les raquettes, car on n'enfonce guère et l'on va plus vite ainsi. Lorsque nous arrivons à la cote 1462, la piste fait un coude et prend la direction de l'est. De là, une sorte de ravin un peu broussailleux s'amorce vers le sud, juste après le virage. Mais on n'y voit décidément pas grand chose ; la visibilité se limite à deux cents mètres et le terrain semble compliqué ! Je prends donc la décision définitive d'appliquer le "Plan B". Mes compagnons n'émettent aucune objection, et nous poursuivons notre chemin sur la confortable piste de Blieux.

 

       Peu après, dans un épais brouillard, nous atteignons le Col de Reibert où arrive une autre piste de la gauche. Nous continuons en direction de Blieux et, au sommet d'une côte juste avant une légère descente, je vois devant moi Yannick et Richard qui, dans un ensemble parfait, presque chorégraphique, s'envolent gracieusement pour s'étaler beaucoup moins élégamment sur la piste !

        Pas de casse, heureusement, mais il y a sous la neige une redoutable couche de glace vive. Chaque pas devient maintenant très délicat et nous marchons un peu "sur des oeufs" pendant cette descente vers le Ravin du Champ. Un peu plus loin, c'est au tour d'Hervé d'effectuer une très jolie figure de patinage artistique, mais l'atterrissage est malheureusement mal maîtrisé, et il se retrouve les fesses par terre alors que je me marre...

 

      Mon manque de compassion est rapidement puni, car dix mètres après, je tente un difficile "Salchow", mais il me faudra travailler encore cette délicate figure - non imposée d'ailleurs - car ma présomption me vaut un assez pitoyable à-plat, le visage dans la dure réalité de la neige glacée. Rémi, qui est le seul à avoir évité la chute jusqu'à présent, a un petit sourire en coin que je trouve peu charitable envers son père. Un peu mortifié, je me relève et nous décidons d'un commun accord de chausser les raquettes car nous pensons qu'elles nous permettrons de rester à la surface de la neige et qu'au cas où nous toucherions la glace sous-jacente, les petits crampons métalliques dont elles sont équipées nous éviterons de multiplier ces chutes qui pourraient bien finir par nous coûter un poignet, sinon un bras !

 

     Tout de suite ça va mieux. Déjà, le sac est moins lourd, mais en outre les raquettes s'avèrent efficaces et nous ne glissons plus. Au moins, nous ne les aurons pas trimballées pour rien !

      Bientôt, alors que la piste principale descend vers Blieux en direction du sud, une autre piste plus étroite, marquée d'un panneau "sens interdit" s'amorce à gauche, vers l'est. Au départ de cette piste, se trouve une caravane sans doute installée là par quelque berger pour l'estive. Elle est ouverte ; si le temps venait à devenir plus mauvais, elle ferait un excellent abri pour casser la croûte tout à l'heure, car il est onze heure quarante et le temps d'aller au sommet de Montmuye, tout proche maintenant, il sera l'heure de manger !

     C'est cette piste secondaire conduisant aux Bergeries de la Haute Melle qu'il nous faut suivre maintenant. Nous tournons le dos au Coulet de Calasse qui pourra faire l'objet d'une autre visite, de même d'ailleurs que la Montagne de Vibres plus à l'est, et nous nous dirigeons vers notre but de la journée, bien suffisant dans ces conditions météo peu favorables, le sommet de la Crête de Montmuye.

 

      Un quart d'heure plus tard, alors que la piste amorce une descente vers l'Ubac de la Melle, nous arrivons à une sorte de petit col. De là, on voit clairement qu'il nous faut suivre la petite crête qui se présente à notre droite et qui, très vite doit nous conduire au sommet. Maintenant, il n'y a plus de sentier. La Crête de Montmuye est couverte d'une végétation d'arbrisseaux heureusement peu dense qui nous permet, sans difficulté de gagner le sommet marqué par un cairn, à 1559 m d'altitude.

       Dans de bonnes conditions, on pourrait suivre cette crête vers le sud jusqu'au-dessus de Blieux, mais la végétation semble devenir plus épaisse et la visibilité est très médiocre. Nous décidons donc d'en rester là, le but étant atteint.

    Nous prenons les photos traditionnelles et entamons le retour. Si l'on y voyait mieux, on pourrait envisager de faire un circuit en passant par la Haute Melle et retourner au Daumas puis à Majastres en contournant le Coulet de Calasse par le nord. Mais je n'ai guère envie de "galérer" dans le brouillard et nous décidons, prudemment, de rentrer par le même chemin. De toutes façons, j'aurai bien l'occasion de revenir par ici !

    

       De retour à la caravane, nous cassons une petite croûte, car la faim commençe à, se faire sentir. Nous mangeons dehors, car nous ne voulons pas salir cette caravane  qui sert d'abri au berger avec nos pieds mouillés. De toutes façons, le temps reste stable dans sa médiocrité !

       Et comme tout de même il ne fait pas très chaud, la sieste est écourtée et nous nous remettons en route. Nous gardons cette fois les raquettes aux pieds jusqu'aux environs de la cote 1350, bien après les Lauses. Là, la couche de neige est décidément trop fine et les semelles de nos raquettes commencent à toucher la terre.

       Nous les quittons donc et terminons le parcours en les portant à nouveau sur le sac à dos. Aujourd'hui, nous avons promené ARVA, pelles et sondes pour rien, car le risque d'avalanche était pour ainsi dire nul... Mais en cette saison, on est un peu moralement obligé, quel que soit le but de la sortie, de prévoir tout ce matériel sous peine d'être taxé d'imprévoyance et de légèreté !

 

       Nous arrivons à la voiture à 14 heures ; compte tenu des temps d'arrêt, nous avons mis quatre heures pour couvrir les douze kilomètres de cette petite randonnée.

        La neige et le verglas ont bien fondu sur la route, nous n'aurons pas de problème pour redescendre...

        Mais ce secteur sauvage méritera d'autres visites... si possible sous le soleil !

 

Fiche technique :

 

Date du parcours : 28 décembre 2010

Départ : 9 h 20

Arrivée : 14 h 05

Horaire : 4 h

Altitude départ : 1162 m

Altitude maximale : 1559 m

Dénivellation : 500 m positive cumulée

Difficulté : Facile

Météo : Très couvert, brouillard

Neige : Peu épaisse, poudreuse ; activité avalancheuse : nulle

Matériel : Raquettes, bâtons, ARVA, pelles, sondes

 

Participants : Yannick, Hervé, Rémi, Richard et Marcel

 

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Lien photographique : http://picasaweb.google.com/vieuxloup52/CRETEDEMONTMUYE281210#


 

      

 



 

      

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 11:35

       DSC06446.JPG

Il est 11 h. Nous voilà partis ce 12 novembre 2010, François, Patrick et moi du parking de la Presqu'île à Cassis, au-dessus de la calanque de Port-Miou, pour une randonnée à VTT dans le massif des Calanques. Il est bien possible que cette activité soit fortement règlementée, voire interdite, lorsque le futur parc national - sur lequel il y aurait beaucoup à dire ! - sera créé dans un proche avenir, alors nous profitons de ce qui nous reste de liberté en cette époque de plus en plus frappée d'interdits de toutes sortes, pour venir parcourir à VTT une petite partie de ce merveilleux terrain de jeu.

       Cela fait 40 ans maintenant que je sillonne les sentiers des Calanques en tous sens, que j'y ai parcouru quelques belles voies d'escalade (quel souvenir que cette ascension de la Voie du Levant, le premier janvier 1992, le jour de mes 40 ans !), alors, je voulais y rouler un peu à VTT... en attendant de les traverser un jour en kayak de mer !

 

      Nous commençons donc par remonter un peu la route de la presqu'île, puis, nous descendons directement vers la Calanque de Port-Miou par le sentier balisé en vert. C'est une descente raide, assez technique où Patrick nous fait la démonstration de tout son art... François et moi préférons mettre pied à terre dans quelques passages un peu "limite" pour nous !

       Du fond de la calanque, nous grimpons ensuite la piste très raide qui mène à l'Auberge de Jeunesse de la Fontasse. Cette montée, à froid, est assez éprouvante et plus que sa raideur proprement dite, c'est la nature du terrain, très caillouteux - on dirait du ballast de chemin de fer ! - qui nous oblige à mettre pied à terre et pousser nos machines sur 100 ou 200 mètres.

       Plus haut, cela "s'humanise" et la piste devient beaucoup plus confortable jusqu'à l'auberge de jeunesse. Peu de difficultés non plus jusqu'au parking de la Gardiole où arrive la route Gaston Rébuffat, mais ensuite, les choses deviennent à nouveau beaucoup plus sérieuses.

 

       La montée sur la Crête de l'Estret est soutenue, avec quelques ressauts très raides entrecoupés heureusement de vagues replats où l'on peut récupérer un peu, et la difficulté de l'ascension est augmentée par un vent de face parfois assez fort. Je ne suis pas en très grande forme : je n'ai pas fait beaucoup de vélo ces derniers temps et j'ai repris un peu de poids, aussi suis-je contraints à pousser ma bécane en plusieurs endroits tandis que mes deux comparses grimpent vaillamment devant moi.

       Ce n'est que peu avant le plateau de Plan Perdu que tout le monde doit mettre pied à terre car la pente devient vraiment très raide et caillouteuse, mais nos efforts sont largement payés par la vue magnifique qui se dégage sur la baie de Cassis et les Falaises Soubeyranes.

        Peu après, nous arrivons à l'ancien refuge de Cap Gros et nous décidons de casser la croûte un peu en contrebas à l'abri du vent, peu après le Saut du Chat. Le panorama est suberbe ; je ne m'en lasserai jamais, bien que je l'aie contemplé près de  deux cents fois !

       Avant de repartir, je vais prendre une photo plongeante du Val Vierge, assez impressionnant de cet endroit-là et de la courte mais austère face nord de la Grande Candelle. Puis nous nous remettons en selle pour le dernier raidillon.

       Montant vers le sommet du Mont Puget, le vent de face devient plus violent ; nous apercevons une cordée qui sort au sommet de la Grande Candelle : elle vient de parcourir l'Arête de Marseille, une voie où le vent "décoiffe" particulièrement... En voilà qui ne sentiront pas le renfermé, ce soir ! Nous non plus, d'ailleurs, et très vite nous arrivons au point culminant du massif des Calanques, à 564 m d'altitude. De là, il ne reste plus que de la descente.

 

       Nous prenons quelques photos, puis nous faisons demi-tour jusqu'à l'intersection avec le tracé vert n°6 qui, par une traversée en balcon au-dessus du Vallon de Sainthe-Marthe rejoint la partie supérieure du Vallon de l'Herbe. Nous décidons de suivre ce sentier plutôt que le fond du Vallon de Sainte-Marthe où la cyclabilité est plus qu'incertaine.

         Notre inspiration est bonne car tout le parcours de ce sentier peut se faire sur le vélo... avec quelques précautions tout de même car les chutes seraient rudes ! Puis, nous enchaînons par la descente du Vallon de l'Herbe. Celui-ci est également entièrement cyclable, pour Patrick du moins, un passage plus compliqué nous obligeant, François et moi, à mettre pied à terre, et, rapidement, nous débouchons sur le large replat verdoyant du Puits de Cancel.

 

        De là, nous allons nous engager dans l'un des rares vallons des Calanques que je n'ai pas encore parcouru entièrement, celui de Chalabran. Il s'agit en fait d'une large piste, très agréable et "roulante" qui nous conduit sans aucune difficulté au niveau de la route goudronnée "Gaston Rébuffat" qui va de la route de la Gineste au Col de la Gardiole.

        Mais dès la traversée de cette route, les choses se compliquent : nous entrons maintenant dans le Ravin de Gorgue Longue, le bien nommé. Il est interminable ! Parcouru par un sentier extrêmement étroit où une végétation agressive de chênes kermès et autres arbustes tout aussi piquants permet à peine le passage de nos guidons, nous nous égratignons copieusement, agrippés régulièrement par des lianes de salsepareille, et manquons maintes fois de nous "vautrer" lamentablement en accrochant guidon ou pédales à des branches traitresses.

      Le sol caillouteux, encombré çà et là de gros blocs, de morceaux de troncs et de racines, ne nous facilite pas la tâche et, en plusieurs endroits, nous devons pousser nos vélos "en brouette", c'est à dire tenus verticalement par le guidon et poussés devant nous sur la roue arrière car l'étroitesse du sentier ne nous permet pas de marcher à côté de nos bécanes !

      Nous n'en voyons plus la fin ! Ce ravin doit bien faire trois kilomètres de long, mais comme tout s'achève à un moment où à un autre, nous finissons tout à coup par déboucher sur une piste plus large et, peu après, sur le parking  de la Calanque de Port-Miou. De là, il ne nous reste plus qu'à remonter par la route - fort raide d'ailleurs - jusqu'au parking de la presqu'île où Patrick a garé sa voiture.


      Nous avons fait un très beau circuit de VTT, difficile, soutenu, mais avec un petit bémol : le parcours frustrant de ce Ravin de Gorgue Longue dont nous n'avons guère apprécié la descente. Je l'avais suivi à pied à la montée il y a fort longtemps, et je ne me souvenais pas de son étroitesse et de sa végétation envahissante ! On peut en fait l'éviter en remontant la route Gaston Rébuffat jusqu'au Col de la Gardiole et en rentrant ensuite à Port-Miou par l'une des pistes partant de l'Auberge de Jeunesse, ainsi l'on peut profiter pleinement de la descente.

      Ceci à l'attention d'éventuels candidats à ce circuit...

 

Fiche technique :

 

Distance : 23 km

Horaire : 3 h

Vitesse moyenne : 7.66 km/h

Altitude départ : 30 m

Altitude minimale : 0 m

Altitude maximale : 564 m

Dénivellation : 635 m positive cumulée

Difficulté : Difficile

Météo : beau à nuageux, vent de sud-ouest assez fort

 

Participants : François, Patrick C., et Marcel

 

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Lien photographique : http://picasaweb.google.com/vieuxloup52/

      



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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 11:05

       

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Ce sommet de 2842 m d'altitude, appelé "La Mandette" sur la carte IGN, se situe au nord nord-est du Col du Lautaret, et au sud-ouest du Grand Galibier. Sa pyramide sommitale est bien visible depuis la route du Lautaret, et c'est elle que nous sommes partis gravir ce matin, après une agréable soirée et nuit au gîte de l'Aiguillette du Lauzet que je ne saurais trop recommander : l'accueil y est très sympathique, la nourriture copieuse et excellente, les locaux d'une propreté irréprochable, et les tarifs très raisonnables ! Une bonne adresse, donc.

           Nous sommes sept au départ : Armelle - seule représentante féminine aujourd'hui -, son fils Louis qui a l'intention de s'engager dans les chasseurs-alpins, et qui affûte donc son entraînement, Jean-Pierre, Patrick et  Robert, vieux briscards de "La Draio", notre groupe de montagne, mon fils Rémi venu de Nancy passer ses vacances à la maison et qui en profite pour prendre quelques bouffées de l'air des cimes, et votre serviteur....

        Il fait doux. Le temps est légèrement voilé et quelques nuages traînent dans le ciel mais ne semblent pas présenter de menaces. Nous avions prévu tout le matériel possible et imaginable : raquettes, crampons, piolet, et même corde car nous avions envisagé au départ de faire l'ascension des Trois-Evêchés, plus délicate, et en cette saison intermédiaire, il faut souvent s'attendre à tout ! Il a pas mal neigé en altitude ces derniers jours, mais nous constatons qu'il reste en fait assez peu de neige et nous décidons de n'emporter que les crampons et le piolet au cas où nous rencontrerions de la glace ou de la neige dure vers le sommet.

 

       A 9 h 15 donc, nous partons du parking situé juste avant le tunnel paravalanche à la cote 1980 sur le bord de la route du Lautaret.

       Nous suivons tout d'abord la piste d'alpage qui conduit à la Bergerie de la Mandette. Nous marchons d'un bon pas et nous y arrivons, Rémi et moi en à peine 35 minutes de marche ; pour près de 300 m de dénivelée, c'est correct. La condition physique est bonne ! Nous aurions pu bivouaquer là, car la bergerie est ouverte et il y a de quoi y dormir ; mais nous ne regrettons pas le très bon repas que nous avons pris hier au gite ainsi que le petit-déjeuner particulièrement copieux !

        Le reste des "troupes" nous rejoint rapidement et après une petite pause, nous reprenons la piste qui monte vers le Col du Galibier. Vers la cote 2290, peu avant un thalweg, un coup d'oeil sur notre topo - et sur le paysage ! - nous confirment qu'il faut maintenant abandonner le confort de la piste pour des pentes nettement plus raides ! Les choses sérieuses commencent maintenant. Aussi, nous ralentissons sensiblement la cadence et commençons à grimper des pentes d'herbe et de terre sans le moindre sentier - seul un cairn au bord de la piste nous a semblé marquer le point où il convient de la quitter - en nous dirigeant vers la droite, au nord-est, en direction d'un vague collet signalé dans notre topo. Un peu plus haut, nous apercevons un sentier qui traverse les pentes d'ouest en est, sans doute en provenance du Col du Galibier et qui, à l'évidence, conduit à notre collet.

         Au prix d'une rude grimpée droit dans la pente, nous atteignons ce sentier qui nous permet une progression à flanc beaucoup plus confortable. Il faut toutefois traverser par endroits des pentes de neige très raides où il faut être vigilant, car une glissade nous entraînerait dans une dégringolade qui nous emmènerait très bas... et en très mauvais état ! Mais il n'y a guère de difficultés car la neige, encore assez dure, mais sans excès, permet de faire une bonne trace et nous arrivons sans encombre au collet coté 2524 m.

        De là, notre topo nous indique qu'il faut gravir la crête très redressée qui se présente au nord. Elle est en effet particulièrement raide, en terre dure entrecoupée de bandes de neige très pentues et nous la remontons ainsi jusqu'à plus de 2600 m. Au passage, Jean-Pierre et Robert aperçoivent un lièvre variable - dont le premier  nommé a pris une jolie photo - blotti au creux d'un rocher. Pour ma part, cheminant en tête de colonne, je devais avoir un peu "la tête dans le guidon", car je suis passé, à côté sans le voir !

        Vers 2650 m, alors que nous venons de gravir une pente de neige encore plus raide et plutôt exposée, celle-ci fait place soudain à un terrain bizarre, constitué de boue gelée. Ce passage, encore plus exposé, ne me dit rien qui vaille ; je proposerais bien de chausser les crampons, mais l'endroit est inconfortable pour ce genre d'opération, et certains de mes compagnons manquent d'expérience de la marche crampons au pied, et nous préférons ne prendre aucun risque. Nous décidons donc de faire demi-tour tant que ce n'est pas encore trop problématique pour redescendre au collet et tenter de suivre l'itinéraire skieur qui remonte la combe au sud du Col du Clot Julien pour monter directement vers celui-ci.

 

       Cela nous impose une redescente de presque 100 m de dénivelée, mais ce choix s'avère le bon, car la montée vers le col, à travers des pentes d'herbe et de neige parfois profonde, soutenues mais pas extrêment raides s'effectue sans difficulté et vers midi et demi, nous arrivons au Col du Clot Julien, à 2783 m d'altitude.

        A notre gauche, à peu de distance, se dresse le sommet de Tête Noire ; à droite commence l'arête tourmentée qui s'achève au sommet du Grand Galibier. La vue est belle et dégagée, d'autant que le ciel est maintenant d'un bleu très pur et l'on peut apercevoir, très loin au nord-est, le sommet neigeux du Mont-Blanc. Il fait beau aussi du côté de Chamonix !

 

      Il ne nous reste plus maintenant qu'à gravir l'arête est de Tête Noire ; celle-ci est courte mais raide et nous faut donner un dernier "coup de collier" pour mériter le sommet. Et celui-ci est atteint peu avant treize heures ; notre tentative par la "voie d'été" nous aura fait perdre une bonne demi-heure...

      La vue du sommet est bien dégagée et le tour d'horizon traditionnel est effectué et commenté comme il se doit. Quelques photos pour "marquer l'évènement" et nous entamons la descente.

 

      Il faut faite gaffe ! La neige commence à fondre et le terrain sous-jacent est très glissant. Il ne s'agit pas de "déballer" car la chute, surtout au nord, est à éviter formellement ! Mais tout se passe bien, et, un peu en contrebas du col et légèrement à l'ouest, nous trouvons un emplacement dans des rochers à l'abri du vent pour une pause casse-croûte que nous jugeons bien méritée.

       Puis, ayant sacrifié à ce rituel incontournable - et biologiquement nécessaire - nous reprenons notre descente. La neige est maintenant devenue une véritable "soupe" et je me retrouve plusieurs fois le cul par terre car je n'ai pas pris mes meilleures chaussures et les semelles de celles-ci glissent terriblement sur l'herbe qui affleure sous la couche de neige.

       Arrivés au sentier qui traverse la combe vers la cote 2530 et ramène au collet que nous avons traversé à l'aller, nous décidons finalement de continuer la descente droit dans le Vallon de la Plane, car cette neige pourrie sur l'herbe glissante nous fait craindre les traversées de névés très pentus que nous avons effectuées ce matin sans problèmes du fait de la meilleure qualité du manteau neigeux.

 

      C'est une bonne décision, car la descente est rapide et peu avant la lisière de la forêt de mélèzes à gauche, nous rencontrons un petit sentier qui, tranquillement, nous ramène au niveau de la piste de la Mandette et, très vite nous retrouvons nos voitures après une belle balade en montagne, où nous avons dû tout de même nous employer un peu, effectuant même une petite boucle, ce qui est toujours un plus.

 

       Maintenant, reste la longue route pour nous ramener du côté de Peyrolles, ce qui n'est pas forcément le moins pénible...

       Mais voilà encore une bien belle journée de montagne, et d'autres souvenirs avant de nouveaux projets. La vie est encore longue !

 

Fiche technique :

 

Départ : 9 h 15

Sommet : 12 h 50

Arrivée : 16 35

Horaire : 5 h 30

Dénivellation : 980 m positive cumulée (880 m sans la redescente)

Difficulté : P3, T2 (dans ces conditions)

Matériel : Piolet

Neige : Peu abondante, profonde par endroits, "soupe" l'après-midi

Météo : Nuageux à beau

 

Participants : Armelle, Jean-Pierre, Louis, Patrick, Rémi, Robert et Marcel

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 19:50

      

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Me voilà en excellente compagnie aujourd'hui !

Je pars avec Annick et Karine pour une randonnée assez sportive à Sainte-Victoire, renouant ainsi avec une ancienne tradition de compagnie féminine, surtout lorsque je travaillais car ces dames sont nombreuses dans l'enseignement !

       Le départ n'est pas très matinal : il est dix heures dix-sept exactement lorsque nous partons du parking du pont d'En Chois (et non de l'Anchois comme le signale stupidement la carte IGN au 25000ème ; ce digne représentant des Clupeiformes n'a rien à voir ici, même s'il est probable que la mer a un jour baigné le bassin aixois, car "En Chois" signifie tout simplement "chez Chois", diminutif de François en provençal ! Faux sens lamentable de quelque obscur cartographe parisien...).

      Or donc, nous prenons immédiatement le sentier balisé en rouge qui conduit au refuge Cézanne. Là aussi, le nom est trompeur : Cézanne était en l'occurence le nom d'un président du Club Alpin ! Mais ici, ça tombe bien, car le célèbre peintre aixois qui s'est si souvent inspiré de la montagne emblématique s'y trouve donc automatiquement associé.

     Je suis lourdement chargé car je coltine une corde à double de 100 m en vue d'une descente en  rappel dans la Brèche des Moines. J'aurais pu prendre deux petites cordes légères de 40 m et charger une de mes comparses de la porter, mais je sais, ma galanterie me perdra !

     Il s'agit donc de démarrer doucement. Nous longeons une oliveraie récemment plantée qui semble déjà promettre une belle récolte. La vue sur Sainte-Victoire est magnifique d'ici : la face sud est impressionnante et la luminosité, comme souvent à cette époque de l'année et même en hiver, est exceptionnelle.

 

    Peu de temps après, nous abandonnons le sentier du refuge pour prendre le tracé brun, dit des "Corniches sud" qui traverse toute la face sud jusqu'à Saint-Ser près de Puyloubier. Pour ce qui nous concerne, nous n'irons pas jusque là. Peu avant le Col d'Untinos près duquel se trouve les restes d'un oppidum celto-ligure, nous abandonnons le tracé brun pour emprunter un balisage vert qui se dirige à gauche vers le pied des escarpements sud de la montagne. C'est le "Sentier Forcioli", du nom d'Antoine Forcioli, mort au Champ d'Honneur en 1917, qui avait découvert  ce passage en 1913.

     J'ai parcouru cet itinéraire quatorze fois, seul, entre amis, à la montée, à la descente et par presque tous les temps. J'y ai toujours pris autant de plaisir. Il est cependant relativement difficile, parfois exposé, et ne doit être parcouru que par des randonneurs aguerris, ou accompagnés par des gens expérimentés capables d'assurer quelques mauvais "pas". Le port du casque y est fortement recommandé et il est indispendable d'être convenablement chaussé.

      Mais mes amies ne sont pas des novices et je ne m'en fais pas trop à leur sujet !

 

      Cinq minutes après avoir quitté le tracé brun, nous nous trouvons au pied des rochers verticaux de la face sud. Une petite aiguille de cinq ou six mètres se détache de la paroi, formant deux cheminées à droite et à gauche : c'est l'Ecaille de Tortue, premier passage délicat, peut-être le plus difficile de ce parcours, que l'on surmonte par une des deux cheminées. C'est celle de gauche qui est la plus commode, bien que le rocher y soit plus patiné et c'est celle-là que nous allons gravir.

      Nous mettons nos casques et enfilons nos baudriers au cas où l'assurage s'avèrerait nécessaire et j'attaque le passage.

      Je le franchis rapidement car je le connais bien, mais c'est du III et  le poids du sac est un peu gênant et, à froid, je dois tout de même m'employer ! J'arrive ainsi sur une petite vire au-dessus de laquelle une broche à anneau permet d'assurer convenablement. Karine franchit elle aussi rapidement la petite cheminée, mais Annick est moins entraînée à l'escalade et je préfère lui envoyer un bout de corde. Ainsi assurée, elle nous rejoint elle aussi rapidement.

      Je replie la corde car la suite est plus facile et, au bout de la vire, un couloir-cheminée assez raide mais sans difficultés nous conduit à une nouvele traversée vers la gauche. Celle-ci est très facile mais exposée et un faux-pas est interdit car il entraînerait une chute verticale de plus de vingt mètres avec les conséquences qu'on préfère ne pas imaginer !

       Quelques éboulis ensuite, de petits ressauts faciles, et l'on atteint le deuxième passage délicat de l'ascension : une courte cheminée barrée par un petit surplomb. Pour être plus à l'aise, j'enlève mon sac à dos et l'attache à l'extrémité de ma corde. Je franchis ainsi rapidement ce passage, me "vache" à un spit placé au-dessus du surplomb et tire mon sac que je dépose à côté de moi. Karine me rejoint ensuite et m'attend un peu plus haut tandis qu'Annick s'encorde. Ainsi assurée, elle franchit aisément ce passage et nous poursuivons notre chemin, maintenant beaucoup plus facile. Les "manips" ont été rapidement effectuées et ne nous ont guère retardés.

       Une dernière cheminée, une petite dalle à franchir et bientôt nous rejoignons le tracé noir qui conduit aux crêtes par le Tunnel du Garagaï, appelé aussi Grotte du Vent ou Grotte des Hirondelles.

 

     Il faut maintenant remonter des pentes d'éboulis assez raides, mais une sente en rive droite permet de grimper sans trop de peine. Dans le haut du couloir, on repasse rive gauche, puis une traversée ascendante à gauche permet d'atteindre une petite rampe-cheminée oblique qui conduit à un couloir boisé par lequel, facilement, on débouche à l'entrée du Gouffre du Garagaï. Ce mot signifie d'ailleurs tout simplement "Gouffre" ; il s'agit donc d'un pléonasme !

     De là, on arrive rapidement au Tunnel du Garagaï que l'on remonte par des rochers faciles mais très patinés pour déboucher vingt mètres plus haut sur le versant nord de Sainte-Victoire. De là, nous suivons le GR 9 vers l'ouest et décidons de casser la croûte au pied de la Croix de Provence qui marque le sommet occidental de la montagne à 969 m d'altitude. Nous avons mis deux heures pour arriver ici ; nous n'avons pas "fait un temps" mais c'est correct !

      Il fait beau, même chaud en cette fin du mois de septembre et nous nous arrêtons un bon moment ; la descente ne sera pas très longue ! Il y a peu de monde aujourd'hui, quelques jeunes seulement, des étudiants sans doute qui viennent s'aérer au sommet de "La Sainte".

 

       Après le repas, nous descendons jusqu'au Prieuré où les"Amis de Sainte-Victoire" continuent de travailler à la restauration, l'aménagement et la mise en valeur de ces lieux. Ces gens-là font un travail considérable, bénévolement,  et méritent notre plus grand respect ; seuls les travaux les plus techniques sont réalisés par des professionnels. Le refuge, la chapelle, le puits et l'esplanade notamment ont été remarquablement restaurés et la propreté est exemplaire ! Pourvu que ça dure...

       J'émets cependant quelques réserves sur la façon dont a été aménagé l'accès à la Brèche proprement dite. Si l'idée de restaurer l'ancien escalier qui conduisait au "Jardin des Moines", une trentaine de mètres sous la Brèche en pleine face sud, est excellente, je trouve les passerelles métalliques qui contournent l'accès à l'escalier inesthétiques ; peut-être sont-elles provisoires. Mais surtout, le muret  qui a été élevé au bord de la Brèche me gêne personnellement. C'est une fois de plus l'obsession sécuritaire, le besoin de tout protéger à tout prix qui est à l'évidence à l'origine de cette construction, comme si l'on voulait abolir toute forme de danger de notre existence ! Certes, l'abord de cette brèche était dangereux et une chute dans le vide serait évidemment fatale ; des enfants viennent régulièrement ici, mais il incombe à leurs parents ou à leur encadrement de les surveiller. Il n'y avait jamais eu de muret ou de rambarde à cet endroit jusqu'à maintenant et je n'ai jamais eu connaissance d'un quelconque accident à la Brèche depuis quarante ans que je fréquente asssidûment Sainte-Victoire ! Peut-être est-ce arrivé, mais cela n'a pas dû être très fréquent !

        Le plus embêtant, c'est que du coup la manoeuvre pour poser un rappel dans la Brèche s'en trouve compliquée : il faut commencer par enjamber une barre métallique pour atteindre la chaîne et le mousqueton de rappel puis, une fois assuré, monter sur le muret pour commencer la descente ; la prise du rappel est donc un peu plus délicate. En outre, la corde frotte sur le bord du muret ce qui n'est pas l'idéal ! Bien sûr, tout cela n'est pas très grave mais cela peut tout de même être source de problème, voire d'accident.

       On pourra me rétorquer que lorsque l'escalier d'accès au Jardin des Moines sera mis en service, on n'aura plus besoin de poser de rappel. Certes. Mais l'exercice du rappel est intéressant pour l'entraînement , d'autant que celui-ci est très impressionnant. J'y ai souvent fait descendre des gens - y compris des débutants complets, convenablement assurés - et c'était un excellent moyen de les accoutumer au vide. Les premières inquiétudes passées, ils étaient d'ailleurs ravis d'avoir effectué cette descente vertigineuse et fiers d'avoir surmonté leur peur.

    Mais c'est ainsi, et il faudra s'habituer à cette nouvelle donne.

    Cela étant, lorsque je me suis approché du muret et de la chaîne de rappel, j'ai senti un certain flottement chez mes deux comparses ! Manifestement impressionnées, j'ai clairement compris qu'elles n'envisageaient pas cette descente en rappel avec un enthousiasme délirant et elles m'ont dit encore plus clairement qu'après tout, la descente par le tracé jaune du Pas de la Savonnette leur paraissait tout aussi intéressante !

       J'ai été un peu surpris par ce manque de moral, car Karine fait de l'escalade et Annick, qui fait du canyoning, sait ce que c'est qu'un rappel. Mais dans ce cas-là, je n'insiste jamais trop. Je m'en voudrais trop s'il arrivait quelque chose de fâcheux ayant "forcé la main" aux gens. Et puis, il ne faut jamais contrarier les dames !

     Pour ma part, cela ne me contrarie guère non plus et ne suis point frustré car je ne compte plus le nombre de fois où j'ai posé un rappel dans cette brèche !

     Il était donc dit que j'aurai trimballé pour rien ces 100 m de corde... Tiens, j'aurais dû la leur faire porter à la descente ! Enfin, puisque j'ai dit que ma galanterie me perdrait...

 

     Direction donc : le tracé jaune. Pour atteindre le départ de celui-ci, il faut descendre quelques minutes le "Sentier Imoucha" balisé en bleu et commun au début avec le GR9, puis le quitter au niveau d'un gros cairn pour monter en oblique, cap au sud-ouest, vers le Baou Cézanne, au-dessus de sa face ouest.

     Un cercle jaune d'où part une flèche de même couleur indique clairement le début de la descente. C'est très aérien ; la vue sur le lac de Bimont est magnifique, mais il s'agit d'être vigilant : ce premier passage, bien que très facile, est très exposé. Bref, il faut faire gaffe !

     Ensuite, on se dirige un peu à gauche et la descente, toujours raide et nécessitant souvent l'usage des mains est moins exposée. Nous croisons deux gars et une jeune fille après une petite traversée ; cet itinéraire est le plus souvent parcouru à la montée, car c'est  plus facile. Un peu plus bas, un autre passage est assez délicat ; je m'y prends comme un manche et m'égratigne cruellement les cuisses aux branches agressives d'un cade qui a trouvé le moyen de planter ses racines ici... Mes amies, contournant habilement  l'arbuste, s'en sortent beaucoup mieux, évitant ainsi de déchirer leur pantalon et préservant surtout l'épiderme délicat de leurs jambes !

    Quelques pentes d'éboulis instables, et nous arrivons au passage le plus difficile de cette descente. Il s'agit d'un petit surplomb qui peut être coté III- et qui pose parfois des problèmes à certains à la montée. A la descente, il est franchement malcommode !

   Pour sécuriser ce passage tout de même dangereux, je passe ma corde directement derrière un becquet rocheux et m'en sers sans vergogne pour descendre.

     Mais Annick et Karine, décidées sans doute à m'humilier, négligent superbement cette aide et descendent fort brillamment en désescalade, tout en finesse. Quand je pense qu'elles se sont "dégonflées" pour le rappel dans la Brèche des Moines !....

     A partir de maintenant, les choses deviennent plus faciles. On passe sous le "Puits", sorte d'arche naturelle au-dessus d'un raide couloir, véritable  "entonnoir à cailloux" qui canalise toutes les chutes de pierres venant des éboulis supérieurs : il ne fait pas bon traîner dans le coin ; stationnement interdit !

      Enfin, nous arrivons au Pas de la Savonnette. C'est une dalle verticale, très lisse et patinée, ce qui explique son nom, judicieusement équipée d'une solide chaîne ; sans cette aide, ce serait du bon "V" ! Avec certaines personnes, il est prudent de sortir la corde, car si l'on s'y prend mal, si l'on ne se positionne pas jambes tendues, bien "à l'équerre" sur le rocher, on se "daube" très vite les bras et la glissade entraînerait un atterrissage extrêmement brutal !

     On peut éviter ce passage athlétique par un sentier plus à l'ouest, mais pas de problème pour ce qui nous concerne : là aussi, mes deux compagnes font preuve d'une agilité remarquable.

 

    Maintenant, il n'y a plus aucune difficulté. On peut quitter le baudrier et le casque car on est de retour sur le "plancher des vaches". Bientôt, nous arrivons au refuge Cézanne, désormais fermé à clé. J'ai connu une époque où il était toujours ouvert ; j'y ai même passé il y a une quinzaine d'années une soirée bien agréable avec mes vieux amis d'alors, les traminots de Marseille. Mais des crétins ont dû commettre quelques actes de vandalisme et tout le monde paie les conséquences de leur imbécillité.

    Nous faisons une petite pause près d'une des tables de pierre devant le refuge et un jeune gars vient nous  demander des renseignements sur l'accès au sommet depuis ce refuge. Comme il semble que son camarade et lui ne soient pas des randonneurs très expérimentés, je lui déconseille la montée par le Pas de la Savonnette et le dirige vers celle qui emprunte le tracé rouge par le Pas du Berger ou celui de l'Escalette, d'autant qu'il est déjà quinze heures !

     Je suis souvent très surpris de l'heure tardive à laquelle partent certains, surtout lorsqu'ils ne connaissent pas les lieux. Souvent aussi, il n'ont même pas de carte, parfois ni eau ni provisions. De temps en temps, cela leur joue des tours, et Sainte-Victoire leur rappelle durement qu'elle est tout de même une montagne...

 

    Quelques minutes plus tard, nous sommes de retour à la voiture. Le temps est en train de changer ; demain la pluie est annoncée. L'affaire a été assez rapidement menée et, avant de nous séparer, à Venelles, nous convenons de faire prochainement le sentier Marcel Estruch, à la Sainte-Baume. Ce ne sont pas les projets qui manquent!

 

Fiche technique :

 

Départ : 10 h 17

Sommet : 12 h 30

Arrivée : 16 05

    Horaire : 4 h 45

Dénivellation : 630 m positive

Difficulté : P3, T3

Matériel : Petite corde de 30 m, casque, une sangle et mousqueton

Météo : Beau temps chaud

Participants : Annick, Karine et Marcel

 

Lien photos : http://picasaweb.google.fr/vieuxloup52/

 

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 20:08

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         Authon, dont le nom vient de la racine indo-européenne *alt- qui a donné le latin altus, "haut", porte bien son nom puisqu'il est situé à 1137 m d'altitude dans le massif des Monges, dans les préalpes sisteronnaises.

       Bâti sur un large replat bien ensoleillé au-dessus du col routier de Font-Belle, il ne compte que quelques maisons habitées en permanence par une quarantaine d'âmes.

       C'est de ce coin perdu de Haute-Provence que va démarrer notre randonnée d'aujourd'hui.

 

       Nous partons un peu tard : il est presque onze heures lorsque Annick, François, Patrick, Robert et moi enfourchons nos VTT en direction de la vallée du Vançon. Il fait beau, et même si le temps un peu lourd et la présence de longs nuages effilochés annoncent une perturbation prochaine, nous avons le temps de boucler notre circuit avant l'arrivée probable de la pluie !

       Je suis un peu inquiet au sujet de ma condition physique car j'ai accumulé les sorties ces derniers jours et je manque de sommeil. Mais heureusement, la piste monte très modérément au début, ce qui permet un bon échauffement et une mise en jambes progressive. Je suis vite rassuré au demeurant car, curieusement, ma forme a l'air excellente et j'avance à bonne allure, prenant un peu d'avance pour pouvoir photographier mes comparses.

       Rapidement, nous arrivons au Pont de la Clue où la vallée se resserre et passons rive droite du Vançon. Au nord, la crête des Monges nous domine et nous devinons, un peu à l'est de celle-ci, le col de Clapouse où nous sommes montés l'an dernier.

        Peu avant Feissal, nous quittons la piste principale et traversons à nouveau le Vançon sur un petit pont ; plusieurs truites passent dans le torrent au-dessous de nous, mais nous ne sommes pas venus là pour une partie de pêche et nous continuons notre ascension dans la forêt sur le versant nord de la crête de Géruen, objectif de notre randonnée.

 

       La pente devient plus raide. La piste effectue d'abord un large crochet vers le nord-ouest puis revient vers l'est par une longue traversée ascendante jusque vers la cote 1550 où se trouve un petit chalet qui sert de bergerie, entouré de parcs à moutons.

       Là, nous rencontrons le GR 6 et Annick qui a déjà effectué ce circuit il y a une quinzaine d'années se souvient qu'un sentier doit normalement s'élever vers la crête, à peu près à ce niveau. Mais le temps a passé et il semble que le sentier en question ait été quelque peu modifié ! Consultant la carte, je vois qu'il nous faut manifestement suivre d'abord le GR 6 vers l'est puis revenir au nord-ouest par une traversée ascendante de près de trois kilomètres pour atteindre une dépression de la crête à la cote 1746.

       Au niveau de la bergerie, nous attaquons donc la pente du versant nord de Géruen en suivant le GR 6 marqué ça et là par des cairns. Il nous faut tout d'abord pousser nos vélos car c'est très raide, mais rapidement nous pouvons remonter sur nos bécanes et au prix de pas mal d'efforts et d'un pilotage parfois hasardeux on peut suivre ce sentier sans mettre pied à terre. Il faut cependant s'employer pas mal et l'exercice est assez physique bien que la pente ne soit pas très forte. Parfois, quelques rochers nous obligent à descendre de nos montures, et, alors que nous avons commencé depuis un bon moment la longue montée vers le nord-ouest et que je progresse en tête de notre petite troupe, une racine traitresse fait riper ma roue avant, met mon guidon en travers... et je me retrouve par terre !

      Pas de casse : seulement un beau bleu et une écorchure au niveau du tibia gauche causés sans doute au choc avec une pédale. Je repars tout de suite ; dans ces cas-là, il ne faut pas "pinailler" et se remettre en selle immédiatement !

       Patrick, peu après, passe devant et bientôt nous arrivons à la cote 1746 d'où nous allons ensuite descendre sur l'autre versant. Il est treize heures quinze, il est temps de casser la croûte. Le compteur de Patrick n'affiche que sept kilomètres, mais il est évident que nous en avons parcouru au moins dix ; les portions de poussage ont sans doute perturbé son fonctionnement !

     

      Après le casse-croûte, nous décidons de monter un peu sur la crête en direction de l'est. Patrick et moi poussons ainsi, à pieds, jusqu'à la cote 1800 tandis que nos camarades s'arrêtent un peu avant. Le parcours de la crête présente quelques beaux points de vue sur le versant sud, et par endroits l'abrupt est impressionnant... E pericoloso sporgersi ! En plus, une faille très importante s'est formée sur le versant nord à quelques mètres seulement de l'abrupt, parfois profonde de près de vingt mètres et il est évident qu'un jour ou l'autre, sous l'effet de la pluie, du gel et des mouvement du terrain, tout un pan de la crête s'effondrera sur le versant sud ; ce jour-là, il vaudra mieux ne pas être dans les parages !

       Nous prions les dieux telluriques de surseoir à cet évènement cataclysmique le temps de revenir sur nos pas et nos prières ont dû être entendues puisque nous rejoignons sans encombre nos compagnons à la brèche 1746.

 

       De là, nous commençons la descente sur le versant sud qui doit nous conduire au col de Font-Belle. Les premiers mètres, il est préférable de pousser les vélos car le sentier est exposé et une chute aurait des conséquences gravissimes. Mais très vite, on peut de nouveau se remettre en selle et le sentier est cyclable. Il demande toutefois de la vigilance : il est parfois assez raide, étroit, et certains virages en épingle sont délicats à négocier. L'équipe se comporte plutôt bien dans ces passages techniques, mais alors que nous descendons vers le sud-ouest avec une très belle échappée sur le village d'Authon, ma roue avant butte sur une grosse pierre et je me retrouve au sol pour la seconde fois ! Ce coup-ci, je ressens une violente douleur au genou droit ; manifestement, j'ai heurté du dur ! Un instant, cela me coupe le souffle, mais je sais que dans ces cas-là il faut repartir tout de suite, "à chaud" - quand c'est possible naturellement - et, serrant les dents, je remonte sur "Rossinante". Décidément, ces acrobaties ne sont plus de mon âge !

       Mais je crois que la "bête" est solide et  la blessure est sans gravité : juste une belle écorchure et un joli hématome sur la rotule droite. Malgré tout, je me calme quelque peu et poursuis la descente avec beaucoup plus de prudence !

       Enfin, le sentier s'élargit. Nous croisons un couple de Néerlandais avec lequel nous échangeons quelques mots,  moitié en allemand, moitié en français puis, après le passage de deux ou trois petits ponts de bois, nous arrivons sur une piste, franchissons une barrière, et atteignons le col de Font-Belle qui relie Authon à Thoard.

 

       De là, pour éviter de rentrer à Authon par la route, nous prenons une piste en face sur le versant nord-est de la Montagne de Mélan qui conduit, entre autres, à la grotte Saint-Vincent. Cette piste a été recouverte d'une espèce de tout-venant qui fait penser à du ballast de chemin de fer ! Elle ne grimpe pas beaucoup, mais ce revêtement particulier ne la rend pas très "roulante" et, du coup, cette remontée nous est un peu éprouvante. Et peu avant une bifurcation, vers la cote 1380, Patrick se rend compte que son pneu avant est crevé... Réparation donc ! Quelques petits problèmes de pompe, et un quart d'heure plus tard nous pouvons repartir. Patrick se sent tout à coup des ailes ! Il est bien possible que son pneu ait été dégonflé depuis un bon moment ce qui expliquerait qu'il ait un peu "ramé" derrière moi alors que normalement il est bien plus performant que je ne le suis en montée - et en descente aussi, d'ailleurs !

      Bref, la montée se poursuit sans aucun incident et bientôt nous arrivons à la Dalle aux Ammonites, curiosité géologique que nous pouvons admirer à travers de solides protections de verre ou de plexiglass, je ne sais exactement. Là, nous nous demandons s'il nous faut descendre tout de suite par un sentier balisé en jaune pour rejoindre la route et longer celle-ci par des sentiers jusqu'à Authon ou s'il nous faut continuer par cette piste. Les souvenirs d'Annick - qui a bien du mérite de s'embarquer avec quatre rustres de notre espèce ! - sont assez vagues parce que fort lointains, et nous décidons, ayant consulté la carte, de continuer encore un peu sur cette piste avant d'entamer la descente directe sur Authon par un sentier visiblement assez raide qui semble facile à touver.

 

      Et en effet, vers la cote 1460, nous trouvons ce sentier, balisé en jaune, qui descend à notre droite, abandonnant le GR 6 qui monte vers la Montagne de Mélan, à travers une forêt dense. Il fait sombre et il faudrait presque que je prenne mes photos au flash ! Mais le sentier est agréable. Il est assez "roulant" et hormis quelques brèves remontées pour franchir de petits ravins, il ne présente aucune difficulté. Il est juste assez technique pour que nous ayons à nous employer dans quelques virages serrés et il s'avère très ludique.

      Annick n'a aucun souvenir de cette descente et il semble de plus en plus évident qu'elle avait pris, lors de son premier parcours, le sentier qui descend directement depuis les abords de la Dalle aux Ammonites. N'importe ; bientôt, nous terminons la longue traversée descendante vers le nord-ouest pour déboucher, au niveau de la Grotte, à une zone plus dégagée d'où il va nous falloir plonger directement sur Authon. Je redoutais ce passage car j'avais l'impression, au vu de la carte, qu'il était extrêmement raide et qu'il nous faudrait peut-être pousser nos vélos ! Mais en fait, bien que raide en effet et assez soutenue, cette descente se révèle parfaitement cyclable et très intéressante au plan technique car jamais extrême mais demandant tout le long beaucoup d'attention pour négocier au mieux les nombreux lacets du sentier.

       Et peu après dix-sept heures, nous arrivons enfin sur la route goudronnée qu'il nous reste à suivre sur trois cents mètres pour regagner Authon et nos voitures.

       Il est temps, car la pluie ne va pas tarder à tomber !

 

Fiche technique :

 

Distance : 20 km

Dénivellation : 1050 m positive cumulée

Horaire : 2 h 45

Vitesse moyenne : 7.27 km/h

Terrain : Pistes et sentiers parfois techniques

Parcours difficile

Météo : Beau à nuageux, puis couvert

Participants : Annick, François, Patrick, Robert et Marcel

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.fr/vieuxloup52/

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 15:01

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La randonnée que Jean-Pierre conduit aujourd'hui démarre du petit hameau de Gévaudan, à six kilomètres à l'est de Barrême. Il y a peu de chances que nous rencontrions dans ses environs la  célèbre Bête qui hanta l'Aubrac et la Margeride, mais le nom a tout de même la même origine, celle de la tribu gauloise des Gabali, qui a donné le latin Gabalitanus.

      Il n'y a que quelques maisons, mais la plupart sont habitées à l'année malgré l'éloignement relatif de ce hameau. Il n'y a aucun commerce ;  une église, assez importante d'ailleurs, constitue le seul édifice notoire, mais les paroissiens ne doivent pas s'y bousculer et elle doit être rarement remplie. 

C'est un endroit très calme ! Nous avons d'ailleurs la surprise, alors que nous nous apprêtons à pertir pour notre randonnée en direction de la Parrioune, de voir arriver une camionnette de location dont le conducteur nous demande s'il n'y a pas une boulangerie dans le coin... Joëlle lui répond que nous sommes sans doute les seuls ici à pouvoir lui  vendre du pain le cas échéant, mais au prix fort, et qu'il a tout intérêt à aller l'acheter à Barrême ! Il y a tout de même des gens bizarres...

 

     Notre randonnée débute un peu en aval du village, dans un virage de l'unique route d'accès. Un sentier, balisé en jaune, grimpe dans la forêt des Trois Asses. Il est manifestement peu utilisé et souvent il coupe des trouées consécutives à des travaux forestiers. Nous traversons deux petits ruisseaux, dont celui du Ravin des Gypières et arrivons bientôt à une maison forestière près de laquelle se trouve une jolie fontaine de pierre et un important réservoir.

      Nous faisons une petite pause en cet endroit bucolique, puis reprenons notre chemin en direction de la Parrioune. Nous continuons assez longtemps à monter à travers la forêt de pins, puis nous arrivons à une sorte de col, à 1350 m d'altitude environ, entre le Serre de Lagache au nord et la Parrioune au sud.

 

      Ici, il faut être assez vigilant car plusieurs traces de sentiers partent un peu dans  tous les sens. Il faut veiller à la fois à ne pas trop appuyer à gauche où se trouve pourtant la sente la plus marquée mais qui nous conduirait vers le Ravin de la Pigière (peut-être une métathèse de "Gypière" !), et de suivre la crête de trop près car des ruptures infranchissables en compliqueraient le parcours.

      Nous cheminons donc "au jugé" à travers une forêt peu dense, mais, d'une part Jean-Pierre avait effectué une reconnaissance de cette randonnée au mois de juillet, d'autre part quelques cairns nous facilitent la tâche et nous sortons rapidement de la forêt pour déboucher sur les pentes nord-est de la Parrioune, parfaitement tondues par les troupeaux !

 

     La vue est très dégagée et étendue à 360°. Malgré l'élévation modeste de ces pentes, on a ici une surprenante sensation d'altitude au-dessus du pays dignois, assez désertique. Des nuées de taons et de mouches bourdonnent autour de nos têtes et c'en est un peu agaçant ; mais nous gagnons rapidement de l'altitude et ces bestioles deviennent moins nombreuses. Nous nous approchons petit à petit de la ligne de crête et parvenons à celle-ci au niveau d'une brèche, près de la cote 1586.

     Là, Monique qui manque peut-être un peu d'entraînement, décide de s'arrêter et de nous attendre puisque nous repasserons obligatoirement ici. Nous poursuivons donc en direction du sommet que nous atteignons peu avant midi et demi.

     Ce sommet qui marque en fait l'extrémité sud-est de la Parrioune à 1636 m d'altitude est vaguement marqué par un piquet de bois fiché dans une faille des lappiaz qui constituent le sol à cet endroit.

      Nous nous installons le plus confortablement possible sur ces banquettes rocheuses, Colette, Joëlle, Martine, François, Jean-Pierre, Maurice et moi tandis que planent au-dessus de nous plusieurs très grands rapaces. Ils sont trop nombreux pour être des aigles ; ce sont probablement de gros vautours qui tournent ainsi au-dessus de nous, dans l'espoir, qui sait, d'un prochain plantureux repas de randonneurs ! Leur manège ne parvient tout de même pas à nous couper l'appétit ; nous les prenons en photo à plusieurs reprises puis, notre casse-croûte terminé, nous entamons le chemin du retour.

 

     Arrivés près de la brèche sous la cote 1586, nous ne voyons pas Monique. Nous l'appelons à plusieurs reprises, puis finissons par la trouver dans un creux près des escarpements sud-ouest qui dominent le versant de Senez. Elle n'a même pas eu le temps de profiter d'une sieste prolongée : nous avons été trop rapides ! En fait, elle aurait pu pousser avec nous jusqu'au sommet, car celui-ci n'était pas loin et la dénivellation très faible !

      Nous reprenons avec elle notre descente, escortés un moment par les vautours qui continuent à survoler la crête, perdons un peu le sentier dans la forêt mais arrivons tout de même sans difficultés au collet au pied du Serre de Lagache.

     De là, le retour vers Gévaudan s'effectue par un chemin différent  de la montée : abandonnant le sentier balisé qui descend vers Moriez, nous nous dirigeons vers le nord par un sentier en balcon sur les pentes ouest du Serre de Lagache, traversons le lieu dit "Le Vabre" et rapidement, atteignons les premières maisons de Gévaudan.

     Il est quinze heures trente, nous avons marché environ cinq heures. Le temps de remplir nos bouteilles à la fontaine du hameau, et nous remontons dans nos voitures pour regagner nos pénates après une randonnée sans difficultés particulières, agréable, dans un secteur fort peu parcouru où nous n'avons d'ailleurs rencontré personne de la journée, même pas un chasseur, alors que c'était aujourd'hui le jour de l'ouverture de la chasse !

 

       Il est ainsi des lieux abandonnés des hommes... pour notre plus grand bonheur !

 

Fiche technique :

 

Départ : 9 h 40

Sommet : 12 h 25

Arrivée : 15 h 30

Horaire : 5 h

Dénivellation : 835 m positive cumulée.

Difficulté : P2, T1

Météo : Beau temps

Participants : Colette, Joëlle, Martine, Monique, François, Jean-Pierre, Maurice et Marcel.

 

Lien photographique : http://www.picasaweb.google.fr/vieuxloup52/

Lien poétique : http://www.a-bras-le-coeur-marcelorengo.com

                            Article : Mais où sont les rêves d'antan ?

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 15:06


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   Rien à voir avec la comtesse du même nom, celle-ci n'ayant pas, à ma connaissance, effectué de traversée comparable à celle qu'effectua Hinterstoisser lors de sa dramatique tentative d'escalade de la face nord de l'Eiger !

Plus simplement, et très modestement, il s'agit du parcours des crêtes situées entre le Cuchon et le Pic Queyrel dans le Champsaur, dont le sommet du Barry est le point culminant. C'est ce parcours que Jean-Pierre avait mis au programme de ce dimanche 29 août.

 

       Ce matin donc peu après huit heures, Richard et moi arrivons au gite-auberge de Molines-en-Champsaur pour rejoindre Colette, Jean-Pierre et Robert venus y passer la nuit. Les copains sont prêts et nous attendaient ; mais comme ils ont dû garer la veille leur voiture 500 m avant le village en raison de l'affluence de visiteurs qu'attire le festival de musique à cette époque, nous avons le temps de boire un café avant de les rejoindre au parking.

       Il fait beau, même un peu frais, et il y a encore quelques traces de givre dans l'herbe ; il est vrai que nous sommes quand même à 1230 m d'altitude. Nous nous équipons rapidement, et à 8 h 35 nous nous mettons en route.

 

       Très vite, nous traversons le large lit de la Muande réduite à un pitoyable filet d'eau; heureusement car je suppose qu'à la fin du printemps il doit arriver que le passage à gué de ce torrent présente un obstacle délicat à franchir ! Puis le chemin longe plus ou moins la rive gauche du cours d'eau, parfois dans son lit même, parfois en bordure de forêt. On arrive ainsi rapidement à un panneau, à la cote 1346, qui nous indique à droite la direction du col du Cendrié. Je suppose que ce nom bizarre ne signifie pas que l'itinéraire est réservé aux fumeurs, mais qu'il désigne plus probablement un endroit ayant été jadis la proie des flammes, ou une zone de brûlis...

       Tout feu tout flamme, donc, nous attaquons les premières pentes dans la forêt !


       Le sentier est assez raide et s'élève rapidement par des lacets serrés. Je me sens en excellente forme malgré le lever très matinal et les deux heures de route et je marche d'un bon pas. Richard a l'air en bonne condition physique également et il me suit d'assez près. Mais sa fougue est sans doute excessive, car appuyant un peu trop vigoureusement sur ses bâtons de marche télescopiques, l'un d'entre eux casse net !

Sa carrière s'achèvera donc dans ce coin perdu du haut Champsaur !...

      La montée se poursuit ainsi à travers des pentes très raides, traversant parfois de petits ravins formés par des torrents temporaires, évitant les ressauts rocheux par un cheminement astucieux et, après avoir remonté un couloir herbeux plus large, nous amorçons une traversée vers la gauche aux abords de la cote 1800.

       Bientôt, nous arrivons dans une zone dégagée d'où l'on peut voir la crête trois cents mètres au-dessus de nous. Nous consultons la carte, l'altimètre et même le GPS de Jean-Pierre car il nous semble que nous ne devrions pas tarder à quitter le chemin horizontal pour gravir les pentes qui donnent accès au col du Cendrié.

       Mais l'examen attentif de la carte nous montre que la bifurcation se trouve un peu plus loin, dans une seconde zone dégagée, après une légère descente. Nous rencontrons un petit troupeau de moutons qui broutaient dans cet endroit assez escarpé et, peu après nous arrivons au niveau de ces fameuses pentes dégagées au niveau du  l'endroit appelé La Banne ("la Corne" en provençal) où nous trouvons un piquet de bois et un cairn marquant le départ du sentier que, manifestement, nous allons devoir suivre.

       Quelques minutes, nous attendons Richard qui s'est arrêté deux ou trois cents mètres avant pour se restaurer un peu puis, lorsqu'il nous rejoint, nous commençons à gravir les dernières pentes qui nous séparent du col. La montée est commode et c'est très rapidement que je débouche sur la crête.

       Le col du Cendrié, à 2170 m d'altitude, offre un panorama magnifique : au sud, tout le Champsaur est visible et la vue est dégagée vers le Pic de Bure, le Pic de Gleize, la Montagne de Charance, Céüse et la Montagne de Lure ;  plus à l'ouest, on voit bien la Montagne de Féraud, le Grand Ferrand et l'Obiou ; au nord, la masse du Vieux Chaillol domine la vallée de la Muande, et à l'est se profile la crête que nous allons parcourir, l'horizon de ce coté-là étant fermé par le Pic Queyrel.

      Là, Richard nous fait part de son peu d'enthousiasme à suivre la crête vers le  sommet du Barry. L'accès à celui-ci est défendu par des passages annoncés comme "aériens", adjectif que notre camarade, peu à l'aise lorsque le  vide se fait un peu trop tangible, associe très vite à "vertigineux" !

       Personnellement je n'insiste jamais trop lorsque des copains "ne se sentent" pas dans ces passages - sauf s'ils sont inévitables, naturellement - car ils sont là avant tout pour passer une bonne journée, pas pour se faire peur. Par ailleurs, s'ils se trouvent en trop grande difficulté, cela peut compromettre la progression, voire la sécurité, de l'ensemble du groupe et conduire à l'échec de la sortie.

       Les autres camarades n'insistent pas trop non plus, et Richard, comme cela avait été d'ailleurs envisagé dès le départ, nous accompagne une centaine de mètres sur la crête puis fait demi-tour ; il redescendra jusqu'au lieu appelé "La Banne" puis viendra à notre rencontre en continuant le chemin qui, en traversée descendante, se dirige vers l'est jusqu'à son intersection avec le  sentier venant du Pas de l'Escalier d'où nous arriverons.

       Il y a fort peu de risques pour lui sur cet itinéraire et nous le laissons donc faire demi-tour sans inquiétude. 


      La crête, jamais difficile, devient cependant de plus en plus étroite et, bientôt, nous arrivons au pied d'un premier passage, marqué de traces rouges, où il nous faut utiliser les mains. Une petite vire terreuse sur le versant nord nous conduit à un passage plus délicat : un petit ressaut rocheux de deux mètres, dominé à droite par un mur légèrement déversant nous oblige à nous employer un peu plus. Cela ne doit être que du "III inf" mais le sac  est assez gênant car le mur déversant nous rejette un peu en arrière et la chute serait dangereuse. Ici, la corde peut servir si l'on se trouve avec des gens peu entraînés à l'escalade, mais, pour notre part, nous n'en avons pas eu besoin et l'obstacle a été rapidement franchi.

      Ensuite, on rejoint le fil de l'arête et l'on atteint très rapidement ce que nous avons cru tout d'abord être le sommet, un autre pointement, légèrement plus à l'est nous ayant semblé un peu plus bas.

 

      Traversant ce premier sommet, nous redescendons facilement jusqu'à une sorte de cuvette encombrée de gros blocs, au pied d'un ressaut rocheux plus raide, où nous avons la surprise de rencontrer un troupeau de chèvres manifestement étonnées elles aussi de nous trouver là !

       Nous sommes un peu perplexes sur la suite du cheminement  : une trace part sur la droite et semble contourner le ressaut suivant par le versant sud, mais nous pensons que cette sente a été formée par le passage d'animaux, chèvres ou autres et ne mènera probablement nulle part.

       Suivi de Jean-Pierre et Robert, je  m'engage alors sur le fil de l'arête formée de blocs rocheux à la stabilité incertaine. Jean-Pierre me fait remarquer qu'il ne voit aucune trace de passage sur les portions terreuses comme cela a été le cas jusqu'ici, puis il me signale qu'un excellent sentier passe manifestement  sur le versant nord et doit contourner ce ressaut. Cela est confirmé par Colette restée un peu en arrière.

       Nous faisons donc demi-tour et nous nous engageons tous les quatre sur ce chemin. Mais très vite, il s'avère que ce sentier descend franchement et, à l'évidence, rejoint directement le Pas de l'Escalier sans passer par le col du même nom comme nous avons l'intention de le faire. Il nous paraît donc plus que probable qu'il faille bel et bien suivre le fil de l'arête comme nous avions commencé à le faire !

     Nous revenons à nouveau sur nos pas et repérons bientôt un passage assez raide mais manifestement facile qui, par une sorte de couloir permet de regagner l'arête en un point qui nous semble proche du sommet.

     Là aussi, il s'agit d'un passage d'escalade très facile - du II tout au plus - mais un peu exposé, dans lequel deux petits arbustes très solides pourraient, le cas échéant, faciliter la pose d'une main-courante ou permettre un assurage efficace. Mais là non plus nous n'avons pas besoin de la corde et, ce passage surmonté sans difficulté, nous débouchons en effet sur l'arête à quelques mètres du sommet du Barry.

    Ce mot, qui s'écrit plus exactement bàrri en provençal, signifie en l'occurence "rempart" et est à rapprocher du mot "barre" ; il convient parfaitement bien à la réalité du terrain !

     Il est midi vingt, l'endroit est confortable et il n'y aura plus désormais aucune difficulté. Nous décidons donc de nous accorder une pause casse-croûte bien méritée !

 

      Puis ayant sacrifié à ce rituel très matérialiste, nous nous remettons en route en direction du col de l'Escalier. Le parcours de la crête devient maintenant une chevauchée facile, amusante sur du rocher solide et très adhérent et, rapidement, nous atteignons le col à 2167 m d'altitude. Ce col, situé au pied du Pic Queyrel, permet le passage entre Molines-en-Champsaur et le hameau des Infournas au-dessus de Saint-Bonnet, ou encore vers la station de Chaillol.

       En ce qui nous concerne, nous allons descendre sur le versant nord pour regagner notre point de départ. J'essaie d'appeler Richard avec mon téléphone portable pour lui signaler notre retour imminent, mais apparement il n'y a pas de réseau dans ce secteur.

       N'importe, nous retrouverons bien notre camarade... même si celui-ci a parfois une fâcheuse tendance à disparaître dans la nature !

 

      Sans trop tarder, nous commençons à descendre et franchissons très vite le Pas de l'Escalier qui permet de franchir facilement un assez important verrou rocheux ; il faut simplement faire attention au rocher parfois glissant, mais le sentier est bien marqué, flanqué de murs de soutènement  en assez bon état et a manifestement servi jadis de chemin muletier.

       Nous perdons rapidement de l'altitude et peu après, nous entrons à nouveau dans la forêt. Au bout de quelques lacets, nous rencontrons une dame toute seule, le bras gauche en écharpe, qui nous semble un peu "paumée"... Elle m'adresse tout de suite la parole mais elle a certaines difficultés d'élocution dont je ne sais si elles sont dûes à une origine étrangère ou à un problème "médical". Nous comprenons tout de même qu'elle cherche la direction de Molines-en-Champsaur et comme nous lui expliquons qu'elle se dirige en fait vers les crêtes et le col de l'Escalier, elle nous dit qu'elle a suivi les indications d'un panneau un peu plus bas ! Mais nous insistons en lui affirmant avec certitude qu'il lui faut faire demi-tour pour redescendre vers Molines et elle se rend à nos exhortations et, alors que nous poursuivons notre descente, je constate qu'elle fait demi-tour et nous emboîte le pas !

       Mais nous avançons beaucoup plus vite qu'elle et nous la perdons rapidement de vue. Plus bas, nous arrivons à la bifurcation avec un autre chemin, appelé "Chemin de Ronde" et celui montant de Molines. Il y a là un panneau indicateur et nous comprenons que notre brave dame, montée sans doute de Molines par le Roy et la Cabane de Suzaire voulait faire une boucle pour retourner à son point de départ par le sentier que nous allons suivre nous-mêmes, mais elle a mal interprété le panneau indicateur - pourtant clair à mon sens  - et a pris la mauvaise direction !

      Et alors que nous allons prendre à gauche le sentier de Molines par les pentes traversant la forêt vers le nord-ouest, nous voyons arriver notre Richard qui a fort bien mené son affaire !

     

      Maintenant, il ne nous reste plus qu'à suivre ce sentier forestier, au demeurant étroit et traversant des pentes particulièrement raides qui, si elles n'étaient pas couvertes par la forêt, seraient assez vertigineuses. Même dans ce cas, il ne s'agit pas de faire un faux pas car la chute serait extrêmement dangereuse ! J'ai d'ailleurs failli moi-même "y aller" par inattention, mon pied ayant malencontreusement glissé au bord d'un à-pic assez considérable... Et plus loin, c'est Colette qui s'est trouvée affalée en travers du sentier après s'être pris "les pieds dans le tapis" et avoir eu quelques difficultés à retrouver la station verticale !

 

      Mais c'est sans autre incident que nous regagnons le lit de la Muande, puis nos véhicules après six heures d'une randonnée très intéressante.

 

      Quant à Richard, il aura pris une dernière fois l'air des Alpes avant de rejoindre dans deux jours son poste d'instituteur en Guyane où l'attendent avec impatience vingt-trois petites têtes pas forcément blondes...

 

Fiche technique :

 

Départ       : 8 h 35

Sommet    : 12 h 20

Arrivée      : 15 h 30

Temps de marche effectif : 6 h

Dénivellation positive       : 1100 m environ

Difficulté    : P2/P3, T2/T3

Météo         : Beau temps

Participants  : Colette, Jean-Pierre, Richard, Robert et Marcel.

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.fr/vieuxloup52/

Lien poétique : http://www.a-bras-le-coeur-marcelorengo.com

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