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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 20:08

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         Authon, dont le nom vient de la racine indo-européenne *alt- qui a donné le latin altus, "haut", porte bien son nom puisqu'il est situé à 1137 m d'altitude dans le massif des Monges, dans les préalpes sisteronnaises.

       Bâti sur un large replat bien ensoleillé au-dessus du col routier de Font-Belle, il ne compte que quelques maisons habitées en permanence par une quarantaine d'âmes.

       C'est de ce coin perdu de Haute-Provence que va démarrer notre randonnée d'aujourd'hui.

 

       Nous partons un peu tard : il est presque onze heures lorsque Annick, François, Patrick, Robert et moi enfourchons nos VTT en direction de la vallée du Vançon. Il fait beau, et même si le temps un peu lourd et la présence de longs nuages effilochés annoncent une perturbation prochaine, nous avons le temps de boucler notre circuit avant l'arrivée probable de la pluie !

       Je suis un peu inquiet au sujet de ma condition physique car j'ai accumulé les sorties ces derniers jours et je manque de sommeil. Mais heureusement, la piste monte très modérément au début, ce qui permet un bon échauffement et une mise en jambes progressive. Je suis vite rassuré au demeurant car, curieusement, ma forme a l'air excellente et j'avance à bonne allure, prenant un peu d'avance pour pouvoir photographier mes comparses.

       Rapidement, nous arrivons au Pont de la Clue où la vallée se resserre et passons rive droite du Vançon. Au nord, la crête des Monges nous domine et nous devinons, un peu à l'est de celle-ci, le col de Clapouse où nous sommes montés l'an dernier.

        Peu avant Feissal, nous quittons la piste principale et traversons à nouveau le Vançon sur un petit pont ; plusieurs truites passent dans le torrent au-dessous de nous, mais nous ne sommes pas venus là pour une partie de pêche et nous continuons notre ascension dans la forêt sur le versant nord de la crête de Géruen, objectif de notre randonnée.

 

       La pente devient plus raide. La piste effectue d'abord un large crochet vers le nord-ouest puis revient vers l'est par une longue traversée ascendante jusque vers la cote 1550 où se trouve un petit chalet qui sert de bergerie, entouré de parcs à moutons.

       Là, nous rencontrons le GR 6 et Annick qui a déjà effectué ce circuit il y a une quinzaine d'années se souvient qu'un sentier doit normalement s'élever vers la crête, à peu près à ce niveau. Mais le temps a passé et il semble que le sentier en question ait été quelque peu modifié ! Consultant la carte, je vois qu'il nous faut manifestement suivre d'abord le GR 6 vers l'est puis revenir au nord-ouest par une traversée ascendante de près de trois kilomètres pour atteindre une dépression de la crête à la cote 1746.

       Au niveau de la bergerie, nous attaquons donc la pente du versant nord de Géruen en suivant le GR 6 marqué ça et là par des cairns. Il nous faut tout d'abord pousser nos vélos car c'est très raide, mais rapidement nous pouvons remonter sur nos bécanes et au prix de pas mal d'efforts et d'un pilotage parfois hasardeux on peut suivre ce sentier sans mettre pied à terre. Il faut cependant s'employer pas mal et l'exercice est assez physique bien que la pente ne soit pas très forte. Parfois, quelques rochers nous obligent à descendre de nos montures, et, alors que nous avons commencé depuis un bon moment la longue montée vers le nord-ouest et que je progresse en tête de notre petite troupe, une racine traitresse fait riper ma roue avant, met mon guidon en travers... et je me retrouve par terre !

      Pas de casse : seulement un beau bleu et une écorchure au niveau du tibia gauche causés sans doute au choc avec une pédale. Je repars tout de suite ; dans ces cas-là, il ne faut pas "pinailler" et se remettre en selle immédiatement !

       Patrick, peu après, passe devant et bientôt nous arrivons à la cote 1746 d'où nous allons ensuite descendre sur l'autre versant. Il est treize heures quinze, il est temps de casser la croûte. Le compteur de Patrick n'affiche que sept kilomètres, mais il est évident que nous en avons parcouru au moins dix ; les portions de poussage ont sans doute perturbé son fonctionnement !

     

      Après le casse-croûte, nous décidons de monter un peu sur la crête en direction de l'est. Patrick et moi poussons ainsi, à pieds, jusqu'à la cote 1800 tandis que nos camarades s'arrêtent un peu avant. Le parcours de la crête présente quelques beaux points de vue sur le versant sud, et par endroits l'abrupt est impressionnant... E pericoloso sporgersi ! En plus, une faille très importante s'est formée sur le versant nord à quelques mètres seulement de l'abrupt, parfois profonde de près de vingt mètres et il est évident qu'un jour ou l'autre, sous l'effet de la pluie, du gel et des mouvement du terrain, tout un pan de la crête s'effondrera sur le versant sud ; ce jour-là, il vaudra mieux ne pas être dans les parages !

       Nous prions les dieux telluriques de surseoir à cet évènement cataclysmique le temps de revenir sur nos pas et nos prières ont dû être entendues puisque nous rejoignons sans encombre nos compagnons à la brèche 1746.

 

       De là, nous commençons la descente sur le versant sud qui doit nous conduire au col de Font-Belle. Les premiers mètres, il est préférable de pousser les vélos car le sentier est exposé et une chute aurait des conséquences gravissimes. Mais très vite, on peut de nouveau se remettre en selle et le sentier est cyclable. Il demande toutefois de la vigilance : il est parfois assez raide, étroit, et certains virages en épingle sont délicats à négocier. L'équipe se comporte plutôt bien dans ces passages techniques, mais alors que nous descendons vers le sud-ouest avec une très belle échappée sur le village d'Authon, ma roue avant butte sur une grosse pierre et je me retrouve au sol pour la seconde fois ! Ce coup-ci, je ressens une violente douleur au genou droit ; manifestement, j'ai heurté du dur ! Un instant, cela me coupe le souffle, mais je sais que dans ces cas-là il faut repartir tout de suite, "à chaud" - quand c'est possible naturellement - et, serrant les dents, je remonte sur "Rossinante". Décidément, ces acrobaties ne sont plus de mon âge !

       Mais je crois que la "bête" est solide et  la blessure est sans gravité : juste une belle écorchure et un joli hématome sur la rotule droite. Malgré tout, je me calme quelque peu et poursuis la descente avec beaucoup plus de prudence !

       Enfin, le sentier s'élargit. Nous croisons un couple de Néerlandais avec lequel nous échangeons quelques mots,  moitié en allemand, moitié en français puis, après le passage de deux ou trois petits ponts de bois, nous arrivons sur une piste, franchissons une barrière, et atteignons le col de Font-Belle qui relie Authon à Thoard.

 

       De là, pour éviter de rentrer à Authon par la route, nous prenons une piste en face sur le versant nord-est de la Montagne de Mélan qui conduit, entre autres, à la grotte Saint-Vincent. Cette piste a été recouverte d'une espèce de tout-venant qui fait penser à du ballast de chemin de fer ! Elle ne grimpe pas beaucoup, mais ce revêtement particulier ne la rend pas très "roulante" et, du coup, cette remontée nous est un peu éprouvante. Et peu avant une bifurcation, vers la cote 1380, Patrick se rend compte que son pneu avant est crevé... Réparation donc ! Quelques petits problèmes de pompe, et un quart d'heure plus tard nous pouvons repartir. Patrick se sent tout à coup des ailes ! Il est bien possible que son pneu ait été dégonflé depuis un bon moment ce qui expliquerait qu'il ait un peu "ramé" derrière moi alors que normalement il est bien plus performant que je ne le suis en montée - et en descente aussi, d'ailleurs !

      Bref, la montée se poursuit sans aucun incident et bientôt nous arrivons à la Dalle aux Ammonites, curiosité géologique que nous pouvons admirer à travers de solides protections de verre ou de plexiglass, je ne sais exactement. Là, nous nous demandons s'il nous faut descendre tout de suite par un sentier balisé en jaune pour rejoindre la route et longer celle-ci par des sentiers jusqu'à Authon ou s'il nous faut continuer par cette piste. Les souvenirs d'Annick - qui a bien du mérite de s'embarquer avec quatre rustres de notre espèce ! - sont assez vagues parce que fort lointains, et nous décidons, ayant consulté la carte, de continuer encore un peu sur cette piste avant d'entamer la descente directe sur Authon par un sentier visiblement assez raide qui semble facile à touver.

 

      Et en effet, vers la cote 1460, nous trouvons ce sentier, balisé en jaune, qui descend à notre droite, abandonnant le GR 6 qui monte vers la Montagne de Mélan, à travers une forêt dense. Il fait sombre et il faudrait presque que je prenne mes photos au flash ! Mais le sentier est agréable. Il est assez "roulant" et hormis quelques brèves remontées pour franchir de petits ravins, il ne présente aucune difficulté. Il est juste assez technique pour que nous ayons à nous employer dans quelques virages serrés et il s'avère très ludique.

      Annick n'a aucun souvenir de cette descente et il semble de plus en plus évident qu'elle avait pris, lors de son premier parcours, le sentier qui descend directement depuis les abords de la Dalle aux Ammonites. N'importe ; bientôt, nous terminons la longue traversée descendante vers le nord-ouest pour déboucher, au niveau de la Grotte, à une zone plus dégagée d'où il va nous falloir plonger directement sur Authon. Je redoutais ce passage car j'avais l'impression, au vu de la carte, qu'il était extrêmement raide et qu'il nous faudrait peut-être pousser nos vélos ! Mais en fait, bien que raide en effet et assez soutenue, cette descente se révèle parfaitement cyclable et très intéressante au plan technique car jamais extrême mais demandant tout le long beaucoup d'attention pour négocier au mieux les nombreux lacets du sentier.

       Et peu après dix-sept heures, nous arrivons enfin sur la route goudronnée qu'il nous reste à suivre sur trois cents mètres pour regagner Authon et nos voitures.

       Il est temps, car la pluie ne va pas tarder à tomber !

 

Fiche technique :

 

Distance : 20 km

Dénivellation : 1050 m positive cumulée

Horaire : 2 h 45

Vitesse moyenne : 7.27 km/h

Terrain : Pistes et sentiers parfois techniques

Parcours difficile

Météo : Beau à nuageux, puis couvert

Participants : Annick, François, Patrick, Robert et Marcel

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.fr/vieuxloup52/

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