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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 12:59

Avertissements : voir le 1er article de ce blog "A même laPlanète".

 

Randonnée pédestre

Chaîne des Alpilles

 

Accès en voiture :

De Peyrolles, prendre la direction de Pertuis par la D. 15 à la sortie ouest du village.

Continuer au rond-point suivant jusqu'au Puy-Sainte-Réparade par la même route, puis prendre la D. 561 vers La Roque d'Anthéron et continuer par cette route jusqu'à l'ex-Nationale 7 au rond-point de Pont-Royal.

Prendre à droite sur cette route jusqu'à Orgon ; traverser ce village et prendre la D. 24b à gauche en direction d'Eygalières. Peu après l'entrée dans ce village, prendre à droite l'avenue du général De Gaulle et se garer au bout de celle-ci, à gauche sur une esplanade peu avant un carrefour.

(60 km, 1 h)

 

Description (succincte) de la randonnée :

- Au carrefour susnommé, prendre à droite direction Mollégès, puis prendre un chemin à gauche, "La Draille des Troupeaux".

- Ce chemin devient sentier par lequel on monte jusqu'à la rue Safranière que l'on suit à gauche jusqu'à la rue du Portail de Laure.

- Prendre à droite et, peu après, à nouveau à droite par un sentier avec marches d'escaliers jusqu'à l'ancienne tour de l'Horloge et aux ruines d'une chapelle surmontée d'une statue de la Vierge (très belle vue).

- Redescendre au nord vers la chapelle des Pénitents et le musée Maurice Pezet et revenir au village en passant devant l'église Saint-Laurent et la rue de la Vieille Eglise.

- Descendre à gauche la rue du Portail de Laure puis prendre à droite la rue Paré Neuve.

- Poursuivre en face par le chemin Mario Prassinos, où l'on rencontre le GR 6, traverser la Départementale 24b et suivre en face le Chemin Roumieu.

- Suivre le GR 6 jusque peu avant la départementale 24 ; abandonner alors le GR 6 pour longer la route par un sentier sur environ 1 km direction sud sud-ouest.

- Prendre une large piste qui monte à gauche en suivant à nouveau le GR 6 (Chemin Forestier de Gros Calan), passer une barrière et continuer par cette piste, globalement direction est, jusqu'à une citerne à la cote 225.

- A la citerne, prendre le chemin qui descend vers le sud sud-ouest et rejoindre à nouveau la D. 24 (balisage jaune et panneau indicateur "Circuit des Calans").

- Traverser celle-ci et suivre le balisage jaune qui la longe d'abord en contrebas, puis s'infléchit vers le sud-est.

- A un carrefour, prendre la piste de gauche et, presque tout de suite, un sentier qui monte vers le sud (être très attentif au balisage).

- Ce sentier conduit à une piste que l'on prend à gauche. Continuer par celle-ci en suivant toujours le balisage jaune. Poursuivre sur cette piste en légère montée sur presque 2 km. Elle décrit ensuite un virage à droite puis redescend à gauche pour atteindre la départementale 25a.

- Suivre celle-ci à gauche jusqu'à son intersection avec la D. 24.

- Prendre cette dernière à droite, direction Eyguières, sur 250 m environ et prendre une piste à gauche, à nouveau balisée en jaune.

- Remonter ainsi jusqu'à une citerne verte à la cote 300, où l'on retrouve le "Chemin de Gros Calan".

- Suivre celui-ci en descente jusqu'à son intersection avec un sentier à droite où l'on retrouve le GR 6 (Panneau indicateur : "Eygalières, 35 min.").

- Descendre ce sentier étroit à travers les buis, rejoindre une piste plus large et ne plus quitter le GR 6, bien balisé, jusqu'à Eygalières où l'on rejoint facilement le parking.

 

Fiche technique :

Distance : 15.1 km

Horaire : 4 h 15

Altitude départ : 108 m

Altitude minimale : 102 m

Altitude maximale : 300 m

Dénivellation : 350 m positive cumulée

Difficulté : P1, T1

Matériel : Chaussures de marche

Carte : IGN au 1:25000 n°3042 OT

 

Période favorable : toute l'année sauf juillet et août.

 

Date du parcours : 9 février 2014.

Météo : Beau puis couvert.

Participants : 19 participants, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.

 

Toponymie :

Eygalières : soit du latin Aquilaria signifiant "aire d'aigles", soit du provençal Eigaliero désignant une rigole d'irrigation.

Calan : orthographe erronée du mot provençal "calanc" (d'où vient le nom "calanque") signifiant "lieu escarpé".

 

Lien photographique :

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/CIRCUITDESCALANS090214#

Vue sur Eygalières et les Alpilles depuis l'ancienne tour de l'Horloge d'Eygalières.

Vue sur Eygalières et les Alpilles depuis l'ancienne tour de l'Horloge d'Eygalières.

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 11:38

    Nous sommes six ce matin, au départ du petit hameau de la Caire, entre Saint-Julien-en-Bochaine et Lus-la-Croix-Haute.

    Après une longue période de mauvais temps, nous avons hâte de retrouver le chemin de la montagne et profitons de cette belle journée pour entreprendre l'ascension du Sarrier, petit sommet entre Toussière et le col de Lus, en limite nord du massif du Bochaine. L'altitude modeste de ce sommet et ses pentes modérées en font un objectif sûr car, après les fortes chutes de neige de ces derniers jours, la situation est très avalancheuse au-dessus de 2000 m dans les massifs au caractère plus "alpin", comme le Dévoluy voisin, par exemple.

 

   Nous chargeons nos raquettes sur le sac à dos, la neige étant très peu abondante au début, et emportons tout de même ARVA , pelles et sondes, car le risque de coulées n'est jamais complètement nul.

    Très peu de neige, donc, au départ, mais le chemin qui remonte la gorge de Toussière et couvert d'une glace affleurante qui demande de l'attention si l'on veut éviter de chuter lourdement dans l'exécution de quelque figure peu académique de patinage !

    Vers 1200 m, notre topo préconise l'abandon du sentier qui décrit un long lacet à droite, et la montée directe par le lit du ruisseau de l'Etroit. Mais celui-ci, dégarni de neige, est très boueux, glissant, et des branches basses l'encombrent manifestement et seront autant d'obstacles à la progression. Nous décidons donc de faire le détour par le chemin, et je crois que le choix s'est avéré judicieux car, malgré quelques branches ployant sous le poids de la neige, nous avançons rapidement et atteignons rapidement l'endroit où, selon le topo, il faut "s'extirper du lit du torrent" pour rejoindre le sentier.

     Tout ce cheminement, le long de la gorge et dans la forêt au-dessus, est très agréable. Les échappées vers le Dévoluy derrière nous et vers Toussière sur notre gauche sont très belles, et, la pente étant modérée, l'effort à fournir l'est également, permettant un échauffement progressif.

 

     Peu après une dernière traversée de ruisseau, vers la cote 1340, nous chaussons nos raquettes car la couche de neige devient plus épaisse.

C'est une neige légère, poudreuse, très agréable sous les raquettes, et nous gagnons rapidement de l'altitude par des pentes un peu plus soutenues pour atteindre, au sortir de la forêt après une traversée sous la face nord de Toussière, un large col non nommé sur la carte, à l'altitude approximative de 1380 m. Là, nous attendons Jean quelques minutes car il a un peu "décroché" du groupe.

     Lorsqu'il arrive, il nous fait part de son intention de faire demi-tour car, moins entraîné que nous à ce genre d'exercice, il se sent fatigué et ne veut pas nous retarder. Jean-Pierre, qui conduit cette randonnée, lui répond qu'il est hors de question qu'il redescende seul ; Jean propose alors de nous attendre là, car le sommet n'est plus qu'à 200 m de dénivelé vers le nord. Mais il y a du vent à ce col et l'attente risque d'être pénible. Nous persuadons donc Jean de monter jusqu'à la petite crête qui nous domine à peu de distance, de trouver un coin à l'abri du vent, et de nous attendre là car nous serons alors en vue les uns des autres.

     Jean se range à cette proposition et, tandis que Robert l'aide à rechausser correctement une de ses raquettes, nous commençons à gravir les pentes au nord du petit col et, après quelques lacets savamment décrits par Jean-Pierre, atteignons la crête sur laquelle court une clôture presque recouverte de neige. Peu après, Jean-Pierre demande à être relayé pour faire la trace, car c'est un toujours un effort soutenu, même lorsque la neige est bonne ; au demeurant, celle-ci est devenue plus lourde et assez collante depuis le col à la cote 1380.

      Je prends donc le relais en tête, et gravis rapidement la petite crête jusqu'à son sommet. De là, je redescends un peu pour atteindre le col Navite dominé par les dernières pentes défendant le sommet du Sarrier.

    Celles-ci sont sensiblement plus raides et il nous faut nous employer davantage, mais le passage est relativement court et, après quelques lacets, nous atteignons le sommet, à l'altitude de 1591 m.

     C'est un sommet modeste, peu fréquenté et, malgré sa faible altitude, la vue est magnifique vers la Tête de Garnesier, le col des Aiguilles et le Grand Ferrand dans le Dévoluy et, au nord, jusqu'au Moucherotte au-dessus de Grenoble.

     Au-dessous de nous, nous apercevons Jean qui vient d'arriver sur la petite crête au-dessus du col Navite et, comme il ne fait pas chaud au sommet et que nous ne voulons pas trop faire attendre notre camarade, nous entamons sans tarder la descente, après les traditionnelles photos souvenirs.

 

     C'est à la descente que je me rends compte que les pentes sommitales sont assez raides, car je souffre toujours, à raquettes, dans ces descentes que je n'ai jamais su vraiment bien négocier. Je ne suis donc pas fâché d'atteindre le col Navite ! De là, notre topo indique une descente par la grande combe issue de ce col qui rejoint le sentier de montée vers les ruines des Templiers, peu avant la gorge de Toussière.

      Mais, si l'itinéraire ne pose aucun problème d'orientation, cette combe boisée ne nous semble pas très confortable : la neige risque d'y être plus profonde et plus molle à une heure plus avancée de la journée, et la végétation peut s'avérer gênante. Nous décidons donc de revenir par le même chemin que nous avons trouvé très agréable à la montée.

    Ayant rejoint Jean, nous redescendons la petite crête qui fait suite au col Navite et cassons la croûte un peu plus bas, à l'abri du vent, modéré il est vrai, mais qui fait toujours ressentir le froid plus intensément.

 

      Le retour s'effectue rapidement et nous quittons nos raquettes au niveau du ruisseau, juste au-dessous de l'endroit où nous les avons chaussées, et hormis quelques chutes sans gravité sur la glace du chemin, nous retrouvons nos véhicules sans incident au bout de quatre heures d'une agréable et très jolie randonnée. Avec un sommet de plus à inscrire à notre tableau de chasse !

 

Fiche technique :

 

Randonnée à raquettes

Massif du Bochaine

 

Distance : 8.18 km

Altitude départ : 1000 m

Altitude sommet : 1591 m

Dénivellation : env. 650 m positive cumulée

Horaire : 4 h

Difficulté : Peu difficile à raquettes dans ces conditions

Matériel : raquettes, ARVA, pelles et sondes

Carte : IGN au 1:25000 n°3237 OT

 

Période favorable : janvier à mars, en fonction de l'enneigement

 

Date du parcours : 22 janvier 2014, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.

Météo : beau temps, un peu de vent à partir du col 1380 ; neige poudreuse peu épaisse, en phase de transformation vers 1400 m. Activité avalancheuse observée : néant ; présence de plaques à vent : néant.

Participants : Colette, Francine, Jean, Jean-Pierre, Robert et Marcel.

 

Toponymie :

 

La Caire : de la racine préceltique *kar-, désignant la pierre, très fréquente en toponymie.

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/LESARRIER220114#

  

Vue du sommet du Sarrier vers le Dévoluy.

Vue du sommet du Sarrier vers le Dévoluy.

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 11:12

* Avertissements : voir le 1er article de ce blog " A même la Planète".

 

Randonnée pédestre

Chaîne de l'Estaque

 

Accès en voiture :

De Peyrolles-en-Provence, prendre l'autoroute A51 jusqu'à Aix-en-Provence, puis vers Marseille.

Prendre ensuite l'Autoroute A55 en direction de Martigues et sortir à Gignac-la-Nerthe.

Prendre la direction du Rove par la D. 568. Au rond-point d'entrée du Rove (hameau du Douard), prendre à droite la D. 5 vers Ensuès-La Redonne, puis à gauche la D. 48 en direction de Niolon et La Vesse. A la bifurcation suivante prendre à droite vers Niolon et laisser un véhicule sur le premier parking avant le Village, au-dessus du réservoir d'eau (env. 55 km de Peyrolles).

Revenir sur ses pas jusqu'au hameau de Laure près de Gignac et prendre à droite vers Gignac par la D.48 A et continuer 800 m environ sur cette route, puis prendre à droite vers le magasin ED et se garer sur le parking

(env. 11 km depuis Niolon).

 

Description (succincte) de la randonnée :

- Prendre la route vers le sud qui se dirige vers l'autoroute et longer celle-ci vers l'est.

- Passer dans un tunnel sous l'autoroute et continuer par la piste jusqu'à un réservoir en passant sous la chapelle Saint-Michel (détour conseillé).

- Continuer tout droit par un sentier qui monte progressivement et atteindre une large piste sur une crête (Plaine de Gignac) par un très fort raidillon (on peut éviter ce passage très raide par un sentier qui par un peu avant à droite pour rejoindre la piste plus au nord-ouest).

- Suivre cette piste vers la gauche (sud sud-est) et, arrivé au-dessus du village du Rove, descendre au plus court vers celui-ci (plusieurs passages possibles plus ou moins commodes).

- Arrivé dans le village, prendre à gauche (est) l'avenue Joliot Curie.

- Prendre ensuite à droite le Boulevard de la Carreirade en passant devant l'église et déboucher sur la Départementale 568.

- Traverser celle-ci (prudence !) pour prendre en face le Chemin des Esclades.

- En haut de ce chemin, prendre une piste à droite. A un carrefour de pistes, prendre celle de droite.

- Au carrefour suivant, prendre à gauche et arriver ainsi au Puits de l'Oeuvre, dans une zone verdoyante.

- Continuer par la piste vers l'est, puis descendre à droite jusqu'à une large route goudronnée désaffectée, "la Route Pompidou"*.

- Traverser cette route pour prendre en face un chemin qui monte légèrement direction sud sud-est. Ce chemin se rétrécit et à la bifurcation suivante prendre le chemin de gauche qui rejoint l'ancien Fort de Figuerolles.

- Gagner une petite crête au-dessus du fort au nord de celui-ci par un sentier balisé de points rouges.

- Suivre ce sentier qui monte légèrement à flanc de colline vers l'ouest puis descend à gauche au fond d'un vallon.

- Descendre ce vallon à gauche jusqu'au-dessus de la plage de Figuerolles (passage raide dans des éboulis sous le viaduc du chemin de fer).

- Après le viaduc, prendre le sentier à droite balisé en bleu qui, en balcon au-dessus de la mer, conduit à la calanque habitée de la Vesse (quelques passages un peu escarpés mais sans difficultés).

- Arrivé à la Vesse au niveau du viaduc du chemin de fer, descendre vers la route qui traverse le hameau et remonter celle-ci vers l'ouest en direction de Niolon.

- 600 m plus loin, au niveau des dernières maisons, remonter par un sentier au sud qui rejoint la Départementale 48. Remonter légèrement celle-ci à droite pour gagner le parking.

 

Remarques :

On peut arrêter la randonnée à la Vesse, mais le parking y est souvent difficile, voire interdit en haute saison.

 

Arrivé à la Vesse, il est possible de se diriger vers le port et de gagner Niolon par le bord de mer (ce que nous avons fait car c'est beaucoup plus joli et plus court) en franchissant des barrières interdisant l'accès à cause de risques d'éboulements. Je ne peux donc le conseiller et, dans le cas où vous choisiriez de passer par là, vous le feriez sous votre entière responsabilité.

 

Navette de voitures nécessaire entre Niolon (ou la vesse) et Gignac-la-Nerthe).

 

* La "Route Pompidou" a été tracée dans les années soixante en vue d'un vaste projet immobilier vers le Fort de Figuerolles, heureusement abandonné devant la forte opposition des habitants du Rove et de nombreux Marseillais.

 

Fiche technique :

Distance : 11.6 km

Horaire : 4 h

Altitude départ : 60 m

Altitude arrivée : 113 m

Altitude minimale : 1 m

Altittude maximale : 200 m

Dénivellation : 377 m positive cumulée, 430 m négative

Difficulté : P1, T1

Matériel : Chaussures de marche

Carte : IGN au 1:25000 n°3145 ET

 

Période favorable : octobre à mai (éviter les fortes chaleurs)

 

Date du parcours : 12 janvier 2014.

Météo : Couvert, temps doux.

Participants : Josiane, Maryline, Nicole, Alain, Jean-Paul et Marcel.

 

Toponymie :

 

Gignac-la-Nerthe : du patronyme latin Gennius, la Nerthe venant du provençal ancien  Nèrta qui signifie "la myrte".

 

Le Rove : du latin Robur désignant le chêne rouvre.

 

La Vesse : de l'ancien provençal Vèssa signifiant "gros chien".

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/TRAVERSEEDELANERTHEDEGIGNACANIOLON140114#

 

Plage de Figuerolles

Plage de Figuerolles

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 17:24

     Voilà un sommet dont le nom n'évoquera sans doute pas grand chose à la plupart des randonneurs !

     Il est vrai que, caché au bout de la vallée du Vançon dans les Préalpes Sisteronnaises, au-dessus du hameau abandonné de Feissal, il n'est guère connu des foules et que j'en ignorais moi-même l'existence jusqu'à ce que je décide d'aller faire un tour dans ces contrées oubliées.

    La situation étant très avalancheuse dans les grands massifs alpins en ce moment, j'avais décidé de me rabattre vers une zone moins haute, moins enneigée et par là moins exposée aux coulées.

     L'accès au village d'Authon a été cependant assez délicat car la route était recouverte d'un épais verglas depuis Saint-Geniez, et heureusement que la voiture d'Armelle était équipée de pneus-neige car je ne pense pas que nous aurions pu arriver au bout sans encombres, faute de ces équipements spéciaux !

      Mais la neige, en revanche, brille par son absence et nous décidons de laisser dans la voiture les raquettes que nous avions emportées. C'est bien là le problème en ce moment : beaucoup de neige et risque sérieux d'avalanches, ou pas de neige du tout !

    Heureusement d'ailleurs que nous n'avons pas à chausser les raquettes car Richard aurait été confronté à un problème compliqué : sans doute mal réveillé ce matin, il a emporté une paire de chaussures dépareillées dont l'une n'est pas adaptable sur des raquettes. Encore heureux qu'il n'ait pas pris deux pieds gauche... ou deux pieds droits !

    

    A huit heures trente, nous prenons donc la large piste qui longe le Vançon en direction de Feissal. Cette piste est souvent couverte d'une fine couche de neige ou de glace qui nous demande quelque attention et Richard, avec ses chaussures insolites, a de drôles de sensations au début et les bâtons, sur ce terrain glissant, sont des appuis précieux !

     Nous remontons ainsi la Clue du Vançon, dont les parois abruptes sont plâtrées de glace. L'endroit est très sauvage et les conditions hivernales lui donnent encore plus de sévérité. Le débit du Vançon est très important et nous n'aimerions pas y prendre un bain forcé !

   Des stalactites de glace pendent çà et là sur les rochers en surplomb qui bordent la piste et le froid est vif. Armelle et Richard marchent à une allure extrêmement rapide - pour se réchauffer, disent-ils ! - et j'ai du mal à soutenir la cadence, moi qui ai besoin d'un temps d'échauffement de plus en plus long ; quant à Colette, elle doit presque courir pour nous suivre... de loin !

    Plus haut, après le pont qui enjambe le Vançon et permet de passer en rive droite, le soleil fait son apparition et la température soudain plus douce autorise à nous délester de quelques vêtements. La végétation est couverte de givre et, dans la lumière déjà vive, le décor prend des allures de conte de Noël. D'ailleurs, les glaçons qui pendent aux branches de certains arbres font penser aux boules qui ornent les guirlandes de nos sapins de Noël !

    Lorsque nous arrivons à la bifurcation des chemins menant aux crêtes de Géruen à droite et au col Saint-Antoine à gauche, je propose de ne pas aller vers ce dernier col comme je l'avais projeté initialement, mais de gravir plutôt le sommet du Défens de Pierre-Mont qui nous domine à gauche car cela me semble plus intéressant que de remonter le long vallon, sans doute un peu monotone, qui monte au col, et cela nous fera faire un petit sommet d'où la vue doit être étendue. Cela représentera un peu plus de dénivelée, mais moins de distance. Mes camarades n'émettent aucune objection à ce nouvel objectif et, peu après un lacet de la piste, nous arrivons au hameau abandonné de Feissal.

 

    Quelques maisons sont en assez bon état et doivent être occupées ponctuellement à la belle saison. Une pièce de l'une d'entre elles semble même avoir été occupée il y a peu de temps d'après ce que l'on en voit à travers la vitre.

      Du hameau, nous suivons un chemin balisé des couleurs rouge et blanche d'un G.R et d'un itinéraire de VTT, qui monte doucement vers le nord-ouest. La neige, ici, est plus abondante. Une dizaine de centimètres, mais elle "porte" bien et l'absence de raquettes n'est pas gênante.

      Un peu plus haut, le chemin se rétrécit et remonte la rive gauche du ravin de l'Estudy. C'est un terrain de ravines assez raide et quelques passages en bord de ravin demandent un peu d'attention pour ne pas glisser, surtout lorsque la boue apparaît sous une fine couche de neige.

    Mais nous arrivons tous sans problèmes au niveau du replat de la Croix de la Tatte, à peu près à la cote 1575. De là, nous quittons le sentier pour gravir à gauche les dernières pentes, très douces, qui nous conduisent au sommet, à 1598 m d'altitude.

      Il s'agit-là d'un fort modeste sommet, assez peu individualisé, mais d'où la vue est étendue et fort belle sur les sommets de Chine, de Nibles et de la Blanche à l'est, sur les contreforts des Monges vers le nord-est et sur les crêtes de Géruen au sud. Je ne regrette pas d'avoir choisi ce sommet qui se révèle finalement un très beau belvédère !

    Après les photos traditionnelles du sommet, nous redescendons légèrement pour casser la croûte un peu plus bas à l'abri du vent, au-dessus du bord ouest du ravin de l'Estudy.

 

      Puis nous nous remettons en route pour le retour qui s'effectue sans histoire, à belle allure, et nous arrivons à Authon peu avant quatorze heures. Aujourd'hui, nous serons rentrés sur "nos terres" bien avant la nuit !

 

Fiche technique :

 

Randonnée en montagne

Préalpes Sisteronnaises

 

Distance : 14.6 km

Altitude départ : 1150 m

Altitude sommet : 1598 m

Dénivellation : 480 m positive cumulée

Horaire : 4 h 30

Difficulté : P1, T1

Matériel : Chaussures de marche

Carte : IGN au 1:25000 n°3440 Ouest

 

Période favorable : décembre à mars (éventuellement à raquettes ; très peu de dangers objectifs)

 

Date du parcours : 29 décembre 2013, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence

Météo : beau temps, neige au sol peu abondante

Participants : Armelle, Colette, Richard et Marcel

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/SOMMETDUDEFENSDEPIERREMONT291213#

 

 

 

 

Le long du ravin de l'Estudy, peu avant la Croix de la Tatte et le sommet du Défens de Pierre-Mont

Le long du ravin de l'Estudy, peu avant la Croix de la Tatte et le sommet du Défens de Pierre-Mont

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 21:23

   Il n'y a pratiquement pas de neige en ce moment en montagne.

Aussi, je prends sans inquiétude la  route montant au col de Gleize depuis le col Bayard. Elle est totalement sèche jusqu'aux abords de la cote 1400 où, ça et là, se trouvent quelques plaques de glace,mais qui ne sont pas assez importantes pour poser quelque problème à la circulation. Je n'ai donc aucune inquiétude particulière et tout se passe bien jusqu'à ce que, à une centaine de mètres à peine de l'arrivée au col, la route soit couverte d'une épaisse couche de glace sur toute sa largeur, dans une portion assez raide.

  Sans doute un peu "endormi" par l'absence de difficultés jusque là, je n'anticipe pas assez devant cet obstacle inattendu et, n'ayant pas rétrogradé assez tôt, je me trouve soudain immobilisé au milieu de cette plaque de glace. Comme je ne suis pas équipé de pneus neige, il m'est impossible de repartir dans cette pente. J'essaie donc de reculer pour me reprendre, mais la voiture part immédiatement en biais et commence à glisser dangereusement du côté du ravin !

   Heureusement, je parviens à la redresser en jouant du frein à main mais, comme je veux éviter absolument de déraper vers le ravin à gauche, je me retrouve bientôt complètement coincé par le talus du côté droit ! Là, il n'y a aucun danger, mais je me trouve dans l'impossibilité de reculer à cause du talus, et ne parviens pas à avancer à cause de la glace !

   Jean-Pierre qui me suivait s'est sagement arrêté sur le goudron avant la portion glacée ; mes camarades se mettent alors à essayer de me pousser mais sans résultat. Ma voiture est lourde, ils manquent sans doute d'appui solide sur la glace et l'affaire semble un moment compromise ! Mais, mes amis ayant disposé sous mes roues avant quelques branches, je parviens finalement à repartir sur un mètre ou deux et à redescendre en marche arrière en m'éloignant suffisamment du talus pour retrouver enfin la partie sèche de la route. Ouf ! L'alerte a été tout de même assez chaude...

   Nous renonçons à retenter le diable sans équipements spéciaux et décidons de redescendre jusqu'à un emplacement, deux ou trois cents mètres plus bas, où nous avons vu en montant qu'il y avait de la place pour se garer.

    Mais il nous faut pour cela effectuer une longue marche arrière assez inconfortable - la route est trop étroite pour faire demi-tour tout de suite - jusqu'à ce que je trouve un espace suffisamment large pour me mettre dans le sens de la descente !

    Finalement nous trouvons à nous garer au bord de la route sur un emplacement exigu mais suffisant, et commençons à nous équiper pour la randonnée.

   

   Cette mise en bouche nous a remis brutalement en face des réalités de la montagne en hiver ! L'absence annoncée de neige m'a fait négliger ce genre de petit inconvénient dans le domaine  des possibles indésirables...

   Ce qui est sûr, en revanche, c'est que nous n'aurons pas besoin de raquettes. Nous laissons donc dans les voitures raquettes, ARVAS, sondes et autres pelles, et n'emportons avec nous que le piolet et les crampons car il est possible - on l'a bien vu sur la route ! - que de la glace soit présente sur les crêtes du Pic de Gleize et du Pic de l'Aiguille, objectifs de la sortie d'aujourd'hui.

    C'est donc avec des sacs relativement légers que nous prenons finalement le départ, direction le col de Gleize. Celui est rapidement atteint, et nous constatons au passage qu'il nous aurait sans doute été difficile, de toutes façons, de franchir en voiture la plaque de glace du fait de la pente relativement raide sous le col.

      Arrivés au col de Gleize, une mer de nuages s'étend au-dessus de la vallée et le point de vue est magnifique. Nous prenons quelques photos et suivons ensuite le balisage jaune qui monte d'abord confortablement dans la forêt. Une chasse en battue est en cours dans le secteur et nous croisons quelques chiens qui sont apparemment sur une piste.

     Puis nous sortons de la zone de battue et arrivons dans un secteur dégagé qui monte vers le versant sud du Pic de Gleize. A une intersection, nous hésitons un peu car deux chemins semblent y conduire. Mais vérifications faites sur la carte et sur le GPS, nous prenons le chemin de droite qui semble mener au pic par un chemin un peu plus long mais plus facile.

      En effet, au bout d'une montée dans des pentes dégagées et assez soutenues, d'où la vue est magnifique sur tout le Champsaur et les contreforts du Valgaudemar, nous arrivons vers la cote 2080 où nous rejoignons la crête entre le Pic de Gleize à notre gauche, et le Pic de l'Aiguille à notre droite.

     Ce dernier, que j'envisage de gravir, est défendu par une arête étroite d'aspect peu engageant. Il n'y a manifestement pas de neige, mais je redoute la présence de verglas qui rendrait l'entreprise hasardeuse, pour ne pas dire périlleuse, même équipés de piolets et de crampons, car certains passages sont paraît-il très exposés.

    Nous décidons donc d'aller gravir, dans un premier temps, le Pic de Gleize dont l'ascension ne présente aucune difficulté. Nous l'atteignons en effet rapidement,  un peu moins de deux heures après notre départ de la voiture.

     J'avais prévu, entre autres, de gravir la montagne de Chaudun à l'ouest du Pic de Gleize, traverser celle-ci et revenir par les cols de Chabanotte et du Milieu, itinéraire que j'avais vu sur internet. Mais il ne semble pas très intéressant vu du sommet du Pic de Gleize, car il se déroule dans une zone relativement encaissée, moins esthétique à l'évidence, que le parcours des crêtes vers le Pic de l'Aiguille.

     Nous décidons donc de gravir ce dernier sommet, les conditions sèches de la montagne nous encourageant à tenter l'aventure.

     Et nous constatons une fois de plus qu'il ne faut pas se laisser impressionner par les apparences : jusqu'à quelques mètres du sommet, le parcours de l'arête est facile. Celle-ci est étroite, aérienne, mais un bon sentier la parcourt et la progression ne présente pas de difficultés. Mais un passage très étroit et très exposé oppose une dernière défense. A la montée, en prenant quelques précautions, il est franchi sans trop de mal.

    Christine et Francine, toutefois, préfèrent nous attendre avant ce passage tandis que Georges, sensible au vide, s'est arrêté quant à lui au début de l'arête. Il n'est pas non plus très bien chaussé pour ce genre de terrain.

     Armelle, Jean-Pierre, Robert et moi ne nous attardons guère au sommet et entamons rapidement le retour. Au début, aucun problème, mais arrivés au passage délicat que Jean-Pierre franchit brillamment debout sur le fil étroit de l'arête, je me trouve soudain face à de sérieuses et profondes interrogations, tant hautement métaphysiques que platement techniques :

comment risquer ma peau le plus intelligemment possible ? That is the fucking question... Et j'ai du mal à trouver la réponse à cette p... de question ! J'essaie d'abord sur le fil de l'arête, comme Jean-Pierre me le conseille, mais je m'y trouve tout de suite très mal et opte pour une tentative de contournement par la pente sous l'arête... et m'y trouve encore plus mal.

  Finalement, je reviens sur l'arête, renonce à la traverser dignement sur mes deux pieds comme un honnête homo erectus que j'aspirais à redevenir, pour me mettre à ramper misérablement, à moitié sur et sous l'arête, tel le méprisable cloporte en lequel je m'étais soudain incarné - sans en avoir toutefois l'agilité ni l'indifférence au vide.

   Bref, je franchis finalement le passage et me retrouve indemne de l'autre côté, mais sans gloire et toute honte bue.

    Je dois dire, mais ce n'est ni une excuse ni une justification, que ma condition physique du moment est au plus bas et que cette méforme a pour effet de reléguer mon moral au plus profond de mes chaussettes. Perte d'habitude aussi de ce type de terrain. Le sentier Philémon parcouru récemment était encore plus vertigineux, mais là, nous y étions encordés, un assurage efficace y était possible, et cela fait une sacrée différence !

 

   Maintenant, il n'y a plus aucune difficulté. Nous retrouvons rapidement Christine, Francine et Georges et reprenons ensemble le chemin du retour.

    Après une longue pause déjeuner au soleil sous le versant sud du Pic de Gleize, nous redescendons retrouver nos voitures après une courte mais très intéressante randonnée sur un parcours de crêtes esthétique, et offrant toujours un magnifique panorama. A conseiller donc. A des gens qui ont le pied sûr.

 

Fiche technique :

 

Randonnée en montagne

Massif du Gapençais

 

Distance : 8.5 km

Dénivellation : 578 m positive

Horaire : 3 h 45

Difficulté : P1, T1 (court passage T2/T3 sur l'arête du Pic de l'Aiguille)

Matériel : Chaussures de marche

 

Période favorable : automne (formellement déconseillé en cas de neige ou de glace!)

 

Date du parcours : 15 décembre 2013

(Dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence)

Météo : beau temps

Participants : Armelle, Christine, Francine, Georges, Jean-Pierre, Robert et Marcel

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/PICDEGLEIZEPICDELAIGUILLE151213#

 

 

  

 

Sur l'arête aérienne du Pic de l'Aiguille

Sur l'arête aérienne du Pic de l'Aiguille

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 09:35

   L'itinéraire que nous allons parcourir aujourd'hui n'a de "sentier" que le nom. Il s'agit en effet plutôt d'un parcours sur une vire aérienne qui traverse  les Falaises Soubeyranes entre La Ciotat et Cassis, grosso modo entre le sémaphore du Bec de l'Aigle et le Belvédère, en pleine paroi.

   Nous démarrons assez tard, Colette, Nadine, Alain, Jean-Pierre et moi, du parking situé à l'ouest du sémaphore, un peu avant 11 h, après nous être équipés, car nous aurons très vite besoin de tout notre matériel.

Nous passons  à gauche de l'enceinte militaire et suivons d'abord un tracé jaune que nous abandonnons bientôt pour un balisage noir ; mais notre topo ne précise pas si nous devons suivre ce balisage jusqu'au bout et il se trouve qu'il est doublé également de traces bleues et nous ne savons pas s'il faut suivre celles-ci. Au niveau d'un cairn au bord de la falaise, nous pensons que notre itinéraire va s'engager dans la descente à ce niveau, mais nous avons quelques doutes. Jean-Pierre, qui a enregistré la trace du parcours sur son GPS, jette un coup d'oeil sur celui-ci et constate que nous devons continuer à longer le bord de la falaise avant de descendre. Nous remontons donc au niveau du cairn et continuons vers l'est, en suivant toujours le balisage noir.

   Petit à petit, le vide se fait plus présent et nous commençons maintenant à descendre progressivement vers les falaises et quelques passages plus raides demandent de l'attention. Et bientôt, Jean-Pierre qui chemine en tête, arrive au premier passage réellement délicat. Dès lors, les choses vont devenir nettement plus sérieuses !

 

   Jean-Pierre s'engage dans le passage en question, une cheminée d'une dizaine de mètres, cotée III, donc pas très difficile, mais c'est tout de même passablement exposé ! Jean-Pierre estime - avec raison ! - qu'il vaudrait mieux poser ici un petit rappel par sécurité. Je sors donc ma petite corde car il est inutile de déplier tout de suite la longue corde de 80 m qui nous servira plus tard dans le grand rappel en milieu de parcours.

   Impressionné par l'ambiance, je suis tendu comme une arbalète lorsque je rejoins Alain et Jean-Pierre au sommet de la cheminée ; si je pouvais m'incorporer littéralement dans le rocher, je le ferais et, du coup, je ne suis pas très dégourdi dans cette première descente pour aller poser le rappel, mais je suis toujours comme ça au début d'un parcours réputé délicat que je ne connais pas : il me faut un certain temps pour "entrer dans le match" !

    Je prends donc sur moi, me "vache" sur le point d'ancrage et après Jean-Pierre et Alain, descends à mon tour le petit rappel. Il ne présente aucune difficulté et nous nous retrouvons tous rapidement au pied du passage.

     Cette cheminée pourrait se descendre en désescalade mais il est beaucoup plus sûr de poser un rappel et, au final, c'est peut-être plus rapide.

   Après avoir rappelé et replié ma corde, je passe celle-ci en sautoir autour du buste car nous en aurons sans doute bientôt besoin pour nous assurer  et je rejoins mes camarades dans un secteur facile, un peu terreux,  avant d'arriver à un passage rocheux,  en corniche sous une zone de surplombs.

     Mes amis sont très à l'aise sur ce genre de terrain, facile mais souvent exposé. Jean-Pierre ouvre la marche avec prudence mais sans pinailler, Alain a le pied très sûr ainsi que Nadine qui est en outre peu impressionnable, de même que Colette qui a une grande expérience de la montagne et de ce type de parcours. Je suis un peu le "maillon faible" de l'équipe, mais enfin, tout est relatif !

    Nous rencontrons bientôt les premiers points d'assurage et nous en concluons qu'il est désormais plus prudent de s'encorder. Jean-Pierre fait équipe avec Colette et Nadine et utilise la moitié de sa corde de 80 m pour l'assurage, le reste étant lové dans son sac. Il ouvrira la marche, laissant en place toutes les dégaines afin d'aller plus vite et Alain qui, encordé avec moi, passera en dernier, sera chargé de récupérer le "matos" que nous redonnerons à Jean-Pierre lorsqu'il aura épuisé ses munitions.

    Alain et moi nous encordons à 15 m, utilisant ma petite corde en double et nous avançons tous simultanément, pratiquant un assurage "en progression", comme on le fait souvent en montagne en terrain facile afin de gagner du temps. Ce n'est pas aussi sûr que de tirer des longueurs mais, en cas de chute, cela évite au moins de se tuer ! Et la présence de la corde et également très rassurante psychologiquement et, du coup, on est beaucoup plus en confiance.

   Nous proressons ainsi sans hâte, mais avec régularité. La vire que nous suivons est parfois étroite et certains passages sont exposés, aériens et vertigineux en diable ! En outre, le sol souvent sablonneux n'est pas très rassurant - bien que nous ayons constaté qu'il était finalement assez adhérent - et une grande vigilance est de rigueur. 

   Soudain, après une traversée sur ce terrain terreux, il nous faut traverser une sorte de couloir dans une zone d'effondrement. Jean-Pierre s'engage dans le passage et trouve le franchissement de ce couloir assez délicat : il faut descendre d'abord assez bas dans celui-ci, faire une sorte d'enjambée et remonter ensuite sur l'autre rive du couloir. Mais la remontée n'est pas engageante car il faut pousser sur les pieds sur un rocher couvert de sable, avec des prises de mains pas très franches ! Heureusement, ce pas est assez bien protégé par un "ring" et Jean-Pierre se rétablit de l'autre côté sans hésiter beaucoup et fait venir ensuite ses compagnes de cordée.

   Alain me demande alors de passer en tête dans ce passage. Sans doute pense-t-il - et probablement avec raison ! - qu'il y sera plus à l'aise que moi.

Il le franchit en effet avec beaucoup d'aisance ! Quand vient mon tour, je passe avec moins d'élégance mais sans aucune hésitation. Je suis maintenant bien à mon affaire : l'accoutumance au vide commence à faire son effet !

    Après ce couloir, nous continuons sur la vire, toujours très aérienne, et arrivons à un des passages cruciaux de la traversée, à peu près au milieu de celle-ci, le grand rappel de 30 m. Nous nous rejoignons tous au départ de celui-ci, à un endroit heureusement assez spacieux et confortable et Jean-Pierre lance sa corde, en espérant qu'elle ne s'emmêlera nulle part !

   Puis il fait le "saut dans l'inconnu" et disparaît très vite à nos regards.

   La fin de ce rappel, avant une petite cheminée en III que la longueur de notre corde nous permettra de franchir, est en "fil d'araignée", c'est à dire que nous devrons descendre en plein vide sur une dizaine de mètres sous un gros surplomb, sans que nos pieds puissent toucher le rocher.

   Ce genre de passage est toujours très impressionnant !

    Un à un mes camarades descendent en rappel et, tandis que c'est au tour de Nadine, un groupe de trois personnes nous rejoint. Il s'agit de deux Espagnols de la région de Jaca, dans les Pyrénées, accompagnés d'un Français. Je discute quelques minutes avec eux dans la langue de Cervantes que j'aime pratiquer chaque fois que j'en ai l'occasion, puis, dès qu'Alain me signale que le rappel est libre, j'installe mon "prussik" (système d'auto-assurage sur cordelette), vérifie son fonctionnement, la bonne fermeture de mon baudrier (on n'est jamais trop prudent !), et confie ma misérable existence à l'efficacité du matériel, non sans  m'en remettre à la bienveillance de la Bonne Mère...  Car le passage en "jette" passablement !

   Tout se passe bien cependant. Je veille simplement à ce que mon "prussik" ne se bloque pas intempestivement sur la corde de rappel car il serait compliqué de le défaire ou de le desserer s'il se mettait en tension.

    Surtout en plein passage surplombant ! Là, il faut garder les pieds très haut au bord du surplomb et se lancer résolument dans le vide ; cela n'a rien de difficile, mais c'est impressionnant. On tournoie comme un saucisson pendu à sa ficelle tout en contrôlant sa vitesse car le descendeur chauffe très vite !

   Heureusement, tout se passe bien et je rejoins mes comparses au pied de la cheminée dans une zone terreuse et confortable.

    Il s'agit maintenant de récupérer la corde de rappel ; pourvu qu'elle ne se coince pas quelque part ! Encore que ce ne serait pas dramatique, les Espagnols, derrière nous, nous la décoinceraient... Mais là aussi, tout se passe bien et nous pouvons continuer notre chemin.

   

   A partir de là, le retour par le même itinéraire serait compliqué, car il n'est pas évident que nous pourrions franchir à la montée le passage du rappel ! Mais la suite, d'après le topo, ne présente pas de difficultés majeures. Seule une vire, peu avant la fin, est qualifiée de "vertigineuse" ; cet adjectif n'a pas été encore employé jusque là dans le topo. Voilà qui promet, car ce que nous venons de parcourir jusqu'ici n'est pas spécialement conseillé à des personnes trop émotives !

   Nous continuons donc sur un sentier nettement plus facile, souvent encombré de salsepareille et où poussent, de temps en temps, quelques arbousiers dont les fruits sont en ce moment en pleine maturité.

    Et comme il est treize heures passées et que l'estomac commence à crier famine, nous nous arrêtons bientôt sur une portion plus large du chemin pour casser une petite croûte.

    Après cette pause nécessaire à la recharge des batteries, nous nous remettons en route et atteignons une vire où il nous faut à nouveau nous assurer. Cette fois, c'est Alain qui décide d'ouvrir la marche et il avance à bonne allure sur ce terrain peu difficile mais toujours délicat, et souvent exposé. Nous sentons tous que nous sommes maintenant beaucoup plus en confiance, le vide ne nous impressionne plus. Mais il s'agit de ne pas relâcher son attention, car c'est en général dans ces moments-là que l'on se déconcentre et que les accidents arrivent. Il ne faut jamais "baisser la garde" car, en de nombreuses portions faciles où l'assurage est précaire, et même illusoire, un faux-pas serait sans doute fatal.

    Bientôt, nous arrivons au Pas de la Chèvre, un passage très impressionnant où une vire ascendante qui semble se perdre dans la paroi débouche à un  épaulement défendu par un ressaut presque vertical. C'est sans doute la "vire vertigineuse" dont parle le topo !  Heureusement que nous voyons les Espagnols, que nous avons laissé passer un peu avant, avancer rapidement et avec facilité dans ce passage !

     En fait, c'est le début qui est délicat ; une brève descente, mais raide,  sur un sol terreux peu rassurant qui demande infiniment d'attention. La suite n'est pas difficile, mais c'est spectaculaire, magnifiquement aérien et les derniers mètres avant le ressaut vertical sont particulièrement esthétiques !

     Et lorsqu'Alain disparaît à ma vue derrière l'épaulement, il nous annonce que "c'est sorti", c'est à dire que les difficultés sont maintenant terminées.

    En effet, il ne nous reste plus qu'à suivre  un sentier facile dans des pentes assez raides et pénibles, mais désormais sans aucun danger. Bientôt, nous nous décordons, rangeons casque et matériel maintenant inutiles,  passons au niveau de la Grotte des Emigrés et, après une dernière montée assez rude où les jambes commencent à se faire lourdes, nous débouchons sur les crêtes légèrement à l'ouest du Belvédère, à proximité immédiate de la route des crêtes.

 De là, il ne nous reste plus qu'un kilomètre sur le sentier facile balisé en jaune qui traverse les crêtes de Cassis à La Ciotat pour regagner le parking.

   Un sacré parcours que nous avons fait là ! Sans doute un des plus beaux, dans ce style, que j'aie réalisé à ce jour. Mais il ne faut pas s'y engager à la légère et y emmener n'importe qui ; s'il n'est jamais difficile, il est très impressionnant, exposé, et des gens peu aguerris et peu habitués au rappel et à la marche encordés y seraient vite très mal à l'aise !

   A aborder donc avec prudence et beaucoup d'humilité.

 

Fiche technique :

 

Distance : 6.6 km

Horaire : 4 h

Dénivellation : 320 m positive cumulée

Difficulté : P1, T3 soutenu

Matériel : Casque, corde de 80 m, une dizaine de dégaines et sangles,  descendeur.

 

Période favorable : octobre à avril (éviter les fortes chaleur et les jours de vent d'est)

 

Date du parcours : 13 novembre 2013

Météo : beau temps chaud

Participants : Colette, Nadine, Alain, Jean-Pierre et Marcel

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/LESENTIERPHILEMON13113#

 

 

 

La "vire vertigineuse" du Pas de la Chèvre

La "vire vertigineuse" du Pas de la Chèvre

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 10:48

   Je suis ce matin accompagné d'un groupe inhabituel pour cette sortie à Sainte-Victoire : mon ami Alain, vieux compagnon de mes premières sorties d'escalade, Nicole et Jean-Pierre C... avec qui j'ai renoué le contact récemment, Richard, Armelle et son fils Louis, et un nouveau venu, Pierre, beau-père de Louis, qui s'avèrera au cours de cette randonnée un très agréable comparse.

 

   Nous quittons le parking des Deux-Aiguilles à 9 h 40 sous un ciel qui a l'air de se montrer clément malgré les prévisions peu optimistes de la météo ; il pleuvait d'ailleurs chez Alain ce matin, à Saint-Victoret, mais le ciel semble se dégager par le nord et nous devrions bénéficier d'une journée correcte.

   Nous prenons d'abord le tracé brun des Corniches Sud et visitons au passage la petite grotte située à droite du chemin à l'extrémité d'une petite échine rocheuse, que mes compagnons ne connaissaient pas.

  Puis nous montons jusqu'à l'ancienne marbrière que certains ne connaissaient pas non plus. Jusque là, le chemin est excellent, sans aucune difficulté et constitue une bonne mise en jambes, car la suite va changer totalement de caractère.

 

   En effet, nous quittons le tracé brun un peu au-dessus de la carrière pour remonter une vague trace  dans un raide éboulis où la proression devient tout de suite très physique. Nous traversons ensuite vers la gauche des pentes assez raides, dépourvues de sentier bien marqué, un peu trop haut, d'ailleurs ce qui nous oblige à crapahuter sur un terrain assez scabreux. Nous rejoignons ensuite, par une traversée descendante peu confortable, le couloir qui borde à l'est le Surplomb de la Carrière. Le cheminement depuis la Marbrière ne présente pas de difficultés techniques particulière, mais il est très pénible et le terrain raide et instable demande tout de même de l'attention.

  Ensuite, il faut remonter le couloir, à nouveau par de pénibles pentes d'éboulis jusqu'à ce que l'on débouche légèrement au nord du sommet du Surplomb de la Carrière. De là, le terrain devient plus rocheux et, bien qu'il soit plus raide et qu'il faille souvent s'aider des mains, il est beaucoup moins pénible. Nous franchissons ainsi quelques belles dalles, grimpons une cheminée presque verticale mais facile (où j'avais emmené mon chien "Ki Du" il y a quelques années !) et redescendons un peu dans une zone boisée. Une petite traversée à gauche, puis quelques dernières pentes raides et une petite fissure où il faut à nouveau se servir des mains, et nous débouchons sur la crête entre le Pas du Clapier et le Signal, à environ 960 m d'altitude.

Nous suivons maintenant cette crête vers l'ouest et gagnons la Croix de Provence au pied de laquelle nous cassons la croûte à l'abri du vent. Il est à peine midi, et nous nous octroyons donc une pause de près de quarante minutes.

 

   Après le repas, nous revenons un peu sur nos pas et gagnons le Tunnel du Garagaï pour redescendre par le tracé noir de Saint-Antonin. La descente du tunnel s'effectue sans difficulté ; nous prenons cette fois la variante par la gauche - ce que je n'avais encore jamais fait - qui se révèle plus facile et beaucoup moins glissante que le passage balisé par la droite. Je n'ai même pas besoin de sortir la corde car mes compagnons sont adroits et aguerris à ce genre d'exercice. Seul Richard doit être un peu conseillé, mais il s'en tire très bien.

   Plus bas, le passage permettant d'atteindre le gouffre du Garagaï est facile mais très exposé ; une glissade ici pourrait être fatale et l'on peut difficilement équiper ce mauvais "pas" avec une main-courante. Richard en est bien conscient et n'est pas très rassuré ; qui plus est, il s'embête un peu la vie avec ses bâtons, parfaitement inutiles sur ce type de terrain, et les refile à Jean-Pierre qui, excellent montagnard, est aussi à l'aise là que dans son salon !

  Le passage est franchi sans encombres et nous continuons notre descente vers la petite cheminée qui permet de prendre pied sur l'éboulis. Là, tandis que le groupe continue rapidement la descente, je préfère encorder Richard qui, ainsi, peut les rejoindre en toute sécurité.

   Pendant que j'assure mon camarade, j'entends des voix au-dessus de nous ; un groupe est en train de descendre également et, tandis que je viens juste de renvoyer la corde d'assurage, Richard ayant pris pied sur l'éboulis, je vois arriver quatre pompiers du "GRIMP" (Groupe de Recherche et d'Intervention en Milieu Périlleux) qui rentrent d'un exercice d'entraînement. Et j'ai la surprise de m'entendre interpeler par mon nom par l'un des membre du groupe : il s'agit en fait d'un de mes anciens élèves de l'école élémentaire de Jouques qui fait partie maintenant de cette prestigieuse unité ! Nous discutons une minutes ou deux fort cordialement et je laisse passer le groupe qui descendra bien plus vite que moi.

   Cela m'a fait plaisir de rencontrer cet ancien élève ; qui, sait, peut-être ai-je suscité quelques vocations sur les bancs de l'école de Jouques !

   La suite du tracé noir ne présente pas de difficultés particulières. Le chemin décrit une longue traversée descendante vers l'est au-dessus des abrupts des Deux-Aiguilles, remonte parfois quelques mètres pour éviter un escarpement et, passant au pied de l'éboulis du Pas du Chat, puis du deuxième ressaut du Grand Parcours, traverse ensuite sous le Sentier des Cantilènes pour entamer la dernière descente vers le Pas de l'Eléphant.

   Ce passage, constitué d'une grosse vasque naturelle creusée dans une dalle entre les secteurs d'escalade des "Clés du Royaume" et du "Petit Labo" se franchit de plusieurs manières : toutes les techniques sont admises depuis le très élégant passage "en adhérence" sur les pieds jusqu'à celui, très efficace quoique moins esthétique, du toboggan sur les fesses !

  La suite ne présente plus la moindre difficulté et nous retrouvons le parking quelques minutes plus tard, après à peine quatre heure de marche. Une affaire rondement menée sur cet itinéraire tout de même assez sportif !

   Avant de nous quitter, je félicite Pierre qui, à 65 ans passé, s'est montré particulièrement à l'aise sur ce parcours. Nous avons trouvé là un nouveau compagnon de randonnée fort sympathique qui partagera probablement bientôt de nouvelles aventures avec nous !

 

Fiche technique :

 

Distance : 7.670 km

Horaire : 4 h 15

Dénivellation : 745 m positive cumulée

Difficulté : P3, T2

Matériel : corde de 30 m pour la sécurité, 1 sangle et mousqueton

Topo-guide : "Guide des Escalades de la Montagne Sainte-Victoire", tome 2 , par B. Amy, J-P. Bouquier et C. Cavallera, 1972 (épuisé)

 

Période favorable : octobre à mai

 

Date du parcours : 31 octobre 2013

Météo : nuageux, vent d'est modéré

Participants : Armelle, Nicole, Alain, Jean-Pierre C., Louis, Pierre, Richard et Marcel

 

Remarque :

Le Pas de la Carrière est difficile à trouver, la carte est à peu près inutile et, à ma connaissance, il n'est décrit sur aucun topo hormis celui que je cite ci-dessus. Le mieux est donc, la première fois, de s'y faire conduire par quelqu'un qui le connaît ou d'en enregistrer la trace sur un GPS.

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/PASDELACARRIERETRACENOIRDESAINTANTONIN

 

 

PAS DE LA CARRIERE - TRACE NOIR DE SAINT-ANTONIN
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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 09:09

8ème ETAPE : BELLERIVE-SUR-ALLIER - MENAT

 

  Départ plus tardif ce matin. La pluie est tombée une bonne partie de la nuit et j'ai attendu qu'elle cesse pour plier le camp. Je protège mon sac à dos et ma sacoche de guidon avec une housse imperméable et je reprends la route sous un ciel très bas. 

   Du camping, je traverse d'abord le parc rive gauche de l'Allier et prends la direction de Ganat. Par la route, je grimpe une côte assez raide jusqu'à Super-Bellerive et, à Cognat-Lyonne, je m'arrête pour prendre un café-crème et un croissant. Le temps est toujours très couvert mais il ne pleut pas. Sur ce parcours routier assez fréquenté, j'ai enfilé mon gilet fluo par précaution car la visibilité n'est pas terrible.

   Au niveau de la mairie, je quitte la route principale pour prendre la direction du cimetière d'où part un chemin non asphalté qui me conduit à Lyonne et, de là, un autre chemin assez détrempé qui me ramène à la route qui, par une longue et fastidieuse ligne droite, mène à Gannat. J'achète un peu de ravitaillement, traverse la ville et quitte à nouveau la route à gauche pour prendre la direction du Moulin du Pré.

   De là, je grimpe jusqu'à la chapelle Sainte Procule par un chemin puis un sentier où je suis contraint de pousser un peu le vélo. Je continue ensuite par ce sentier jusqu'à la Folie et gagne le sommet de la colline à travers la forêt. Par temps sec, ce cheminement serait agréable, mais le sol est détrempé et souvent boueux à cause de la pluie de la nuit ; en outre le terrain est raide et, plusieurs fois, je dois descendre de vélo. Je me dis alors que les parcours hors routes risquent de me compliquer la vie aujourd'hui si le sol est toujours aussi boueux et je décide donc de privilégier le bitume.

   Je rejoins Bousset et Chabannat, passe sous l'autoroute A71 et, par Peyrolles (serais-je revenu à mon point de départ ?) j'arrive au pont sur la Sioule à l'entrée d'Ebreuil. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber et je décide de faire une petite pause-café pour laisser passer une éventuelle averse.

 

  La pluie a cessé de nouveau lorsque je repars. Maintenant, je vais suivre intégralement les gorges de la Sioule jusqu'à l'étape prévue à Menat. Ce parcours est pittoresque, assez vallonné et la route est peu fréquentée. Dommage que ce temps couvert ne rende pas suffisamment la beauté du paysage. Bientôt, j'arrive à Saint-Gal-sur-Sioule. Il y a là un camping près du pont, rive droite de la Sioule et je m'y dirige aussitôt car je suis un peu éprouvé par  la succession de montées et de descentes que j'ai rencontrée aujourd'hui.

   Mais celui-ci est manifestement fermé bien qu'on puisse y entrer. Il n'y a pas d'eau et je décide donc de continuer comme prévu jusqu'à Menat.

    Je passe près du Roc Armand, à un resserrement des gorges, et peu après, arrive au petit village de Menat. Après être passé sous un pont, je traverse le village et gagne le camping qui se trouve au bord de la Sioule, à quelques centaines de mètres.

   Il n'y a personne et je m'y installe donc, à proximité de la réception et des sanitaires. Le temps, toujours très couvert, est assez menaçant et je me hâte de monter ma tente pour y mettre toutes mes affaires à l'abri avant d'aller prendre une douche et me changer.

   A proximité des sanitaires, je repère également une grande tente blanche sous laquelle se trouvent des tables et des chaises, qui a été manifestement installée pour tenir lieu de salle hors-sac. Excellent confort pour le repas du soir, surtout s'il vient à pleuvoir !

   Vers 17 h, la gérante du camping arrive. C'est une Néerlandaise installée ici depuis quelques années parce que, dit-elle, elle trouvait son pays surpeuplé... Il est certain que ce n'est pas le cas ici ! Elle semble très amusée de me voir là, seul avec mon vélo et mon barda, dans ce trou perdu et, quand je lui dis que j'ai ainsi l'intention de rallier la côte atlantique, elle se montre à la fois très impressionnée et enthousiaste et, du coup, elle me fait payer demi-tarif : je m'en tire avec 3.50 € ! Pour le confort qu'offre ce petit camping, c'est donné !

   Je lui achète l'unique bière qui reste  dans le frigo - le camping va fermer demain ! - et retourne sous la grande "tente hors-sac" pour me livrer à un peu de littérature. J'en ai terminé avec ma séance d'écriture lorsqu'un coup de vent se lève tout à coup. Je sors de mon abri et vois un véritable rideau de pluie venant du sud qui avance à grande vitesse dans ma direction.

   J'ai tout juste le temps de me précipiter sous ma tente et de tout fermer avant qu'un véritable déluge ne s'abatte ! Il tombe des trombes d'eau. Eclairs et tonnerre s'y mettent et même une brève averse de grêle entre dans la danse !

   Mais ma bonne vieille tente tient bravement le coup : aucune infiltration apparente. Et heureusement, ce violent orage ne dure qu'une petite demi-heure. Peu avant dix-neuf heures, il cesse totalement et je sors pour aller préparer mon repas du soir sous la grande tente.

  Là, j'ai la mauvaise surprise de constater que, dans ma précipitation à me mettre à l'abri, j'ai oublié ma serviette de toilette sur le double-toit de ma tente ! Elle est bien entendu complètement trempée ; je l'essore du mieux que je peux et vais à la réception pour voir si mon aimable Hollandaise n'aurait pas un sèche-cheveux à me prêter mais elle est partie et le bureau est fermé. Je vais donc l'étendre dans les sanitaires mais sans me faire trop d'illusions ; l'humidité ambiante est telle qu'elle ne sera sans doute pas sèche demain ! S'il fait beau, j'essaierai de la faire sécher sur le porte-bagages.

  En attendant, je m'installe confortablement sous mon espèce de "marabout", ouvre ma bouteille de bière et me mets à table pour un simple mais agréable repas : velouté de légumes, poulet au curry lyophillisé, crème au chocolat et café ! Que faut-il de plus pour être heureux ?

  Après le repas, je vais faire une petite promenade digestive vers le très joli Pont Roman à l'entrée de Menat puis, comme quelques gouttes de pluie se remettent à tomber, je regagne rapidement mes "appartements".

 Et peu à peu, le rythme monotone de la pluie martelant le double-toit me berce et m'aide à m'endormir...

 

Statistiques techniques de la 8ème étape, 29 septembre 2013

 

Départ : 9 h 15, arrivée : 15 h 15

Distance : 48.5 km

Horaire : 3 h 58'

Vitesse moyenne : 12.2 km/h

Altitude départ : 350 m

Altitude arrivée : 377 m

Altitude minimale : 310 m

Altitude maximale : 512 m

Dénivellation : 855 m positive, 810 m négative

Terrain : bitume 80%, pistes, chemins et sentiers  20%

Météo : couvert, quelques gouttes de pluie ; violent orage mêlé de grêle en fin d'après-midi

 

Le Pont Roman à Menat

Le Pont Roman à Menat

9ème ETAPE : MENAT - SAINT-MAURICE-PRES-PIONSAT

 

   Lorsque je me lève, à 7 h, un épais brouillard couvre le paysage. A tel point que lorsque je m'éloigne d'une trentaine de mètres pour aller vers les sanitaires, je distingue à peine ma tente ! Je ne me hâte donc guère pour me préparer. Je retourne dans la grande tente blanche où j'ai laissé hier soir mon réchaud et tout le nécessaire pour mon petit-déjeuner, bois deux cafés, fais une toilette rapide et commence à ranger mon matériel pour plier le camp.

    Le brouillard est toujours aussi dense lorsque je quitte Menat et j'enfile mon gilet fluo en prévision des parcours routiers qui vont sans doute être largement majoritaires aujourd'hui : vu ce qu'il est tombé durant la nuit, les pistes, chemins et autres sentiers doivent être transformés en bourbiers !

   Je traverse la Sioule sur le Pont Roman et remonte prendre  la route qui longe celle-ci en rive droite. Très vite, elle se met à grimper, mais la pente est régulière et je n'ai pas trop à forcer. J'arrive ainsi au Rocher Château, curieuse formation géologique qui évoque de façon frappante les murailles crénelées d'un château-fort ; se profilant dans le brouillard au-dessus de la route, le spectacle a quelque chose d'un peu fantastique !

   J'arrive ensuite à Lisseuil au bout d'environ 6 km de montée. De là, la route descend et je fonce à vive allure en direction de la vallée pour atteindre à nouveau les bords de la Sioule au moulin de Braymand. Là, je traverse la rivière pour remonter en direction de Châteauneuf-les-Bains où je compte m'arrêter pour boire un café et manger un croissant.

    Mais tout est fermé dans cette bourgade pourtant relativement importante et disposant d'établissements thermaux. Il est 10 h 30 et pas un bar n'est ouvert, ni même une boulangerie ou une quelqconque épicerie !

   Je suis entré hier dans le département du Puy-de-Dôme dont je vais parcourir la partie nord et je ne sais pas encore que je vais m'engager dans la partie la plus déserte de toute ma traversée ; une vraie "diagonale du vide" marquée en outre d'une grande monotonie de paysage. Je reviendrai sur ce point.

   En attendant, je me vois obligé de continuer ma route, et celle-ci recommence à monter, de façon soutenue, en direction de Saint-Gervais d'Auvergne. Cette côte est relativement longue et je dois m'employer sérieusement pour la gravir. Je prends peu à peu de l'altitude et, loin vers le sud, j'aperçois les sommets de la chaîne des volcans. Je reconnais entre autres la silhouette caractéristique du Puy-de-Dôme qui domine Clermont-Ferrand du haut de ses 1465 m et que j'ai gravi en 1998.

  Durant toute la montée, je ne vois personne ; quelques vaches placides qui me regardent passer d'un air indifférent sont les seuls êtres vivants que je rencontre, et je ne suis pas mécontent, lorsque j'arrive à Saint-Gervais d'Auvergne, de trouver enfin un bistrot ouvert ! Cette ville est nettement plus animée : c'est jour de marché et, après avoir acheté du pain, j'achète également un morceau de Saint-Nectaire pour améliorer l'ordinaire puis, comme il est près de midi, j'avise un petit restaurant où, pour une fois, je vais prendre le repas de midi.

   Je ne le regrette pas : il est très bon marché et la terrine locale suivie du travers de porc aux champignons sont très honnêtes ! Tout cela n'est certes pas très diététique, mais cela me change des aliments lyophilisés et, de toutes façons, je vais rapidement brûler ces calories surnuméraires !

 

   Mais après Saint-Gervais cela descend ; le début de la digestion en sera facilité ! Je prends d'abord une petite route vers les Rochettes, puis un chemin qui devient peu après plus étroit pour entrer dans la forêt de la Besse que je traverse, puis entre à nouveau dans une forêt, le petit bois des Brégères. Comme je m'y attendais, ces chemins sont boueux et je n'avance pas très vite malgré le profil plutôt favorable.

  Je rejoins ensuite une petite route par laquelle je traverse Gouttières, puis de nouveau un petit chemin qui monte assez raide jusqu'aux Terrades avant de rejoindre la route principale aux Bouchauds. Le terrain est très montueux, casse-pattes, et le paysage, bien que particulièrement verdoyant et agreste ne permet pas des points de vue très étendus dans ces vallonnements incessants. De plus, le temps couvert y ajoute une note un peu terne et tous ces éléments me font ressentir une certaine fatigue.

  Je continue par la route vers Pionsat, poursuis par des chemins plus ou moins parallèles à celle-ci jusqu'au Fraisse, et la reprends enfin jusqu'à Pionsat où je m'arrête pour boire un coca-cola.  Je suis maintenant assez entamé par la succession de "bosses" qu'il m'a fallu enchaîner et je me dis que je vais peut-être écourter légèrement l'étape si c'est possible.

   Je continue vers l'ouest par la D. 988 et grimpe à nouveau en direction de Saint-Hilaire. Cela ne fait pas semblant de monter, et les jambes se font lourdes ! Pourtant, à la sortie du bois de Péragu, je quitte le confort relatif de la route pour un chemin à gauche qui, par Lacot, me mène à la sortie sud-ouest de Saint-Hilaire.

  De là, j'entame une descente reposante mais elle ne dure guère ! Passé le Mousson, la route remonte ! Je suis "dans le dur", comme disent les sportifs - les vrais - et je me contente de regarder ma roue avant, la tête dans le guidon...

  J'atteins ainsi Saint-Maurice-près-Pionsat et continue en direction d'Auzances où je compte m'arrêter pour la nuit. Mais 500 m après la sortie du village, je trouve un plan d'eau sur ma droite et un vaste espace arboré avec pelouses, et un panneau indique "camping payant" !

   Je m'avance et vois en effet quelques aménagements : des tables et des bancs, une minuscule cabane en bois avec des jeux pour enfants, et un petit bâtiment abritant des sanitaires. Ceux-ci sont très sommaires, mais il y a une douche qui fonctionne avec des jetons, deux lavabos et des toilettes.

  Des agents de l'EDF sont en train de travailler sur le terrain et je leur demande si je peux m'y installer, car le temps devient menaçant et je voudrais monter ma tente avant qu'il pleuve. L'un d'entre eux me répond qu'il n'y a pas de problème : quelqu'un devrait passer dans la soirée et, si ce n'est pas le cas... eh bien je camperai gratis !

   Je repère donc un emplacement plat et légèrement surélevé entre le bloc sanitaire et une table en bois, évitant une zone à l'herbe très engageante en contrebas, mais à l'évidence complètement inondable car située en-dessous du niveau du plan d'eau ; il doit donc y avoir pas mal d'infiltrations !

   J'installe mon campement, fais une toilette assez sommaire au lavabo, faute de jetons pour utiliser la douche et, comme la météo semble stable, je décide d'aller faire à pied un tour au village pour y boire un coup et acheter un peu de ravitaillement.

   Grande est ma déception ! Tout y est fermé : pas un bar, pas une boulangerie ouverte, pas un restaurant. Et l'unique supérette du village est également fermée... pour cause d'inventaire ! C'est bien ma veine.

   Heureusement, j'ai de quoi manger pour ce soir et j'ai une demie baguette de pain. Cela suffira, mais il faudra que je ravitaille demain. N'ayant rien d'autre à faire, je retourne donc à mon campement et m'installe sous ma tente où je ne tarde pas à m'assoupir.

   Je suis tiré de ma somnolence par un bruit de moteur tout proche ; c'est la gérante du camping qui vient faire sa tournée ! Elle est assez étonnée de voir quelqu'un ici en ce moment, mais, en collectrice zélée du Trésor Public, elle est en devoir de me faire payer mon écot. Il m'en coûtera 3 €. Décidément, je me loge à peu de frais ! Le jeton de douche est compris dans le tarif et, au vu de la fréquentation des lieux, les caisses de la commune ne vont pas se remplir beaucoup...

   Je vais donc prendre cette douche si réparatrice en fin de journée et j'ai le plaisir de constater que l'eau est bien chaude.

   Puis, comme il est 19 h 15, je vais m'installer à la table voisine pour mon repas du soir. Et lorsqu'ayant regagné ma tente je commence ma séance quotidienne d'écriture, la pluie se remet à tomber. Finalement j'ai de la chance : le mauvais temps m'épargne le matin et dans la journée, et ces précipitations nocturnes sont un moindre mal !

 

Statistiques techniques pour la 9ème étape, 30 septembre 2013

 

Départ : 8 h 50, arrivée : 16 h 10

Distance : 54.1 km

Horaire : 5 h 05'

Vitesse moyenne : 10.6 km/h

Altitude départ : 377 m (minimale)

Altitude arrivée : 480 m

Altitude maximale : 745 m

Dénivellation : 810 m positive, 560 m négative

Terrain : bitume 85%, pistes, chemins et sentiers 15%

Météo : brouillard, puis couvert ; pluie en soirée

 

 

 

 

   

Châteauneuf-les-Bains

Châteauneuf-les-Bains

10ème ETAPE : SAINT-MAURICE-PRES-PIONSAT - GUERET

 

  Il a encore plu une bonne partie de la nuit et, lorsque je me lève, le temps est couvert et tout est gorgé d'humidité. Ma tente est heureusement parfaitement imperméable est toutes mes affaires sont sèches.

   Je prends soin de plier séparément dans des sacs en plastique la tente et le double toit afin que celui-ci, trempé, ne soit pas en contact avec la toile intérieure et reprends ma route sous un ciel plus qu'incertain.

  Peu après le camping, je décide néanmoins de passer par la Villatte et de rejoindre le GR 41 par un chemin qui grimpe raide à travers la forêt. Mais il est beaucoup trop boueux et je me résous à retourner à la route en suivant le GR ; il la rejoint au niveau du cours d'eau de la Pampeluze, en limite du département de la Creuse.

  Je vais donc suivre essentiellement la route et en profiter pour essayer de pousser jusqu'à Guéret ; c'est une longue étape mais c'est jouable et seule la météo me préoccupe un peu ; mais il faudra que je m'en accommode !

  A partir de maintenant, la cartographie de mon GPS ne couvre plus le parcours et je vais donc utiliser uniquement les cartes. Et comme, pour éviter d'en transporter des dizaines, je ne me sers que de cartes au 100000ème de la série verte, je vais devoir de toutes façons privilégier les routes et les chemins principaux. Ces cartes sont d'ailleurs suffisantes pour un grand "raid" à VTT car les principaux chemins et pistes y figurent ainsi que les sentiers de grande randonnée, et si l'on a bien préparé son affaire, on s'en sort très bien avec un peu de bon sens.

J'arrive donc à Auzances par la route, assez rapidement car cela descend globalement. Dans cette petite ville relativement importante pour ce département dépeuplé, je ne trouve qu'un bistrot ouvert et m'y arrête pour boire un café. En revanche, je ne trouve ni boulangerie, ni épicerie pour acheter quelques victuailles. Heureusement qu'il me reste un peu de saucisson et de Saint-Nectaire !

 Depuis mon entrée dans le Puy-de-Dôme - et même, dans une moindre mesure dans l'Allier -  je traverse des villages déserts et je remarque qu'un nombre considérable de maisons sont à vendre dans la plupart de ces villages. Les habitants qui y demeurent sont pour la plupart âgés et, à l'évidence, ces zones rurales de cette partie de la France se désertifient et meurent doucement. Qui achèterait ces maisons ? Pour quoi faire ici ? Je me pose ces questions sans trouver de réponses satisfaisantes. Même le développement d'un "tourisme vert" axé sur les activités de nature, randonnées à pied, à vélo ou à cheval, sports d'eaux vives, chasse, pêche, ne donnerait du travail qu'à une faible quantité de personnes et trouverait assez vite ses limites.

 De nombreuses écoles de village semblent avoir été fermées pour faire place à des regroupements scolaires et il y a peu de collèges. Cette situation se rencontre dans d'autres départements comme la Lozère, la Corrèze, l'Aveyron et, dans ma région d'origine, dans certains secteurs des Alpes-de-Haute-Provence, mais, pour les avoir également traversés, je n'y ai pas eu la même impression d'abandon. La population, au demeurant, est sympathique et plutôt accueillante ; pour ma part, je n'ai pas eu à m'en plaindre durant cette traversée. Je ressens simplement un peu de tristesse devant cette impression de mort lente...

 

Après Auzances, je me dirige vers Mainsat par la départementale 4 et, de nouveau, la route monte et descend sans cesse à travers un paysage verdoyant mais qui ne varie guère : une succession ininterrompue de collines boisées, de champs clos, de sortes de bocages avec pour seules rencontres, de temps en temps, quelques vaches et moutons. Ce paysage ne manque pas de charme et il est reposant pour les yeux. Mais il ne l'est pas pour les mollets qui sont mis à rude épreuve dans ces "montagnes russes", et , à la longue, il devient monotone !

Peu après Mainsat, je m'arrête au bord de la route où a été aménagé un cercle de bancs de pierre autour d'un faux dolmen, et décide d'y faire la pause de midi. Je mange mes maigres provisions et prends le temps de me faire chauffer un café en me disant que je trouverai bien le moyen de faire des courses d'ici la fin de la journée. A Guéret, j'arriverai tout de même à me ravitailler !

Jusqu'à Chénérailles, la route est à nouveau très vallonnée, puis elle descend jusqu'à Lavaveix-les-Mines où je rejoins la grande départementale 942 qui conduit à Guéret.

Une rude montée me mène ensuite à Ahun et je suis maintenant la départementale, pas très agréable à cause du trafic assez dense qui y règne. A la Saunière, je coupe par les routes de Goyau et de la Scierie et gagne ensuite Sainte-Feyre où je prends plein nord jusqu'à Ossequeux d'où un chemin me ramène à la D. 942. Puis, exploitant quelques chemins qui longent plus ou moins la route par la droite, j'arrive ainsi à l'Avenue d'Auvergne, pratiquement à l'entrée de Guéret. Peu après, j'ai la surprise de voir sur ma gauche une très jolie mosquée. Surprenant ! C'est le premier édifice de la préfecture de la Creuse que je rencontre !

  Au premier rond-point, je vois un panneau indiquant la direction du camping des Courtilles. Mais comme toujours, la distance en est laissée à l'appréciation de l'usager ! Et je sais par expérience que lorsqu'on voit le premier de ce genre de panneau, le camping peut se trouver à 500 m... ou à 10 km ! En voiture, ce n'est pas un problème, mais à vélo, et surtout à pied, ce n'est pas du tout la même chose... J'en prends donc mon parti et suis attentivement les panneaux indicateurs, assez nombreux heureusement.

 Je me rends vite compte qu'ils sont en train de me faire faire un vaste contournement de la ville par un interminable système de rocades mais, comme je ne connais pas la position exacte de ce camping, je ne peux pas me risquer à tenter un raccourci.

  En effet, je contourne ainsi toute la ville par le nord et, par une dernière montée, j'atteins le joli plan d'eau des Courtilles dont je longe la rive est pour entrer enfin dans le camping du même nom.

  J'y suis fort aimablement accueilli et le patron m'accompagne jusqu'à un très bel emplacement à proximité d'une table et des sanitaires. Ceux-ci sont d'une propreté irréprochable et, après m'être installé et douché, je retourne à la réception où j'ai remarqué que l'on pouvait acheter de la nourriture. J'y fais donc mes courses pour le soir et lendemain et achète également une bière que la patronne me propose gentiment de boire sur un canapé près d'une petite table.

 Je ne prive pas de ce confort byzantin et en profite pour me livrer là à ma séance habituelle d'écriture. Puis je discute un bon moment avec le patron qui se trouve être un triathlète confirmé et vététiste à ses heures. Lui aussi se montre très admiratif devant mon entreprise - bien qu'il soit un sportif d'un niveau incomparablement supérieur au mien, c'est une chose qui se voit tout de suite ! - et il m'a tellement "à la bonne" qu'il m'offre une autre bière !

Je lui demande alors s'il n'y aurait pas un ordinateur à la disposition des campeurs car je souhaiterais consulter un peu ma messagerie et y faire le ménage pour ne pas avoir à y passer trop de temps à mon retour. Aussitôt, il me fait entrer dans son appartement et me dit d'utiliser tout simplement son propre ordinateur. Vraiment très sympathique ! Je n'en abuse pas et ne reste qu'un petit quart d'heure à consulter mes messages et à en effacer les neuf dixièmes.

 Puis je vais me faire ma popote et, comme la réception est ouverte jusqu'à 21 h, j'y reviens ensuite pour y boire un café. La patronne me demande alors si je souhaite prendre ici mon petit-déjeuner pour 5 €. La somme étant très modique, je ne résiste pas à ce petit confort supplémentaire qui me fera démarrer la journée sur d'excellentes bases !

Et comme j'ai tout de même fait 82 km aujourd'hui - ma plus longue distance depuis mon départ - je me couche sans tarder et tarde encore moins à sombrer dans un sommeil de bienheureux.

 

Statistiques techniques de la 10ème étape, 1er octobre 2013

 

Départ : 8 h 40

Arrivée : 16 h 30

Distance : 82 km

Horaire : 6 h 28'

Vitesse moyenne : 12.7 km/h

Altitude départ : 480 m

Altitude arrivée : 495 m

Altitude minimale : 410 m

Altitude maximale : 695 m

Dénivellation : 814 m positive, 810 m négative

Terrain : bitume 90%, pistes et chemins 10%

Météo : couvert

 

 

 

Pause de midi près de Mainsat

Pause de midi près de Mainsat

11ème ETAPE : GUERET - SAINT-PARDOUX FRIAUDOUR

 

Je ne regrette pas d'avoir choisi de prendre mon petit-déjeuner à la réception du camping : il est particulièrement copieux et le pain, en particulier, est excellent. Tout en mangeant, je discute avec la patronne qui me demande quelle sera l'étape du jour ; je lui réponds que je compte m'arrêter ce soir au lac de Saint-Pardoux  en Haute-Vienne, et que je vais passer pour cela par Bénévent-l'Abbaye et Laurière. Elle semble bien connaître la région et me conseille de passer par le Maupuy d'où l'on a une très belle vue et qui évite la route principale. C'est plus raide mais pas très long et, d'après elle, cette difficulté ne doit pas particulièrement m'effrayer !

 Elle me paraît optimiste et surestime sans doute mes capacités, mais je décide tout de même de suivre son conseil. Pour me donner du courage, elle m'offre un deuxième bol de café et je quitte ces fort sympathiques personnes  avec un moral au beau fixe. Ce n'est pas le cas du temps qui reste obstinément très couvert ! La pluie est d'ailleurs encore tombée toute la nuit et les chemins doivent être détrempés pour un bout de temps...

Dès que je quitte Guéret, la route commence à grimper, mais modérément ce qui me permet de m'échauffer en douceur. Puis, je quitte la départementale pour grimper, par une petite route fort raide, jusqu'aux antennes qui dominent la colline. C'est une très rude montée et, par moments, je préfère mettre pied à terre pour ne pas me mettre d'entrée "dans le rouge" ! De là-haut, la vue doit être très belle... par temps dégagé ! Car pour l'heure la visibilité est des plus réduite et ne permet même pas de faire une photo acceptable. Je redescends donc sur le versant ouest par un route moins pentue au début mais avec quelques passages beaucoup plus raides plus loin, où le terrain glissant exige quelque prudence. J'atteins ainsi les Bétoulles puis rejoins la départementale 914 à la Brionne.

Le peu de chemin de terre que j'ai parcouru pour atteindre le sommet du Maupuy m'a permis de constater qu'une fois de plus, je devrai éviter ce type de terrain totalement détrempé.

Je vais donc maintenant suivre la route jusqu'à Bénévent . Le parcours, une fois de plus, par Montaigu-le-Blanc et les Bains, est extrêmement vallonné et éprouvant. Et comme si je n'en avais pas assez, je décide de passer par le sommet du Puy de Goth en gravissant un chemin malcommode et fort pentu. On pourra me taxer d'une certaine forme de masochisme, mais c'est le nom étrange de cette colline qui m'a donné envie de la gravir !

Après cet effort violent, j'entre dans Bénévent l'Abbaye ; cette ville porte le même nom que la cité italienne de Campanie, et ce nom signifie "Bon Evènement". J'en accepte l'heureux augure et m'y arrête pour boire un café, retirer de l'argent et acheter quelques provisions. Devant la boulangerie, je discute quelques minutes avec un monsieur d'un âge certain qui m'affirme qu'il aurait bien aimé faire ce genre de rendonnée dans sa jeunesse, mais que ce n'était alors guère dans l'air du temps et que les préoccupations (liées d'ailleurs à l'Occupation !) ne le permettaient pas vraiment.

La route descend ensuite vers Marsac où je m'arrête pour déjeuner dans un joli petit square paysager. Le temps, comme d'habitude, reste couvert mais la pluie ne menace pas dans l'immédiat et je peux donc prendre tout mon temps pour le casse-croûte.

 

Je repars ensuite, direction Laurière, et entre dans la Haute-Vienne peu avant cette bourgade. Un panneau portant fièrement les couleurs de l'Occitanie informe le visiteur qu'il entre en pays de langue d'Oc.  Il m'était complètement sorti de l'esprit que le pays occitan s'étendait aussi loin au nord-ouest. Mais j'entre en fait en Limousin et ne quitterai plus la terre des troubadours jusqu'à la partie orientale de la Charente.

Du coup, j'ai l'impression de me retrouver un peu chez moi et décide de m'arrêter à Laurière, dont le panneau d'entrée est également écrit en occitan, pour y boire un café. Et il ne m'échappe pas que les gens parlent en effet avec l'accent du sud, différent bien entendu de celui de la Provence, du Languedoc et de la région de Toulouse, mais parfaitement identifiable !

Après Laurière, la route est moins accidentée et les côtes sont plus douces. Près de Maillofargueix, le pays a de faux airs d'Ecosse et une ferme s'appelle - d'une façon  un peu exagérée ! - les Highlands. Il y a cependant quelque chose qui rappelle le pays de William "Braveheart" Wallace : les bruyères, une certaine ambiance et même des tourbières dont je prends une photo.

Puis, après une longue descente, je rejoins la'autoroute A 20 sous laquelle je passe à Charensanne pour gagner le village de Razès. Il me faut alors gravir une côte assez raide pour gagner les hauteurs qui dominent le lac de Saint-Pardoux. Une série de petites bosses éprouvantes m'amènent à un point de vue d'où je vois soudain le lac s'étendre quelques centaines de mètres en contrebas. Je descends ainsi à la départementale 60a par laquelle j'arrive très vite au hameau de Santrop. Un terrain de camping y est indiqué, à proximité d'une zone de loisirs bien aménagée que je traverse pour m'y rendre. Malheureusement, il est fermé et les installations sont inaccessibles. Un moment, je songe à m'installer dans la zone de loisirs car elle dispose de toilettes avec lavabos. Plusieurs camping-car sont d'ailleurs garés à proximité et vont vraisemblablement y passer la nuit ; je me dis que ce qui est toléré pour des camping-cars ou des caravanes devrait l'être aussi pour des toiles de tente, mais j'avais prévu de m'arrêter au camping de Friaudour, ouvert toute l'année d'après mes informations, et comme il n'est pas très loin, je décide de m'en tenir à cette option.

Et j'ai toutes les raisons de m'en féliciter ! L'accueil, une fois de plus, y est extrêmement cordial et ce terrain est fort bien équipé. Il n'y a que quelques camping-cars, surtout d'étrangers, notamment anglais et allemands et je trouve un emplacement agréable près d'un des blocs sanitaires.

Après m'être installé et douché, je retourne vers la réception pour y acheter quelque chose à boire et à manger. En chemin, je remarque une grande salle et constate qu'elle est ouverte. Il y a là plusieurs tables avec chaises et un poste de télévision ! Voilà qui sera parfait pour prendre mon repas du soir !

A la réception, j'achète une bière, une boite de lentilles au lard, un melon... et une serviette de toilette car la mienne n'a jamais réussi à sécher depuis Menat. Puis je demande à nouveau si le camping dispose d'un point internet. La réceptionniste me dit que non, mais elle téléphone immédiatement au patron pour lui demander s'il peut monter me prêter le sien !

Quelques minutes après, il arrrive avec un ordinateur portable et me dit de m'en servir aussi longtemps que je le souhaite. Je ne l'utilise en fait qu'un petit quart d'heure, le temps de consulter et de trier à nouveau ma messagerie et propose au patron de lui payer quelque chose pour ce service, ce qu'il refuse immédiatement.

Le remerciant pour sa gentillesse, je lui demande si je peux utiliser ce soir la salle de télévision pour y préparer mon repas du soir, vu que la météo est toujours aussi incertaine. Non seulement il m'y autorise, mais il va derechef  mettre la télé en service au cas où je voudrais la regarder en me disant que j'y serais probablement seul, les camping-caristes et autres caravaniers étant parfaitement autonomes de leur côté.

 

Ce soir, je jouis donc d'un confort exceptionnel, tout cela pour la modique somme de 7 € ! Après le repas, je regarde  un moment les informations à la télévision car je ne suis plus au courant de rien depuis mon départ de Saint-Gingolph... ce qui n'était d'ailleurs pas plus mal au vu des nouvelles toutes plus déprimantes les unes que les autres qui me sont annoncées ce soir-là. N'ayant pas l'intention de me coucher très tard, j'éteins le poste et j'écris un peu.

Et avant d'aller me coucher, je vais faire une petite promenade nocturne au bord du lac. Dommage que le temps ne soit pas très agréable car, mis à part, dans l'ensemble,  la grande monotonie des paysages traversés, se périple se déroule dans les meilleures conditions possibles pour l'instant.

Et comme je devrais arriver à Rochefort dans quatre jours, tout m'incite à un optimisme mesuré.

 

Statistiques techniques pour la 11ème étape, 2 octobre 2013

 

Départ : 9 h

Arrivée : 16 h 45

Distance : 68.2 km

Horaire : 5 h 58'

Vitesse moyenne : 11.4 km/h

Altitude départ : 495 m

Altitude arrivée : 355 m

Altitude minimale : 310 m

Altitude maximale : 685 m

Dénivellation : 810 m positive, 930 m négative

Terrain : bitume 85%, chemins 15%

Météo : couvert, temps lourd, après pluie nocturne

 

 

 

Tourbière près de Maillofargueix

Tourbière près de Maillofargueix

12 ème ETAPE : SAINT-PARDOUX FRIAUDOUR - CONFOLENS

 

Toujours un temps très nuageux ce matin, lorsque je quitte l'excellent camping de Friaudour. Je contourne une petite baie du lac et, par un chemin de terre relativement peu boueux, je gagne Saint-Pardoux, complètement désert à 9 h du matin, et sans un commerce ouvert.

Puis je suis la départementale 44a qui, par Rieux, rejoint la D.711 au nord de l'étang des Vergnes. De là, j'atteins rapidement Nantiat où je décide faire ma première pause-café. Toute cette portion depuis le départ est assez facile, roulante et le profil du terrain me repose un peu des efforts de la veille.

Le temps devenant de plus en plus couvert, je ne m'attarde guère et reprends ma route en direction de Cieux où j'arrive après avoir longé plusieurs petits étangs par un cheminement agréable, sur une route peu fréquentée. A Cieux (Notre Père qui y êtes, veuillez retarder la pluie, merci!), je m'arrête pour faire quelques courses avant d'aller faire un petit détour sur les contreforts des Monts de Blond, légèrement au nord.

Pour cela, je passe d'abord par l'étang de Fromental et repars vers le sud pour aller rejoindre la départementale 9. La pluie se met alors à tomber soudainement et je dois m'arrêter pour protéger mon sac à dos et ma sacoche de guidon avec leur housse imperméable. Mon "Notre Père" un peu hérétique n'a pas dû plaire au Tout-Puissant qui m'envoie une belle averse pour m'apprendre à Le prier correctement ! In petto, je m'en excuse platement et l'averse faiblit un peu. Pour marquer le coup quand même, l'Eternel m'inflige une série de bonnes ondées mais, comme Sa Mansuétude est infinie, il m'offre un abribus aussi inattendu qu'improbable à l'entrée du hameau du Pic alors qu'il est midi pile.

Je profite immédiatement de cette opportunité de manger à l'abri, sors mes victuailles, récite un benedicite  peu conforme à la liturgie, mais sincère, et me "mets à table" de fort bon appétit.

 

Lorsque je me remets en route, la pluie a cessé, mais un vent d'ouest assez désagréable se met de la partie. Je n'en suis pas ravi, car non seulement je vais l'avoir de face, mais je sais aussi que dans ces régions soumises au régime atlantique, il n'est pas connu pour apporter le beau temps !

Je continue donc maintenant vers l'ouest par la route départementale 9 avec un vent contraire assez gênant et arrive ainsi à Montrollet où se trouve un assez bel étang.

Bientôt, j'entre en Charente et, du coup, je sens que le but de ma traversée n'est maintenant plus très éloigné ! Je coupe à travers bois par des chemins au sud de Saint-Christophe et arrive sans trop d'effort à Lesterps où je m'arrête pour une deuxième pause-café. L'avantage d'avoir coupé à travers bois, est que j'y étais à l'abri du vent, celui-ci étant en quelque sorte "cassé" par la végétation ; l'inconvénient était le sol boueux. On ne peut pas tout avoir !

Peu après Lesterps, la pluie se remet à tomber. Pas très fort, une espèce de bruine assez tenace mais qui ne me préoccupe guère car je suis maintenant tout proche de mon arrivée.

J'entre dans Confolens par le Quai du Goire et débouche sur l'avenue de Saint-Germain que je prends à droite pour me diriger vers le camping municipal des Ribières où j'ai l'intention de passer la nuit. D'après mes informations prises sur internet, il est ouvert jusqu'au 10 octobre, mais lorsque j'y entre il est totalement désert et la réception est fermée. Je vais vers le bloc sanitaire le plus proche et constate que tous les robinets ont été enlevés. Même chose dans les deux autres blocs ; il n'y a pas d'eau. Je dois me rendre à l'évidence, le camping est fermé !

J'en sors donc et remarque, à l'extérieur, des toilettes ouvertes avec des lavabos. Mais aucun emplacement digne de ce nom pour planter la tente. J'hésite donc à m'installer à cet endroit, pratiquement en pleine ville, alors que manifestement il n'a pas été prévu pour cela. Et comme la pluie a l'air de vouloir se mettre à tomber plus dru, je décide d'aller voir en ville s'il existe un petit hôtel à un prix raisonnable. Après tout, je ne me suis payé qu'une fois ce luxe avec Antoine, au début de la traversée...

Remontant la rue de la Ferrandie, j'avise sur ma droite l'Hôtel Emeraude, attenant à un bar. Cet établissement propose des chambres à 40€, ce qui est acceptable pour mon budget ! Je décide donc d'y passer la nuit et d'y prendre également le repas du soir et le petit-déjeuner. Cela ne me ruinera pas et améliorera grandement mon ordinaire avant le "sprint final" !

Le patron m'ouvre le garage pour que j'y mette mon vélo à l'abri puis je monte m'installer dans une chambre simple mais très propre et confortable. Après quoi, je vais visiter un peu la ville à pied ; Confolens est une petite cité coquette, avec de jolies maisons à colombage, et je déambule ainsi une bonne heure, traversant la Vienne par le Pont-Vieux, ancien pont à péage, et revenant par le pont moderne de la départementale 948.

Puis, je vais boire une bière dans un bar de la place de l'Hôtel de Ville avant de regagner mon hôtel pour y prendre l'apéro. Je me prépare ainsi à passer une vraie soirée de sybarite !

 

Statistiques techniques de la 12ème étape, 3 octobre 2013

 

Départ : 8 h 40

Arrivée : 15 h 20

Distance : 63 km

Horaire : 4 h 49'

Vitesse moyenne : 13.1 km/h

Altitude départ : 355 m

Altitude arrivée : 136 m (minimale)

Altitude maximale : 428 m

Dénivellation : 692 m positive, 930 m négative

Terrain : bitume : 80%, chemins 20%

Météo : Nuageux à couvert, averses, vent d'ouest

Vers les Monts de Blond

Vers les Monts de Blond

13ème ETAPE : CONFOLENS - RUFFEC

 

Ce matin, en prenant mon petit-déjeuner dans la salle de restaurant de l'hôtel Emeraude, je réfléchis à la tournure que je vais donner maintenant à mon périple.

Hier soir en effet, dans mon lit, je gambergeais en songeant à un nouveau "plan de bataille" pour la dernière partie de cette traversée. En consultant les notes que j'avais prises lors de sa préparation, j'ai constaté qu'il n'y avait pas de camping ouvert entre Ruffec, ma prochaine étape, et mon arrivée à Rochefort. Or, je ne tiens pas à passer une troisième nuit à l'hôtel, et comme la météo semble devoir s'aggraver selon les informations que j'ai eues par la télé, j'ai pris finalement une décision radicale : je vais "forcer le passage" jusqu'à la ville des Demoiselles au prix d'une seule longue étape.

Cela représentera certes plus de 100 km, ce qui à VTT est une très longue distance, mais ce sera la dernière étape et, n'ayant pas sur place de problème d'hébergement puisqu' une de mes belles-soeurs habite Rochefort, je peux me permettre d'arriver là-bas un peu tard. Je téléphonerai donc à Catherine - une des plus jeunes soeurs de mon épouse - pour la prévenir que j'arriverai chez elle avec un jour d'avance !

 

Aujourd'hui en revanche, la distance est courte entre Confolens et ma prochaine halte à Ruffec ; à peine un peu plus de 40 km. Mais, si cela déséquilibre quelque peu les étapes, ce n'est pas plus mal car le temps est très menaçant ce matin, et autant que j'arrive tôt. En outre, cela constituera une journée de repos relatif avant l'effort final d'après-demain !

Peu avant 8 h, je me remets donc en route sous un ciel si bas que j'ai peur de m'y cogner la tête ! Mais vu la brièveté du parcours, je décide tout de même  de quitter Confolens par la Voie Latine jusque Chez Gauchier, d'où je traverse ensuite une belle forêt jusqu'aux Repaires où je rejoins la départementale 309. Mais la pluie se met alors à tomber et je décide de quitter les chemins pour terminer cette étape par la route où je ne risquerai pas de m'embourber ! Je regagne donc la départementale 740 en passant par les Essarts et arrive peu après à Alloue, bourgade dans laquelle je m'arrête pour boire un café et manger un croissant.

Après cette pause, je continue par la départementale qui s'infléchit vers le sud-ouest en direction de Champagne-Mouton. La pluie tombe par intermitence, sous forme d'averses plus ou moins fortes mais sans me gêner beaucoup. Toutefois, à l'entrée de Champagne-Mouton, elle se met à tomber très violemment et je m'arrête à nouveau pour une deuxième pause-café !

Puis la pluie cesse et je repars pour profiter de l'accalmie. Je passe ainsi par Nanteuil-en-Vallée et traverse la Charente à Condac. Le camping n'étant pas encore indiqué, je monte jusqu'au centre de Ruffec où je rencontre le premier panneau indiquant le camping "Le Réjallant" ; mais je l'atteins par un assez long contournement par l'ouest alors que j'aurais pu l'atteindre en suivant tout bonnement les bords de la Charente !  Mais cela, je l'ignorais faute de carte assez précise.

Il est midi pile lorsque j'entre dans le camping en question. Pour la première fois depuis le début de ma traversée, j'y suis accueilli dans une froide indifférence, le réceptionniste se bornant à m'annoner que "ça fera 15 €" !

Il me conduit ensuite à un emplacement qui, sans être spécialement mauvais, me semble tout de même assez boueux car l'herbe y est chiche.  Il faudra que je m'en contente mais, au fond, peu m'importe car je sais que c'est la dernière nuit que je passerai sous la tente avant Rochefort.

Je constate ensuite que les sanitaires, quoique propres, n'ont rien d'extraordinaire et sont même moins pratiques que ceux que j'ai rencontrés précédemment dans des campings deux fois moins chers.

En fait, j'ai payé visiblement un forfait normalement prévu pour deux personnes... sauf que je suis seul ! Sans prétendre vouloir bénéficier d'un demi-tarif, il me semble qu'une dizaine d'euros eût été plus conforme à la prestation proposée. Enfin, j'ai eu jusque là beaucoup de chance et mon budget "camping" a été particulièrement restreint : en moyenne, j'ai payé un peu moins de 7 € par nuitée ! Alors ce tarif excessif passera par profits et pertes.

Cela étant, je ne comprendrai jamais très bien les règles qui régissent les tarifs des campings car, à standing égal, les prix peuvent varier du simple au double. Je crois qu'il n'y a tout simplement pas de règles... ou celles-ci sont interprétées de façon très souple !

Une heure plus tard, le camp étant dessé et toutes mes affaires mises à l'abri, la pluie se remet à tomber violemment. J'attends une brève accalmie et décide d'aller manger dans un restaurant situé un peu plus bas, au bord de la Charente. Après tout, il ne me reste qu'une étape et j'ai décidé de me faire un peu plaisir !

C'est un restaurant assez chic, de type "gastronomique" et le prix s'en ressent. Mais je ne regrette rien, le "carpaccio aux deux saumons" et  le lièvre aux cèpes sont excellents, et le petit Pinot que j'ai pris m'aide parfaitement à faire passer le goût salé de l'addition !

Un peu euphorique malgré la pluie qui s'est remise à tomber, je regagne ma tente et ne tarde pas à m'endormir pour une longue sieste. Lorsque j'en émerge, vers 17 h, il pleut toujours. Je reste donc sous ma tente et me livre au rituel quotidien du compte-rendu de voyage et de la petite demi-heure poétique. Après quoi, je vais boire une bière au petit bar du camping - la serveuse à qui j'ai affaire est très sympathique - puis, vers 19 h, je retourne définitivement dans mes "appartements". Je mange légèrement d'une soupe de légumes, d'un morceau de fromage et d'une compote de pommes et me glisse dans mon duvet, n'ayant rien d'autre à faire maintenant que d'attendre le lendemain, avec le seul martèlement de la pluie sur mon double-toit comme fond sonore...

 

Statistiques techniques de la 13ème étape, 4 octobre 2013

 

Départ : 7 h 55

Arrivée : 12 h

Distance : 46.4 km

Horaire : 3 h 16'

Vitesse moyenne : 14.1 km/h

Altitude départ : 136 m

Altitude arrivée : 75 m

Altitude minimale : 60 m

Altitude maximale : 204 m

Dénivellation : 493 m positive, 885 m négative

Terrain : bitume 85%, chemins 15%

Météo : couvert, averses, pluie tout l'après-midi

 

 

 

La Charente à Condac

La Charente à Condac

14ème ETAPE : RUFFEC - ROCHEFORT

 

J'ai mis le réveil de mon téléphone portable à 6 h ce matin. En effet, l'étape est très longue et je voudrais partir assez tôt. Il encore plu toute la nuit et il pleut toujours lorsque je fais chauffer mon café sous le petit auvent de ma tente.

Je vais ensuite faire une toilette rapide et constate que la lumière ne fonctionne pas dans le bloc sanitaire ; je me rase donc, approximativement, à la lueur de ma lampe frontale dirigée sous mon menton ! Encore un détail à mettre au passif de ce terrain de camping...

Et comme le sol, autour de ma tente est très boueux ou complètement détrempé et qu'il bruine toujours, je prépare mon sac et tout mon matériel sous la tente et à la lumière de ma lampe. Quand nous avions fait la traversée des Pyrénées par la Haute Route il y a deux ans, cet exercice était notre lot quotidien car nous partions très tôt. Ce n'est donc pas un problème.

Ce qui me préoccupe davantage, c'est cette pluie. J'ai 100 bornes à faire, et si je me fais "saucer" toute la journée, cela risque de ne pas être une partie de plaisir ! Heureusement, le vent, lui, a cessé ; je n'aurai donc pas cet inconvénient supplémentaire.

 

A huit heures, je quitte ce camping sans regrets et, tandis que la pluie a cessé, je me dirige vers le centre de Ruffec où je reprends un café et un croissant car mon petit-déjeuner a été un peu "expédié" ce matin !

Je ne m'attarde pas toutefois et, vu la longueur de cette dernière étape, je vais faire un parcours entièrement routier. De toutes façons, avec cette pluie tenace, les chemins ne doivent pas être très praticables.

Par Villefagnant et Longré, j'arrive ainsi à Couture d'Argenson, brève incursion dans les Deux-Sèvres, où je fais une petite pause pour grignoter un morceau. D'ici, je ne suis qu'à 10 km d'Oradour-sur-Glane ; mais la pluie s'est remise à tomber et le détour représente quand même 20 km aller-retour. Je renonce donc à aller visiter ce village-martyr. De toutes façons, ce genre de visite n'est pas ma tasse de thé. Je suis parfaitement au courant de l'histoire du massacre d'Oradour et en connais même de nombreux détails ; je n'ai pas besoin d'aller sur les lieux pour m'en faire une meilleure idée. Si ma route était passée par là (chose que j'aurais pu prévoir lors de la préparation de ma traversée, mais je n'ai pas réalisé alors qu'Oradour était presque sur mon chemin), je m'y serais naturellement arrêté. Mais c'est aussi la grande distance que j'ai à parcourir aujourd'hui qui me dissuade de m'écarter de mon chemin.

Un peu plus loin, une erreur d'itinéraire dûe à une signalétique routière défaillante,  me fait dévier légèrement trop au sud, du côté de Chez d'Aigre ce qui me coûte une rallonge de trois kilomètres pour retrouverc ma route vers La Touche. C'est la première erreur d'itinéraire que je commets depuis mon départ de Saint-Gingolph... et sur route !

Je me trompe rarement dans la nature, sans doute parce que je suis plus attentif, consulte davantage ma carte et mes "instruments de bord", tandis que je me repose trop sur les panneaux indicateurs lors des parcours routiers.

Ces trois kilomètres de plus ne sont pas grand chose, mais cela me fait tout de même râler de devoir en rajouter là où j'ai tout de même pas mal de bitume à avaler !

A midi, alors que la pluie a cessé et que le ciel semble même se dégager, j'arrive à Néré où je repère un petit bar-restaurant à l'entrée du village. Comme je suis largement dans les temps de mon tableau de marche, je décide de m'y arrêter pour manger.

Cet établissement est tenu par un couple d'Anglais installé ici depuis plus de vingt ans. J'apprends d'ailleurs que les Britanniques sont nombreux dans la région. Le repas, simple et copieux, du genre "routier", est très correct et d'un prix fort raisonnable. J'ai évité cette fois de prendre du vin car il me reste encore une bonne soixantaine de kilomètres à parcourir dans l'après-midi et je ne suis pas sûr que le nectar de Bacchus soit un dopant efficace...

Je m'en tiens à l'eau plate, et après le café, reprends ma route vers l'ouest, l'estomac ainsi lesté.

Heureusement, le profil de la route est assez plat, ce qui me permet d'entamer la digestion sans efforts excessifs. Je me dis qu'après Saint-Jean d'Angély, d'où je téléphone à mon épouse pour qu'elle appelle à son tour Catherine et l'informe de "l'avancement de mes travaux", la route devrait plutôt descendre en suivant à peu près le cours de la Boutonne.

Jusqu'ici, à part la partie après Néré, ce n'était pas si facile : de longues portions de lignes droites alternant faux-plats montants et descendants se sont avérées assez éprouvantes. Le paysage, en outre, est parfaitement dépourvu d'intérêt : il a de faux airs de Beauce - en plus vallonné - constitué essentiellement d'interminables champs de tournesol qui, de plus, n'apportent aucune touche de couleur en cette époque déjà tardive.

Circulez donc, il n'y a rien à voir !

 

Eh bien la route ne descend pas vraiment. Toujours des faux-plats et, après Tonnay-Boutonne, une ligne droite de six kilomètres met mon moral à rude épreuve ! Mais, peu après Lussant, je vois un panneau qui le fait remonter en flèche : Rochefort, 8 km. Là, ça sent vraiment l'écurie. Inconsciemment, je me mets à pédaler avec une ardeur décuplée par la proximité du but !

A Tonnay-Charente, je me force presque à m'arrêter pour boire un coca-cola dans un petit bar. Je veux en effet profiter des derniers moments de cette traversée, ne pas me presser, savourer l'instant présent.

Quand j'entre dans Rochefort, le ciel est totalement dégagé : c'est mon "soleil d'Austerlitz" ; à chacun ses victoires ! Arrivé devant la gare SNCF de la ville, Place des Demoiselles, je téléphone à Catherine comme nous l'avions convenu. Elle me donne les indications pour gagner son domicile qui est tout proche, me disant qu'elle allait m'attendre sur le boulevard Aristide Briand, un peu plus haut sur la route de La Rochelle.

Nous jouons un peu à cache-cache, puis j'aperçois ma belle-soeur au coin de la rue du Commandant l'Herminier. Je m'arrête et descends de mon vélo. C'est fini. Je suis arrivé au terme de mon périple. Quelques minutes plus tard, je suis devant une bonne bière avec Cathy et Gabriel.

Je ne sens plus aucune fatigue malgré la longue route que je viens de faire et, tout en discutant avec mes hôtes, d'autres projets, déjà, me trottent dans la tête...

 

Statistiques techniques de la 14ème étape, 5 octobre 2013

 

Départ : 8 h

Arrivée : 18 h 40

Distance : 109 km

Horaire : 8 h

Vitesse moyenne : 13.6 km/h

Altitude départ : 75 m

Altitude arrivée : 3 m (minimale)

Altitude maximale : 139 m

Dénivellation : 519 m positive, 740 m négative

Terrain : bitume 100%

Météo : pluvieux à nuageux, beau à l'arrivée

 

EPILOGUE

 

Cette traversée de la France d'est en ouest du lac Léman à l'Atlantique ne restera pas dans ma mémoire comme le plus beau grand "raid" que j'ai fait à VTT. Du point de vue des paysages, surtout, elle a été assez décevante : mis à part les cinq premières étapes, il s'en dégage une assez grande monotonie. Le paysage est à peu près immuable jusqu'à la moitié de la Charente : succession ininterrompue  de collines boisées ou couvertes de pâturages, champs clos et bocages. Seuls quelques étangs et bords de rivière viennent parfois mettre une touche de variété dans cette uniformité verdoyante.

En outre, l'abandon d'Antoine au début de ce périple, même si je me doutais fort qu'il n'irait pas au bout, m'a attristé et la suite en solitaire n'a pas eu la même saveur.

Mais je ne regrette pourtant pas d'avoir mené cette affaire à son terme. C'est une autre aventure qui s'est achevée, d'autres souvenirs pour les vieux jours.

Mais en attendant, je privilégie les projets : un tour de France intégral pourrait bien voir le jour dans les trois ou quatre ans qui viennent. C'est un bon moyen de retarder la vieillesse !

 

Statistiques générales :

 

14 jours de traversée

Distance totale  : 881.6 km

Distance moyenne quotidienne : 62.97 km

Dénivelée positive totale : 9273 m (moyenne : 662.35 m)

Dénivelée négative totale : 9805 m (moyenne : 700.35 m)

Horaire quotidien moyen : 4 h 45

 

On voit que tout cela est fort modeste !

 

 

 

 

Rêves d'horizons nouveaux : vieux gréement à Rochefort

Rêves d'horizons nouveaux : vieux gréement à Rochefort

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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 08:42

PRELIMINAIRES

 

Toutes les photos de cette traversée sont visibles sur : https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/

 

J'ai projeté de faire à VTT la traversée est-ouest de la France par sa "petite diagonale", c'est à dire de Saint-Gingolph sur le lac Léman, à la frontière suisse, jusqu'à Rochefort sur la côte atlantique. On pouvait imaginer aussi de partir de Saint-Julien-en-Genevois et arriver à La Rochelle ; ce n'est qu'une question de choix.

Pour moi, le départ de Saint-Gingolph était sentimental : je voulais traverser la région du Chablais où j'ai passé une partie de ma jeunesse. Quant à l'arrivée à Rochefort, c'est la présence là-bas d'une de mes belles-soeurs qui me l'a dictée. Cela me donnait l'occasion de lui rendre visite et constituait un point de chute confortable après la traversée.

 

 Antoine, mon beau-frère, avait décidé de m'accompagner dans cette aventure, c'est pourquoi le 19 septembre, je l'ai rejoint à La Couronne où il habite, après un "prologue" de 76 km effectué par un violent mistral, excellente occasion de tester le comportement du bonhomme et du matériel !

Cette "mise en bouche" a été assez rude. Le mistral, jusqu'à Aix notamment et dans la traversée du plateau de l'Arbois, a été particulièrement gênant. J'ai été victime d'une crevaison à l'entrée de la Mède, peu avant Martigues, et j'en avais un peu plein les pattes pour la dernère difficulté du parcours, le passage du minuscule mais raide col de la Gatasse, juste avant La Couronne.

Mais j'ai eu ensuite un jour et demi pour me reposer et nous en avons profité, Antoine et moi, pour régler les derniers détails matériels de cette "expédition".

 

Puis, le 21 septembre au matin, nous avons pris le train à Marseille pour gagner Evian où nous sommes arrivés, via Lyon et Bellegarde, à 15 h 40.

Là, nous avons "chargé les mules" et, en 8 km d'une approche facile le long du lac Léman, nous avons rejoint le camping des Rys, à Lugrin - atteint tout de même par une petite côte qui a un peu éprouvé Antoine - où nous nous sommes installés vers 16 h 30.

Antoine a eu quelques difficultés à monter sa tente qu'il utilisait pour la première fois et de menus problèmes de gestion de son matériel, mais après pas mal de tâtonnements, les choses ont été réglées.

 

Et dans la soirée, comme il fallait démarrer en douceur, nous nous sommes payés un restaurant sur les bords du lac à Maxilly. Un endroit plutôt chicos, qui proposait des plats élaborés, assez fins, mais qui ne justifiait pas, à notre sens, la note salée qui nous a été présentée.

 

Je suis allé me coucher avec quelques petites inquiétudes pour Antoine. Je le trouve beaucoup trop chargé, il manque d'entraînement, et Nadine m'a dit en apparté qu'il n'était pas très en forme...

Nous verrons bien. Pour ma part, je n'ai pas non plus un entraînement extraordinaire, mais ce sera mon 32ème grand "raid" à VTT et j'ai  l'habitude de me confronter à ce genre de situation. Je n'ai donc pas trop de doutes sur ma capacité à mener cette affaire à son terme.

Dès le lendemain, nous serons fixés : une dure étape nous attend.

 

Statistiques techniques du "prologue" : Peyrolles-en-Provence - La Couronne, le 19 septembre 2013

 

Départ : 7 h 35, arrivée : 13 45

Distance : 76.7 km

Horaire : 5 h 19

Vitesse moyenne : 14.4 km/h

Altitude départ : 225 m

Altitude arrivée : 30 m

Altitude minimale : 5 m

Altitude maximale : 380 m

Dénivellation : 560 m positive, 770 m négative

Terrain : bitume 85 %, pistes et chemins  15 %

Météo : beau temps, violent mistral

 

Statistiques techniques de l'approche : Evian-les-Bains - Lugrin, camping des Rys, le 21 septembre 2013

 

Départ : 15 h  50, arrivée : 16 h 20

Distance : 8 km

Horaire : 0 h 30

Vitesse moyenne : 16 km/h

Altitude départ : 430 m

Altitude arrivée : 480 m (maximale)

Altitude minimale : 376 m

Dénivellation : 104 m positive, 54 m négative

Terrain : bitume 100 %

Météo : beau temps

 

Départ de Peyrolles le 19/09/2013, 7 h 40 : Oratoire de la route du Plan

Départ de Peyrolles le 19/09/2013, 7 h 40 : Oratoire de la route du Plan

Installation du campement à Lugrin, camping des Rys, le 21/09/2013 à 16 h 40

Installation du campement à Lugrin, camping des Rys, le 21/09/2013 à 16 h 40

1ère ETAPE : LUGRIN - THONON-LES-BAINS VIA SAINT-GINGOLPH ET NOVEL

 

  Lever un peu avant sept heures ce matin pour cette première étape que je pressens difficile. J'ai prévu en effet de gagner Novel depuis Saint-Gingolph, puis Bernex par le col de Neuva au pied de la Dent d'Oche pour rallier enfin Anthy-sur-Léman où j'ai prévu de faire étape.

  On pourra trouver que cet itinéraire n'est pas très logique pour traverser la France d'est en ouest, puisqu'il suffirait de suivre les bords du lac Léman depuis Lugrin et pousser ainsi, sans difficulté, jusqu'à Annemasse au moins. Mais j'ai ma propre logique. D'abord, je veux partir de l'extrémité est du lac, de la frontière suisse, pour que la traversée soit complète, ensuite le passage par Novel et Bernex est purement sentimental : j'y ai là-bas bien des souvenirs de jeunesse qui méritent ce détour. Cet itinéraire est par ailleurs beaucoup plus intéressant que les bords du lac.

 

   Après des préparatifs toujours un peu laborieux - Antoine a besoin de "trouver ses marques" - nous quittons le camping des Rys à 8 h 40.

A peine 2 km plus loin, à Troubois, je m'arrête à une bifurcation et ne vois plus Antoine derrière moi. Je l'attends quelques minutes puis, ne voyant rien venir, je fais demi-tour. Je le rencontre quelques centaines de mètres avant le hameau : sa chaîne avait sauté, il me dit m'avoir appelé mais je n'ai rien entendu ; en outre il s'était embarqué sur une petite route qui montait à droite, bizarrement car il suffisait de suivre la route principale pour gagner Saint-Gingolph, mais s'est rendu compte assez vite de son erreur et a repris la bonne direction.

    La suite, jusqu'à la frontière, n'a présenté aucune difficulté. La route est à peu près plate mais la circulation y est intense et j'ai hâte de quitter ce grand axe pour m'engager en pleine montagne.

    A Saint-Gingolph, j'achète du pain et un croissant et nous buvons un café-crème au bar qui se trouve au bord de la Morge, du côté français.

   

Antoine a assez bien suivi jusque là, mais le poids de son sac semble le gêner considérablement. Je décide donc de monter à Novel par la route car le sentier que suit le GR 5 est trop raide et nous imposerait des poussages inutiles. De toutes façons, je me dis que nous aurons notre dose de pistes, chemins et sentiers car il va falloir passer le col de Neuva, et celui-ci ne se laissera pas faire !

Je dis à Antoine de monter à son rythme et que je l'attendrai à l'entrée de Novel ou au premier bar venu dans le village.

Cette montée de 8 km n'est pas très raide et la route est agréable, très peu fréquentée. Mais l'ascension est soutenue, et comme c'est la première avec le chargement, elle m'éprouve un peu et j'ai légèrement mal aux reins. C'est normal chez moi au début, et cela ne m'inquiète pas outre mesure ; d'ailleurs, la douleur disparaît au bout de 3 ou 4 km et, une heure plus tard, j'arrive à Novel, joli petit village perché à 960 m d'altitude au pied du mont Grammont et de la Dent d'Oche.

   Je commande un coca-cola au bar à l'entrée du village et attends Antoine.

Une demi-heure s'écouloe, puis quarante minutes, puis trois-quarts d'heure... Je me dis qu'il est tout de même surprenant que j'aie pris autant d'avance sur 8 km et demande à un automobiste qui vient d'arriver s'il n'a pas dépassé un cycliste lourdement chargé en train de monter vers Novel. Il me répond nagativement ce qui me surprend beaucoup car il n'y a qu'une seule route qui monte à Novel côté français. J'interroge deux autres personnes, puis un Allemand me dit l'avoir vu et encouragé alors qu'il ne se trouvait pas bien loin de l'arrivée à Novel. Je me, dis donc qu'Antoine ne devrait pas tarder à arriver, même si "pas bien loin" ne veut pas dire grand chose de la part de quelqu'un qui monte en voiture !

   Plusieurs fois, je tente de téléphoner à mon comparse, mais il n'y a pas de réseau dans le secteur, sinon le réseau suisse que je ne capte pas. Au bout d'une heure et vingt minutes, toujours pas d'Antoine. Un cycliste qui arrive alors me dit n'avoir vu personne ! Voilà qui est plus que surprenant. Du coup, je suis très embêté. Ne sachant pas ce qu'Antoine est devenu, vaguement inquiet pour lui, je n'ose pas m'engager dans la traversée du col de Neuva car j'en aurais pour environ trois heures jusqu'à Bernex sans pouvoir joindre mon camarade jusque là.

   De plus en plus, je suppose qu'il a fait demi-tour mais je n'ai aucune certitude. Dans le doute, je décide donc de faire demi-tour et de redescendre sur Saint-Gingolph.Je suis assez contrarié car, d'une part je me fais un peu de souci pour lui, et d'autre part cela fiche en l'air la partie la plus belle et la plus intéressante de l'étape !

   Je fonce donc dans la descente et, à l'entrée de Saint-Gingolph, je peux enfin joindre Antoine qui, lui aussi, a tenté quatre fois de m'appeler. Il me dit qu'il est en route pour Thonon car, étant très faitigué dans la montée vers Novel, ne sachant pas où il en était de la distance parcourue, il avait décidé de faire demi-tour car il pensait que cela le ferait arriver trop tard à Novel pour envisager la suite par le col de Neuva.

   Mauvaise décision à mon sens car je suis persuadé, d'après ce qu'il m'a dit, qu'il ne se trouvait plus qu'à 2 km de Novel quand il a fait demi-tour. J'avais d'ailleurs envisagé, voyant que l'heure avançait inexorablement, de dormir à Novel où existent des hébergements et de franchir le col de Neuva le lendemain matin très tôt. Après tout, nous ne sommes pas à une journée ou deux près !

 

    Mais les choses étant ce qu'elles sont, force est maintenant de reprendre la direction de Thonon par les bords du lac - ce qui est un peu bête mais la seule option raisonnable en l'occurence. Je dis alors à Antoine de s'arrêter au camping de Saint-Disdille à Thonon, que je sais ouvert, et de m'y attendre. Inutile de pousser jusqu'à Anthy-sur-Léman où j'ai moins de certitude sur la possibilité de camper. Nous rattraperons le décalage demain sans problème.

Je m'élance donc dans une sorte de "contre la montre" un peu fou le long du lac, revenant sur Evian et essayant d'exploiter au maximum les petits cheminements cyclo-pédestres aménagés le long du lac pour éviter la circulation sur la grand route.

  Je dépasse Amphion-les-Bains, entre dans Vongy dans la banlieue est de Thonon, traverse la Dranse et arrive très vite au camping de Saint-Disdille à l'entrée duquel Antoine m'attend.

Ce camping est agréable, peu fréquenté, et nous n'avons que l'embarras du choix des emplacements. Peu après que nous ayons dressé nos tentes, un employé du camping nous apporte fort aimablement une table en bois munie de bancs ce qui ajoutera un confort non négligeable à nos âges avancés !

    Puis nous allons boire une bière à la buvette toute proche avant de terminer la soirée à l'Auberge Savoyarde, un très correct restaurant à proximité du camping.

   Lorsque je me couche, mon inquiétude est grande sur la capacité d'Antoine à poursuivre cette aventure car cette montée à Novel n'était qu'une mise en bouche, objectivement sans difficultés majeures. Il y en aura bien d'autres par la suite !

En outre, je ne peux pas me défaire d'un fort sentiment de frustration à n'avoir pas pu faire cette traversée du col de Neuva qui, je pense, aurait été un des plus beaux passages de tout le périple. J'ose espérer qu'il y en aura d'autres !

 

Statistiques techniques de la 1ère étape, 22 septembre 2013 :

 

Départ : 8 h 40, arrivée : 15 h 45

Distance : 41.7 km

Horaire : 3 h 35

Vitesse moyenne : 11.6 km/h

Altitude départ : 480 m

Altitude arrivée : 382 m

Altitude minimale : 375 m

Altitude maximale : 960 m

Dénivellation : 630 m positive, 660 m négative

Terrain : bitume 90%, pistes etchemins 10%

Météo : nuageux à beau

 

 

 

 

 

 

Antoine dans la montée vers Novel ; malheureusement, il n'ira pas jusqu'au bout !

Antoine dans la montée vers Novel ; malheureusement, il n'ira pas jusqu'au bout !

2ème ETAPE : THONON-LES-BAINS - COLLONGES-SOUS-SALEVE

 

    7 h. Le réveil de mon téléphone portable sonne et me tire d'un sommeil profond. J'ai dormi d'une traire comme une souche ! Voilà qui est bon signe pour la suite des opérations car la qualité du sommeil est un facteur essentiel dans la récupération.

   Ce matin, nous sommes un peu plus performants dans nos préparatifs, notamment Antoine qui parvient à plier et ranger tout son abondant matériel avec plus d'efficacité. Il fait beau, et cette étape ne devrait pas poser de problèmes particuliers, son profil étant peu accidenté si on la "joue" au plus simple, ce qui sera probablement le cas.

 

   Nous commençons par longer le domaine de Ripaille par une agréable piste de terre, puis nous rejoignons les bords du lac que nous suivons jusqu'au port de Rives. Ce parcours me rappelle d'agréables souvenirs de vacances chez mes cousines, alors que j'avais entre sept et dix ans !

  Suit une brève montée, et nous prenons ensuite le chemin de Corzent par une très jolie piste cyclable qui nous mène jusqu'à Port Chantrel. De là, nous suivons un bref chemin côtier, remontons vers Anthy-sur-Léman, puis vers Séchex par l'ancienne route impériale, passons à proximité du camping de la Renouillère où j'avais initialement envisagé de passer la nuit, et arrivons au port de plaisance de Sciez. Tout ce parcours, sur chemins et petites routes tranquilles, balisé en jaune, est très commode et facile. Je note cependant qu'Antoine a toujours du mal dans les brèves montées qu'il nous a fallu gravir. Cela m'inquiète un peu car l'étape est tout de même assez longue.

    De là, nous nous engageons sur les chemins forestiers du domaine de Coudrée, passons devant le château, contournons ensuite le domaine par un joli sentier à peu près plat qui longe des champs, et rejoignons le hameau de Filly.

    De ce hameau, part une piste vers le sud-ouest qui longe la grande route de Genève à 300 m de distance de celle-ci. Cette piste se rétrécit pour devenir un chemin plus étroit au bout d'un kilomètre et, à un carrefour où j'attends Antoine, je rencontre deux dames d'une soixantaine d'années qui semblent un peu égarées et me demandent où mène le chemin qu'elles sont en train de suivre et qui est également le nôtre. Je leur montre ma carte et les informe qu'elles se dirigent vers Massongy d'où elles peuvent faire un petit circuit par Quizard pour rentrer à Sciez, leur point de départ.

    Elles sont du coin mais connaissent mal l'endroit, et sont très surprises d'être renseignées par un Marseillais qui n'a jamais mis les pieds dans ce secteur et se demandent comment je fais pour me repérer ! Je leur explique qu'il s'agit surtout d'une question de grande habitude, mais elles sont encore plus impressionnées lorsque, nous demandant où nous allons aussi chargés, nous leur disons que nous nous dirigeons... vers l'Atlantique !

Forts de ce net succès d'estime, nous leur souhaitons bonne promenade et poursuivons notre chemin jusqu'à Massongy où nous nous arrêtons pour boire un café et manger un croissant.

 

    Jusque là, le parcours a été très facile et agréable, constituant un excellent échauffement.

     Les choses vont maintenant changer de caractère, car nous allons monter vers Ballaison, une des difficultés de la journée. Il n'y a que 200 m de dénivelée à gravir, mais ils sont assez raides. Afin qu'il n'en bave pas trop, je dis à Antoine de monter par la route, tandis que je m'engage par le sentier qui monte à travers le Bois Etienne ; le premier arrivé attendra l'autre devant l'église !

    L'ascension, relativement courte, s'avère rude et je suis souvent obligé de mettre pied à terre pour pousser le vélo. Lorsque j'arrive à Ballaison, je m'attends à voir Antoine, mais il n'est pas encore arrivé. Je suis à nouveau un peu inquiet car la montée par la route est normalement plus rapide, mais heureusement, il ne tarde pas trop et je le vois arriver, apparemment pas trop éprouvé. Nous faisons une nouvelle halte au bistrot du coin et nous reprenons la route plein sud, vers Marcorens. J'essaie de rassurer Antoine en lui disant que, normalement, nous ne devrions plus rencontrer de grosses difficultés jusqu'à l'arrivée au camping.

  Peu après la Croix de Sarjeu, nous nous engageons sur une large piste de terre qui se rétrécit en chemin herbeux après être passé devant un campement de gens du voyage. Puis, nous entrons plus profondément dans le bois des Bouchets mais le chemin devient de plus en plus boueux. De grosses ornières ont été creusées par des engins forestiers et de larges flaques d'eau barrent parfois le chemin sur toute sa largeur, nous obligeant à mettre pied à terre pour de fastidieux contournement à travers bois. Antoine n'apprécie guère l'exercice et bougonne un peu. Je consulte la carte et m'aperçois qu'il y a une autre possibilité, en revenant légèrement sur nos pas, pour éviter ces bourbiers désagréables qui risquent de nous faire perdre beaucoup de temps.

    Nous faisons donc demi-tour et prenons peu après un chemin qui part est sud-est au niveau des Arales en direction de Brens. Au début, il y a aussi quelques flaques d'eau mais elles se contournent facilement sans descendre de vélo. Une traversée en forêt nous conduits ensuite jusqu'à une cabane curieusement nommée "Boulevard Saint-Germain" d'où nous rejoignons facilement la départementale n°1 par une large et confortable allée gravillonnée.

 

    A partir de là, le parcours va devenir entièrement routier. Nous suivons de petites départementales peu fréquentées pour arriver à Machilly en longeant le joli plan d'eau situé au nord de la ville. Ensuite, nous prenons vers Moniaz et suivons la petite route qui longe la frontière suisse jusqu'à Ville-la-Grand d'où nous descendons sur Annemasse. La traversée de cette petite n'est pas très agréable et la suite, en direction de Saint-Julien-en-Genevois, est par endroits mal indiquée.

   Un moment, j'ai songé traverser la crête du Salève en montant par Monnetier-Mornex, mais je ne peux pas imposer cette difficulté non négligeable à Antoine et ne tiens pas non plus à ce que nous nous séparions car je crains toujours qu'il soit victime d'une grosse défaillance et il vaut mieux être deux dans ce cas-là. Nous continuons donc, par la grande route fois, assez désagréable car très fréquentée. Je distance assez vite Antoine et lui dis que je l'attendrai à l'entrée de Collonges-sous-Salève, lui recommandant de m'appeler par téléphone en cas de problème.

   Je franchis la petite côte du Pas de l'Echelle et m'arrête à un rond-point au centre de Collonges d'où j'appelle mon compère pour lui signaler ma position. Il me dit qu'il se sent très fatigué et éprouve le besoin de s'arrêter un peu pour récupérer. Je sens au ton de sa voix que le moral n'est pas non plus au beau fixe ! Je lui dis donc de prendre son temps, d'avancer tranquillement et que je l'attendrai le temps qu'il faudra.

   Du coup, je réfléchis rapidement à la suite des opérations. J'ai normalement prévu de faire étape au camping de Neydins, un peu après Collonges, mais il faut pour cela monterv encore sur 3 ou 4 km et je crains que cette dernière épreuve achève mon infortuné compagnon !

    Renseignements pris, j'apprends qu'il existe un hôtel "BuffaloGrill" à 700 m de distance. Je me dis qu'Antoine appréciera ce genre de confort et je l'appelle aussitôt pour lui proposer cette alternative qui ne change pas grand chose à la suite des opérations.

    Une demi-heure plus tard, Antoine arrive, l'air défait. Nous nous dirigeons vers l'hôtel Buffalo Grill que nous atteignons rapidement. La chambre est bon marché, modeste mais confortable et, après la douche, Antoine entreprend de vider son sac de tout le chargement qu'il estime superflu ; son idée est d'expédier dès demain par la poste son excès de bagages - c'est vrai qu'il en a beaucoup trop ! - et de tenter de continuer ainsi allégé. Il ira alors jusqu'à Bellegarde tandis que je partirai avant lui pour réaliser l'étape normalement prévue jusqu'à Nantua ; arrivé à Bellegarde, il me tiendra au courant de sa décision finale : continuer, ou prendre le train pour Marseille !

   Dans la soirée nous prenons l'apéritif sur la terrasse de l'hôtel, puis un copieux repas carné avant de gagner notre chambre pour une nuit que j'espère réparatrice.

    Et tandis qu'Antoine ronfle déjà, je me dis que c'est peut-être bien la dernière soirée que nous passons ensemble dans cette équipée, car je ne crois pas trop, malheureusement, dans la solution de "l'allégement miracle"...

 

Statistiques techniques de la 2ème étape, 23 septembre 2013 :

 

Départ : 9 h, arrivée : 17 h 05

Distance : 54.8 km

Horaire : 4 h 34

Vitesse moyenne : 12 km/h

Altitude départ : 375 m

Altitude arrivée : 513 m

Altitude minimale : 374 m

Altitude maximale : 601 m

Dénivellation : 530 m positive, 305 m négative

Terrain : bitume 60%, pistes, chemins et sentiers 40%

Météo : beau temps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les bois du domaine de Coudrée

Dans les bois du domaine de Coudrée

3ème ETAPE : COLLONGES-SOUS-SALEVE - PORT, PRES DE NANTUA

 

   Le petit-déjeuner à l'hôtel est particulièrement appétissant et copieux : un immense buffet où l'on se sert à volonté et je ne m'en prive pas car je prssens une journée difficile.

   Après avoir pris un deuxième café, nous remontons dans notre chambre pour les derniers préparatifs de départ. Antoine a réuni dans un grand sac en plastique les affaires dont il compte se séparer et se rendra à la poste dès son ouverture à 8 h 30 ; ensuite, il prendra la route de Bellegarde pour tenter de continuer le voyage.

   Pour ma part, je suis prêt et, à 7 h 55, je monte sur mon vélo après avoir salué Antoine et lui avoir souhaité bonne route, tout en convenant de nous appeler vers midi, ou lorsqu'il arrivera à Bellegarde.

 

  Je suis tout d'abord la grande route en direction de Saint-Julien-en-Genevois, puis je la quitte pour passer par Chez Jacques et le bois de Ternier par de petits chemins sans difficultés qui me conduisent au centre de Saint-Julien. De là, alternant route et chemins secondaires, j'arrive à Chevrier où je rejoins le GR  dit "Balcons du Léman". Par ce sentier et une raide descente, je retrouve la route principale peu avant le pont sur le Rhône que je traverse pour entrer dans le département de l'Ain.

  Je monte ensuite par la route jusqu'au niveau du Fort de l'Ecluse où je dois traverser un tunnel mal éclairé. C'est un passage dangereux et je m'équipe en conséquence : lampe et gilet fluo. La route monte encore un peu, pas très raide mais soutenue, et je me dis qu'Antoine risque d'avoir encore quelques difficultés sur cette portion de l'itinéraire. Aujourd'hui, je décide de privilégier le parcours routier car j'ai de grandes incertitudes concernant Antoine et, du coup, je ne suis pas dans un état d'esprit favorable à l'aventure ! Je fonce dans la descente sur Bellegarde et, après avoir bu un café, je laisse un message vocal à Antoine pour lui dire que je continue vers Nantua en lui demandant de m'appeler dès qu'il arrivera à son tour à Bellegarde.

 

La suite remonte un peu et, peu après Châtillon-en-Michaille, je passe sur la rive gauche de la Valserine pour suivre un moment le GR de Pays, puis le GR 9 à Saint-Germain-de-Joux. Il y a là un bistrot connu, le " Bar des Amis", mais au moment où j'entre dans la localité, je reçois un appel d'Antoine.

D'un ton désolé, il m'annonce qu'il arrête là l'aventure, car quelques kilomètres après avoir quitté Collonges, il a ressenti de violentes douleurs dans les genoux ainsi que dans les avant-bras et il a compris qu'il ne pourrait pas continuer cette randonnée. Il a même été obligé de monter dans un camion dont le chauffeur l'a aimablement conduit jusqu'à la gare de Bellegarde où il s'apprête à reprendre le train pour Marseille.

   Je n'insiste pas. Je me suis bien rendu compte depuis le début qu'Antoine avait peu de chances de mener l'affaire à son terme : manque évident d'entraînement, poids du sac excessif... et 70 ans d'âge qui n'arrangent pas les choses !

 

   Cet abandon me chagrine, mais il est dicté non seulement par la sagesse, mais par la nécessité même. Je souhaite bon retour à Antoine, lui recommande de se refaire une santé et de reprendre peu à peu un entraînement régulier, et je poursuis ma route en solitaire, plogé dans des pensées contradictoires. Du coup, j'en oublie de m'arrêter au célèbre bistrot de Saint-Germain et, à 13 h, j'entre dans Nantua où je décide de faire une petite pause.

   Je bois un coca-cola dans un bistrot, prends quelques notes sur mon carnet de route, puis je vais acheter une carte pour les étapes suivantes dans la Loire et le Rhône. Je dois maintenant me diriger vers Port, de l'autre côté du lac de Nantua où j'ai prévu de faire étape au camping qui doit être ouvert selon mes informations.

   Mais je vois qu'un autre camping se trouve à Nantua même et décide d'y aller car il se trouve tout près du centre-ville ce qui est toujours commode pour diverses raisons logistiques. Mais lorsque j'arrive à l'entrée du camping en question, ouvert de toute évidence, je constate qu'il est envahi par plusieurs dizaines de caravanes de gens du voyage et, sans craindre particulièrement le voisinage de ces gens, j'ai surtout peur qu'ils soient très bruyants et que la nuit ne soit pas bien calme ! Je décide donc de poursuivre comme prévu jusqu'à Port.

  Arrivé à la route qui longe la rive sud du lac, je vois que celle-ci est fermée pour travaux. N'importe, je me dis qu'à vélo j'arriverai toujours à passer et, en effet, elle n'est coupée par une tranchée qu'au début. Ensuite, j'ai le plaisir de rouler pendant plus de deux kilomètres sur une route totalement déserte et arrive ainsi très agréablement à Port où je trouve le camping sans difficulté, au bord de la rive nord-ouest du lac.

 

  Je suis toutefois un peu inquiet car je ne vois personne sur le terrain et la réception, attenante à un restaurant est fermée. Mais rien n'indique non plus que le camping soit fermé, et j'entre dans le restaurant que viennent de quitter les derniers clients. Je demande à une dame assez âgée en train de débarrasser les tables si le camping est bien ouvert. La dame a l'air assez surprise mais me répond par l'affirmative et me dit de m'installer où bon me semble, et de venir m'inscrire plus tard dans l'après-midi.

  Je n'ai en effet que l'embarras du choix des emplacements, car je suis rigoureusement seul - et le resterai d'ailleurs toute la nuit !

L'endroit est agréable, il y a une petite table à proximité de mon emplacement et je prends tout mon temps pour bien m'installer car il est tôt. J'en profite pour faire un peu de lessive et, après avoir pris une douche, je décide d'aller faire quelques courses pour le lendemain au supermarché tout proche. Là aussi, je traîne volontairement, prends le temps d'aller boire une bonne bière au bar de la galerie marchande - il paraît que c'est un bon reconstituant ! - et je retourne  au camping où, après être passé à la réception pour payer une somme dérisoire, je me livre à une petite séance de littérature.

  Le soir, je me fais ma popote pour la première fois, utilisant un des sachets de pâtes lyophilisées que Charles m'a laissés cet été avant de partir pour la Réunion. Avec une "soupe de pêcheur" minute, un morceau de fromage, un yaourt et un café, le repas est suffisant et pas si mauvais que ça ! Puis je vais faire une petite promenade digestive sur les bords du lac avant l'extinction des feux, à 21 h.

    J'ai un peu de mal à trouver le sommeil car l'abandon d'Antoine me rend un peu triste. L'idée de continuer seul ne me dérange pas en elle-même, j'ai souvent fait de longues randonnées itinérantes de cette manière, notamment Menton-Brest et la traversée intégrale de l'Arc Alpin de Trieste à Monaco, et suis donc mentalement habitué à ce genre de parcours solitaire. Mais c'est différent de partir dès le début en solo, et de commencer un parcours avec un camarade pour se retrouver seul dès le troisième jour ; dans la tête, ce n'est pas la même chose car on n'y était pas préparé même si, comme je l'ai dit plus haut, je me doutais bien que cela risquait fort d'arriver !

  Mais je sais aussi que ce petit coup de blues ne durera pas, et que dans un jour ou deux, confronté aux réalités de la randonnée, à ses difficultés, aux recherches d'itinéraire, aux menus problèmes matériels et à la gestion de l'effort quotidien, je serai totalement à mon affaire. Et puis, comme je le dis souvent : "La joie de vivre est dans l'action !".

 

Statistiques techniques de la 3ème étape, 24 septembre 2013

 

Départ : 7 h 55, arrivée : 14 h

Distance : 65.2 km

Horaire : 4 h 32'

Vitesse moyenne : 14.4 km/h

Altitude départ : 513 m

Altitude arrivée : 550 m

Altitude minimale : 410 m

Altitude maximale : 665 m

Dénivellation : 635 m positive, 600 m négative

Terrain : bitume 80%, pistes et chemins : 20%

Météo : beau temps

 

 

 

 

  

Le lac de Nantua, vu du camping de Port

Le lac de Nantua, vu du camping de Port

4ème ETAPE : PORT - SAINT-PAUL-DE-VARAX

 

    Une nuit bien tranquille dans ce grand terrain de camping pour moi tout seul ! Le matin, je ne me presse pas ; il fait beau temps et je n'ai pas vraiment d'horaire à respecter. Je prends donc le temps de me faire deux cafés, de manger trois pains au chocolat avant de faire un brin un brin de toilette et de plier le camp.

     Par de petits chemins de campagne, je gagne d'abord facilement le hameau de Brion et, de là, je m'engage vers l'ouest syur une piste qui, peu après se transforme en un chemin plus étroit qui commence à grimper sous le couvert forestier. Sur ce tronçon, je navigue entièrement au GPS à partir de la route que j'avais programmée à la maison ; il n'y a aucun balisage et seule la direction générale me guide.

   Peu à peu, le chemin grimpe davantage, devient plus étroit et le terrain est de plus en plus difficile. Des troncs d'arbres, des branches obstruent le passage et de grosses ornières m'obligent souvent à de laborieux et fastidieux contournements. Bientôt, le sentier devient extrêmement boueux et beaucoup plus pentu, si bien que je me vois obligé de pousser le vélo.

   Je progresse ainsi difficilement dans une forêt dense et, au bout d'une bonne demi-heure de cet exercice, je vois enfin le sommet de la colline que je suis en train de gravir et j'atteins une sorte de ligne de crête parcourue par une large et confortable piste.

   Je m'en réjouis lorsque je vois un panneau me signalant que cette piste traverse une propriété privée dans les deux sens et que l'accès y est interdit !

    Evidemment, mon GPS ne signale pas ce genre de détail ! Mais comme je n'ai aucune envie de redescendre tout ce que j'ai péniblement monté, je m'engage quand même à droite en me disant que si je rencontre quelqu'un, je pourrai toujours parlementer. La plupart du temps, quand la discussion est conduite avec courtoisie, il n'y a pas de problème.

   Mais je ne rencontre personne et, peu après, j'arrive à une intersection avec une autre piste. Je prends à gauche et arrive enfin à une petite route par laquelle j'entre dans le village de Nurieux-Volognat.

   Là, estimant que j'ai assez galéré dans les bois et que j'y ai perdu beaucoup de temps, je décide de prendre la route en direction du col de Berthiand. C'est plus rapide, mais elle grimpe raide ! Un assez long passage à 10% de pente et j'arrive à l'intersection de Mornay. De là, la montée est plus douce et j'atteins sans difficulté le petit col de Berthiand à un peu plus de 700 m d'altitude.

   Il s'ensuit une belle et rapide descente jusqu'au pont de Serrières où je traverse l'Ain. De l'autre côté, je suis un peu le bord de l'Ain par la variante du GRP "Tour du Revermont" et remonte, toujours en suivant ce balisage jusqu'à Challes que j'atteins au prix de plusieurs poussages. J'aimerais bien faire une "pause bistrot" mais ce village est minuscule et je dois me contenter de l'eau de la très belle fontaine à son entrée nord.

    Ensuite, il me faut encore monter quelques centaines de mètres sur une petite route tranquille avant de descendre à nouveau sur 2 km environ. J'avise alors un chemin qui part sur ma droite et me permet de gagner le village de Charinaz-le-Haut. Enfin, je descends jusqu'à Moinans puis Rignat, tout petit village où je découvre un charmant "bistrot de pays" et je décide d'y faire une petite pause. Tout ce cheminement, depuis Challes, sur un réseau assez complexe de petites routes n'est pas évident, et mon GPS m'a été d'une grande utilité ! Par ailleurs, le profil de l'étape a été jusque là plutôt "casse-pattes" et j'ai besoin de me refaire une santé. Je discute un bon moment avec le propriétaire du bistrot, fort sympathique, qui m'annonce qu'un côte redoutable m'attend pour gagner Journans, mais qu'elle n'est pas très longue. Il ne m'en dit pas plus et, après avoir bu mon coca-cola habituel en cours d'étape, je remonte sur "Rossinante" (c'est ainsi que j'ai surnommé, sans grande originalité, mon destrier de métal) pour affronter ladite côte.

    Je ne suis pas déçu ! C'est une rampe à 25 % qui se présente à mes mollets ; à vide, un tel pourcentage est déjà très difficile à grimper, mais avec mon chargement, inutile de jouer au petit soldat ! Je mets donc pied à terre et pousse mon vélo jusqu'au-dessus de Château Pinel où je peux à nouveau pédaler. Puis, j'entame une très raide descente jusqu'à l'entrée de Journans où je mange un petit morceau au pied d'une grande croix de pierre. Puis je traverse Tossiat et arrive à la grande route de Bourg-en-Bresse au niveau de la Vavrette.

 

    Je traverse cette route et, par la petite départementale 64, arrive à Certines puis traverse les bois de la Roche et de Longchamp, longeant de nombreux et pittoresques étangs pour atteindre le village de Lent.

   J'entre maintenant dans les Dombes, un pays assez plat mais où l'abondance des étangs rompt toute monotonie. Bientôt, j'arrive à Saint-Paul-de-Varax où je décide de faire étape car celle-ci a été rude !

    J'achète quelques victuailles au village puis rejoins le camping qui se trouve 3 km au sud-est près d'un petit complexe sportif à proximité de l'Etang du Moulin. Ce camping est confortable et, là aussi, je m'y trouve pratiquement seul. Je m'y installe, prends une douche et, après m'être reposé une heure, je retourne au village où je décide de manger au restaurant car j'estime l'avoir mérité aujourd'hui.

    Le repas est un peu cher, mais il est copieux et de qualité et c'est l'estomac rempli et le portefeuille légèrement délesté que je regagne mes pénates pour sombrer immédiatement dans les bras de Morphée.

 

Statistiques techniques de la 4ème étape, 25 septembre 2013

 

Départ : 8 h 50, arrivée : 17 h 30

Distance : 67.1 km

Horaire : 5 h 56'

Vitesse moyenne : 11.3 km/h

Altitude départ : 550 m

Altitude arrivée : 255 m (minimale)

Altitude maximale : 780 m

Dénivellation : 920 m positive, 1240 m négative

Terrain : bitume : 60%, pistes, chemins et sentiers : 40%

Météo : beau temps

 

 

 

 

  

 

Dans la rude montée du début de l'étape, entre Brion et Nurieux-Volognat

Dans la rude montée du début de l'étape, entre Brion et Nurieux-Volognat

5ème ETAPE : SAINT-PAUL-DE-VARAX - POULE-LES-ECHARMEAUX

 

    J'ai dormi comme un bébé et, à 6 h du matin, je me lève car j'ai largement mon compte de sommeil. Bien sûr, il fait encore nuit et tous mes préparatifs se font à la lampe frontale ; mais comme rien ne presse, ce n'est pas un gros inconvénient et je prends tout mon temps. A 8 h, je quitte le camping et reprends la direction de Saint-Paul. Comme tous les commerces sont encore fermés, je poursuis ma route vers l'ouest et, par un cheminement assez complexe par chemins et petites routes à travers les étangs des Dombes, j'arrive à Romans puis à Châtillon-sur-Chalaronne par la départementale 17.

   Je fais une pause café dans cette bourgade et achète une nouvelle carte pour couvrir la région de l'Allier et du Puy-de-Dôme où j'arriverai bientôt.

   La forme semble bonne aujourd'hui car j'ai parfaitement récupéré des fatigues de la veille. C'est mon principal point fort : je suis loin d'être un cador sur un vélo, je suis plutôt lent, et n'ai pas une endurance exceptionnelle. En revanche, j'ai une excellente faculté de récupération ce qui me permet de repartir chaque matin presque comme si je n'avais rien fait la veille ! Cela est également vrai pour les randonnées pédestres au long cours que j'ai faites et c'est ce qui explique, associé à un bon mental dans ce domaine, que j'ai toujours mené ces entreprises à leur terme.

    Bref, je repars de Châtillon avec le moral au beau fixe ! Toujours par la départementale 17 et quelques petits chemins plus ou moins parallèles à celle-ci, j'atteins Chaneins et je franchis la Saône peu après l'Hermitage. A Belleville-sur-Saône, sur la rive droite, je m'arrête pour une nouvelle pause dans un bistrot où je bois un coca-cola. C'est une boisson que je consomme assez peu en temps ordinaire mais qui, lorsque je me livre à un effort physique régulier et relativement intense comme c'est le cas dans ces grandes randonnées, me fait beaucoup de bien.

   Peu après Belleville et juste avant Jasseron, je prends la "voie verte" sur la droite, qui longe la route jusqu'à Beaujeu. Cette "voie verte", interdite aux véhicules motorisés, est très agréable à suivre. A peu près plate, elle me permet d'avancer à bonne allure avec un minimum d'efforts et se trouve être une bonne manière d'aborder les monts du Beaujolais !

  Au bout de 10 km de ce cheminement tranquille, j'entre dans Beaujeu peu avant midi et trouve un supermarché juste sur ma route où je me ravitaille pour la journée. Il y a à côté, sur les bords de l'Ardières, un espace aménagé avec des tables et des bancs, idéal pour la pause-déjeuner, et je m'octroie ainsi une demi-heure de repos.

 

     La suite est un peu plus route : la route monte doucement jusqu'au lieu-dit Longchamp après lequel je la quitte pour un chemin de terre qui, par les Valettes, rejoint à nouveau la route que je suis après une montée assez soutenue jusqu'à la hauteur des Ardillats. Là, je quitte la route pour un chemin à gauche qui monte raide à travers bois jusqu'à Croix Gallis - je suis obligé de pousser un peu mon vélo - puis continue plein ouest par de petits vallonnements assez éprouvants et retrouve la route à la Scierie, peu avant Chenelette.

   On pourrait se demander pourquoi je m'embête avec des cheminements qui peuvent paraître assez compliqués alors qu'il aurait été plus commode, en l'occurence, de suivre tout bonnement la route ou au contraire de gagner directement Croix Gallis par les chemins depuis les Valettes. C'est que tout simplement j'aime varier les plaisirs, et que de tout faire par la route serait fastidieux avec un VTT, et qu'à l'inverse, ne passer que par chemins et sentiers serait très compliqué, très long, et très fatigant en étant chargé.

   Et de toutes façons, je fais un peu ce que je veux ! Ceci pour des esprits tâtillons qui, regardant une carte ou connaissant le secteur, trouveraient que je manque de logique. J'ai ma propre logique, un point c'est tout !

 

  Ceci étant définitivement admis, je dépasse Chénelette et, un peu plus de deux kilomètres après ce village, je quitte de nouveau la route pour un chemin qui descend sur la gauche et par lequel j'arrive au Bouzet. De là, je gagne facilement Poule-les-Echarmeaux, petit village dans la partie basse duquel se trouve un terrain de camping au bord d'un joli plan d'eau.

  Lorsque j'entre dans le camping, la petite cabane servant de réception est ouverte mais il n'y a personne. Je vais donc m'installer à proximité des sanitaires que je trouve fermés. Pourtant le camping, à l'évidence, est ouvert, mais je m'y trouve à nouveau rigoureusement seul !

   Après avoir dressé ma tente et déballé mes affaires à l'intérieur, je redescends donc à la cabane-réception. J'y entre, et trouve là un numéro de téléphone portable à appeler en cas d'absence des gérants. J'appelle donc pour signaler ma présence et une charmante dame me dit qu'elle allait s'occuper de me faire ouvrir immédiatement les sanitaires et qu'elle passerait dans la soirée, vers 19 h.

    Effectivement, quelques minutes plus tard, un employé municipal vient les ouvrir et je peux prendre ma douche, moment particulièrement agréable dans ce genre d'expédition !

     Peu après, mon téléphone portable sonne. J'ai alors la joie et la surprise d'entendre mon fils Charles qui m'appelle depuis la Réunion pour prendre un peu de mes nouvelles. Cet appel me fait un plaisir immense et, dans ce coin perdu de la France profonde, j'en aurais presque la larme à l'oeil ! Comme quoi les petits moments de bonheur sont faits de peu de choses et les gens ne savent jamais assez qu'il suffit d'un rien pour ensoleiller une journée.

 Je me trouve donc dans un état parfaitement euphorique et, après la visite de la  gérante et avoir payé au Trésor Public la somme rondelette de 3.50 €, je vais derechef à l'unique bistrot de Poule-les-Echarmeaux où je commande un pichet de beaujolais que bois à la santé de Charles et de toutes celles et ceux qui me sont chers ! Après quoi, je retourne à mon campement et  j'écris un petit haiku et un quatrain à la gloire de cette journée de pur bonheur.

   Lorsque je me glisse dans mon duvet, je me dis que je devrais proposer aux édiles de Poule-les-Echarmeaux la constitution d'un Comité de Jumelage avec Mévouillon-les-Brézouilles, autre lieu improbable du Massif Central où j'avais failli trouver la mort dans l'oubli le plus total après avoir subi l'attaque d'un nid de guêpes et m'être fait piquer à sept reprises !

   La vie ne tient pas à grand chose...

 

Statistiques techniques de la 5ème étape, 26 septembre 2013 :

 

Départ : 8 h, arrivée : 15 h 25

Distance : 64.6 km

Horaire : 5 h 19'

Vitesse moyenne : 12.1 km/h

Altitude départ : 255 m (minimale)

Altitude arrivée : 575 m

Altitude maximale : 681 m

Dénivellation : 680 m positive, 375 m négative

Terrain : bitume 50%, pistes, chemins, piste cyclable : 50%

Météo : nuageux à couvert, temps lourd

 

 

  

Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux
Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux

Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux

6ème ETAPE : POULE-LES-ECHARMEAUX - LA PACAUDIERE

 

  Lorsque je quitte le camping de Poule-les-Echarmeaux, un brouillard à couper à la hache recouvre la campagne environnante. Cela ne me réjouit guère car la première partie du parcours va se dérouler sur route et ne sera donc pas sans danger.

   Je m'arrête au village pour acheter du pain et je vais boire un café au bistrot du coin en espérant que le brouillard se dissipera un peu.

    Mais lorsque je me remets en route, il est toujours aussi épais ; j'enfile mon gilet fluo et fixe solidement ma lampe au porte-bagages afin de me rendre le plus visible possible, puis j'entame la montée relativement raide qui me conduit au col des Echarmeaux, marqué par un rond-point trois kilomètres plus loin. Le brouillard est à peine un peu moins dense et je quitte la route principale pour la départementale 50, moins fréquentée, qui, par les Petits Echarmeaux rejoint la D. 485 à Chuzéville.

   Je continue vers l'ouest par une petite route puis un chemin de terre qui traverse la voie ferrée à Montveneur et débouche sur la D. 114. Je suis celle-ci vers la droite, traverse à nouveau la D. 485 et entre dans Chauffailles par un chemin vicinal puis la départementale 216 tandis que le brouillard se lève enfin. Ce n'est pas trop tôt, car il compliquait un peu la navigation ! Je suis maintenant en Saône-et-Loire, département dont je vais traverser les confins méridionaux. Je fais les courses pour la journée dans un supermarché et reprends la route, à présent sous un beau soleil automnal. Je suis aussi à la limite nord de la cartographie de mon GPS qui couvre le quart sud-est de la France et veille donc à n'en point sortir ; il viendra bien un moment, de toutes façons, où je serai hors de cette couverture.

    Mais pour l'heure, je gagne Saint-Denis-de-Cabanne par une série de petites routes et de chemins assez montueux où je dois pas mal m'employer physiquement. Puis je traverse Charlieu, longe la voie ferrée jusqu'à Saint-Nizier et arrive à Pouilly-sous-Charlieu où je fais la pause de midi dans un joli petit square avant d'aller boire un café.

 

    Je traverse la Loire - je suis maintenant dans le département du même nom - longe le canal de Roanne à Digoin pour contourner Briennon par le sud et prends une petite route à droite au niveau du cimetière pour arriver à un chemin de terre par lequel j'entre dans la Bénisson-Dieu au niveau de Thiollet. Je prends une photo de l'abbaye puis je prends à droite pour gagner Sainte-Marie par une côte assez raide et, de là, je traverse une petite forêt par un chemin boueux et rejoins la départementale 35 puis la 335 que je suis maintenant jusqu'à Vivans. Toute cette portion est assez agréable, sans grandes difficultés, mais je commence à souffrir d'un sérieux mal aux fesses !

    Les parcours routiers avec un sac à dos favorisent ce genre de désagrément car on est constamment assis sur la selle, pédalant toujours à peu près dans la même position et il faudrait que j'alterne davantage les passages de VTT purs et les portions sur route afin d'en limiter les effets, mais les choses risquent de ne pas s'arranger avec le temps ! De Vivans, je gagne l'étang de Corée (que vient faire ici cette évocation du "Pays du Matin Calme" ?), longe sa rive nord et, peu après, atteins la Pacaudière où je m'installe au camping municipal situé à l'entrée est de la ville, près du collège et des installations sportives.

 

   Je me souviens m'être déjà arrêté dans cette petite ville au nord des Monts de la Madeleine lorsque j'avais rallié Peyrolles depuis Herbilly dans le Loir-et-Cher en août 1989, au cours de ce qui avait été ma première expérience d'une grande randonnée itinérante à VTT ; pendant cette équipée de 10 jours, je crois que j'ai alors trouvé un nouveau "Chemin de Damas" et il y a eu ensuite 30 autres grands "raids". Celui-ci est le 32ème !

  Il est de nouveau assez tôt aujourd'hui et j'ai tout mon temps pour m'installer, prendre une douche et faire un peu de lessive avant d'aller faire un tour à pied dans cette coquette petite ville où je bois une bière dans un bar à côté du Petit Louvre, bel immeuble transformé en musée mais que je ne peux visiter car il est alors fermé.

   En chemin, j'ai remarqué qu'il y avait un grand supermarché à trois cents mètres du camping ; j'y achète une bière et un dessert pour améliorer l'ordinaire de ce soir et y fais également les provisions du lendemain ; ce sera du temps de gagné sur l'étape suivante.

   Après le repas, je retourne faire une petite promenade en ville, mais la Pacaudière "by night" ne brille pas par son animation et je me contente d'y boire un café et taille un brin de causette avec la serveuse. Comme celle-ci me demande si j'étais en vacances dans le coin, je lui réponds que oui, en quelque sorte, mais de passage seulement. Et devant sa curiosité, je suis obligé de passer à des aveux complets et lui dis donc que je suis en train de traverser la France d'est en ouest par sa petite largeur. Comme toujours dans ce cas, sa réaction est à la fois étonnée et admirative.

  "Oh là là, s'exclame-t-elle, ça doit être dur ! Vous avez du courage pour faire ça, surtout tout seul ! Et vous n'avez pas peur ? etc..., etc.."

   Ces réflexions sont toujours les mêmes et je lui explique qu'il n'y a aucune espèce de courage à avoir pour ce genre d'entreprise. C'est uniquement affaire de goût, d'organisation et d'un peu d'entraînement. Du courage, il en faut beaucoup plus pour faire face à toutes les petites situations difficiles de la vie de tous les jours !

    La solitude, c'est une question de tempérament et ce n'est pas un problème lorsqu'elle est librement consentie et non subie. Quant à la peur, je ne vois vraiment ce qu'elle vient faire là : je ne suis pas plus en danger - je le suis beaucoup moins que lorsque je me déplace en voiture - que si j'étais accompagné. Quand on est seul, on est beaucoup plus concentré sur ce que l'on fait, infiniment plus vigilant et l'on n'a à s'occuper que de ses propres problèmes. Dans un groupe, surtout s'il est hétérogène, il faut également gérer les difficultés inhérentes à celui-ci, proportionnelles au nombre des participants, ainsi que les éventuelles tensions.

    C'est pourquoi j'ai fait également beaucoup de montagne en solitaire sans avoir l'impression de mettre ma vie en danger.

   En revanche, il est indispensable dans ce cas de bien connaître ses capacités physiques et mentales, ses limites, et de bien maîtriser son sujet !

    Mes arguments ont eu l'air de la convaincre, mais elle me dit que, tout de même, la solitude lui pèserait trop.

     Et comme je n'avais pas l'intention de l'emmener avec moi pour la suite de ma randonnée, je lui ai souhaité le bonsoir et j'ai regagné mon campement pour y dormir. Seul.

 

Statistiques techniques pour la 6ème étape, 27 septembre 2013

 

Départ : 8 h 50, arrivée : 15 h

Distance : 58.4 km

Horaire : 4 h 05'

Vitesse moyenne : 14 km/h

Altitude départ : 575 m

Altitude arrivée : 350 m

Altitude minimale : 250 m

Altitude maximale : 712 m

Dénivellation : 545 m positive, 670 m négative

Terrain : bitume 70%, pistes et chemins 30%

Météo : brouillard puis beau

 

 

 

   

Abbaye de la Bénisson-Dieu

Abbaye de la Bénisson-Dieu

7ème ETAPE : LA PACAUDIERE - BELLERIVE-SUR-ALLIER

 

   Le temps est nuageux ce matin lorsque je quitte le camping de la Pacaudière. Les informations météo que j'ai prises ne sont d'ailleurs pas très optimistes pour demain où la pluie est annoncée ; la situation devrait ensuite s'améliorer. Il va donc me falloir composer avec un éventuel épisode de mauvais temps... Contrariant, car la pluie complique les choses en randonnée itinérante, mais pas dramatique si elle ne s'installe pas de façon tenace une dizaine de jours. Je suis équipé et organisé pour faire face à ce type de désagrément, donc, on verra bien !

    En attendant, je commence par boire un café au même bistrot qu'hier où je retrouve ma serveuse, toujours aussi bavarde. Elle me souhaite bonne route et bonne chance pour la suite de ma traversée et je la laisse à son percolateur pour prendre la route de Lapalisse.

     Je suis tout d'abord la Nationale 7, très fréquentée et désagréable, je ruse par les petits chemins qui la bordent de façon intermittente et la quitte au lieu-dit Chez Blain pour une petite route à gauche qui, par les Justices, me conduit plus tranquillement à Saint-Martin-d'Estreaux. Puis j'arrive à Saint-Pierre-Laval où je prends un chemin vicinal qui longe d'abord la voie ferrée et s'infléchit ensuite vers le sud-ouest pour aboutir au Moulin de Gribory où je décide de faire une petite pause sur une aire aménagée très agréable au bord du Barbenan.

    Depuis Saint-Martin-d'Estreaux, le parcours est extrêmement vallonnée. Une succession de côtes et de descentes assez courtes mais raides, où je reconnais le profil particulier des monts du Bourbonnais que je viens d'aborder. J'ai un assez mauvais souvenir de cette région montueuse que j'avais traversée en 1989 et le fait est que ces bosses sont éprouvantes car les descentes qui suivent les montées, toujours raides car elles prennent droit dans la pente, ne sont pas assez longues pour que l'on puisse récupérer des efforts fournis, et l'on se trouve donc toujours en train de "relancer" la machine et, au bout d'une dizaine de ces bosses, les jambes commencent à être lourdes !

    Personnellement, ce type de terrain ne me convient pas du tout. Je préfère grimper un bon gros col alpin ou pyrénéen que je prends à mon rythme de sénateur et où je sais que, après avoir été "au charbon" pendant deux à quatre heures, une longue descente suivra et la messe sera dite. D'autant que dans le cas d'une randonnée itinérante en autonomie, je me contente  d'un grand col par jour ! Or, en entrant dans l'Allier, j'ignore encore que je vais être soumis à ce régime de vallonnements pratiquement jusqu'au bout de ma traversée. Mais ceci est une autre histoire  et n'anticipons pas !

   Pour l'heure, je grimpe jusqu'à Châtelus en suivant maintenant le balisage du GR 3 que je ne quitte plus, par petites routes et chemins, jusqu'à Gounod en passant par Bruyère. De là, je prends une petite route vers l'ouest, et peu après Magnant, un chemin de terre qui coupe un grand virage pour entrer dans le Breuil à proximité de la chapelle romane du XIIè siècle. Face à celle-ci, un petit espace aménagé avec des bancs est propice à la pause de midi. J'y fais donc une halte d'une demi-heure avant de repartir sous un ciel incertain.

 

    Une jolie petite route forestière très peu fréquentée me conduit ensuite aux Andraux à travers une sorte de plateau au relief assez doux. Je poursuis ensuite plein ouest par un chemin, une petite route puis un sentier jusqu'à un étang à proximité du Château Vert où je retrouve la route. Peu après je prends la départementale 906b et ne la quitte plus jusqu'à Cusset, à l'entrée de Vichy.

   Le parcours est maintenant exclusivement urbain. C'est la première grande agglomération que je rencontre depuis le départ de mon périple et je dois me réhabituer à la circulation intense qu'il y règne !

   Je descends ainsi jusqu'au centre de Vichy et m'arrête dans un bistrot face à la gare. J'y bois un coca-cola que je paie 3.50 € les vingt centilitres ; du vol qualifié ! J'aurais mieux fait d'acheter une bouteille d'eau de Vichy...

   Le camping où je compte m'arrêter se trouve à Bellerive, de l'autre côté de l'Allier et n'est pas indiqué. Arrivé sur les bords de la rivière, j'interroge donc les indigènes qui, peu farouches, me renseignent aimablement. Longeant la berge vers le sud, je traverse un très joli parc par ses allées ombragées (le soleil, au demeurant, a complètement disparu derrière une épaisse couche de nuages noirs !) jusqu'au pont qui traverse l'Allier.

   De l'autre côté, je rencontre enfin des panneaux m'indiquant la direction d'un terrain de camping. Il y en a en fait plusieurs et le premier que je rencontre, sur la rive gauche du grand affluent de la Loire, est celui des Acacias.

   Il est surtout occupé par des camping-cars et des caravanes de retraités et par de nombreux bungalows. Les emplacements pour tentes sont tous libres quant à eux et j'en choisis un très bien placé, pas très loin des sanitaires, qui dispose d'un petite table ronde en pierre qui, pour être rustique, n'en sera pas moins pratique pour ma popote du soir ! A mon âge déjà avancé, je préfère de loin manger debout sur une table qu'assis à même le sol ! Il faudra que je songe d'ailleurs sérieusement, une prochaine fois, à transporter un petit siège pliant sur mon porte-bagages. Tant pis pour le poids et l'encombrement, le confort à l'arrivée prime tout pour moi !

   Après mon installation et la sacro-sainte douche, je vais boire mon reconstituant habituel, c'est à dire une bonne bière à la réception où se trouve un petit bar. Je discute avec le gérant qui me dit qu'il maintient maintenant son camping ouvert jusqu'à la fin des vacances de la Toussaint car la clientèle des retraités justifie cette ouverture, quitte à fermer la moitié des sanitaires et pratiquer un tarif réduit. J'abonde dans son sens car je trouve que septembre et octobre sont une bonne période pour prendre des vacances : pas de cohue, tarifs souvent moins élevés, et une météo qui, sauf exception bien sûr, assure de belles journées de temps stable.

    C'est d'ailleurs la raison qui m'a fait partir à cette époque.

Je vais ensuite faire une petite promenade sur les bords de l'Allier où je regarde un moment des rameurs pratiquant l'aviron - ce qui m'inspire un quatrain ! - puis rejoins mon campement pour me préparer mon souper. Puis je me mets littéralement à table, assis sur la selle de mon vélo baissée au maximum, la bécane étant calée contre le tronc d'un arbre qui me sert en outre de dossier, bénéficiant ainsi d'un confort, certes un peu spartiate, mais très acceptable !

  Je vais boire un dernier verre au bar de la réception et, quelques gouttes de pluie commençant à tomber, je me réfugie sous ma tente pour une petite séance d'écriture avant l'extinction définitive des feux.

 

Statistiques techniques pour la 7ème étape, 28 septembre 2013

 

Départ : 8 h 45, arrivée : 16 h 10

Distance : 58.6 km

Horaire : 4 h 35'

Vitesse moyenne : 12.8 km/h

Altitude départ : 350 m

Altitude arrivée : 310 m (minimale)

Altitude maximale : 530 m

Dénivellation : 530 m positive, 570 m négative

Terrain : bitume 65%, pistes, chemins et sentiers 35%

Météo : nuageux à couvert, pluvieux en soirée

 

(La suite au chapitre suivant : étapes 8 à 14)

 

 

Les berges de l'Allier à Bellerive

Les berges de l'Allier à Bellerive

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 10:27

 

*Avertissements : voir le premier article de ce blog "A même la Planète"

 

Randonnée VTT

 

Massif de l'Ubaye

 

Accès en voiture :

De Barcelonnette, prendre la route de Jausiers et se garer sur la parking à la sortie du village, peu avant le camping et la route du col de Restefond

(8 km, 10 min.)

 

Description (succincte) de la randonnée :

- Après le camping, prendre à droite la route du col de Restefond et la suivre sur un peu plus de 3 km (M2).

- Après la série de lacets, prendre une piste à gauche, vers le lac des Sagnes.

- Suivre celle-ci jusqu'au bout (12 km, M2) pour atteindre le lac des Sagnes.

- Longer le lac par la droite direction sud ; environ 1 km après l'extrémité du lac, à peu près à hauteur de la Tour des Sagnes, prendre un chemin qui repart plein nord, sur la droite.

- Suivre ce chemin intégralement qui surplombe la piste suivie à l'aller d'une centaines de mètres, et qui, de temps à autre, suit un balisage VTT (alternances de chemins et de sentiers).

- Atteindre ainsi le hameau de Lans par une piste et reprendre à droite la route du col de Restefond en descente pour rejoindre le parking.

 

Remarques :

Entreprendre cette randonnée tôt le matin, car ensuite les voitures, quads et autres motos prennent d'assaut la piste des Sagnes !

 

On peut suivre intégralement l'itinéraire VTT balisé n°1 ("La Tour des Sagnes", dépliant des itinéraires VTT de la Vallée de l'Ubaye disponible à l'Office de Tourisme) plus intéressant mais nettement plus dur : parcours "noir" de 33 km, 1500 m de dénivellation positive cumulée, également plus technique.

 

 

Fiche technique :

Distance : 29 km

Horaire : 3 h 10 à 9.17 km/h de moyenne

Altitude départ : 1218 m

Altitude maximale : 2000 m

Dénivellation : environ 900 m positive cumulée

Difficulté : Assez difficile (dénivelée), ensemble V2+

Carte : IGN au 1:25000 n°3539 Est

 

 

Période favorable :

De juin aux premières neiges (octobre)

 

Date du parcours : 24 août 2013

Météo : beau à nuageux

Participant : Marcel

 

Toponymie :

Sagnes : de l'occitan sanha, prairie marécageuse.

 

Lien photographique :

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/CIRCUITDESSAGNES240813#

 

Lac et Tour des Sagnes

Lac et Tour des Sagnes

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