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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 08:42

PRELIMINAIRES

 

Toutes les photos de cette traversée sont visibles sur : https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/

 

J'ai projeté de faire à VTT la traversée est-ouest de la France par sa "petite diagonale", c'est à dire de Saint-Gingolph sur le lac Léman, à la frontière suisse, jusqu'à Rochefort sur la côte atlantique. On pouvait imaginer aussi de partir de Saint-Julien-en-Genevois et arriver à La Rochelle ; ce n'est qu'une question de choix.

Pour moi, le départ de Saint-Gingolph était sentimental : je voulais traverser la région du Chablais où j'ai passé une partie de ma jeunesse. Quant à l'arrivée à Rochefort, c'est la présence là-bas d'une de mes belles-soeurs qui me l'a dictée. Cela me donnait l'occasion de lui rendre visite et constituait un point de chute confortable après la traversée.

 

 Antoine, mon beau-frère, avait décidé de m'accompagner dans cette aventure, c'est pourquoi le 19 septembre, je l'ai rejoint à La Couronne où il habite, après un "prologue" de 76 km effectué par un violent mistral, excellente occasion de tester le comportement du bonhomme et du matériel !

Cette "mise en bouche" a été assez rude. Le mistral, jusqu'à Aix notamment et dans la traversée du plateau de l'Arbois, a été particulièrement gênant. J'ai été victime d'une crevaison à l'entrée de la Mède, peu avant Martigues, et j'en avais un peu plein les pattes pour la dernère difficulté du parcours, le passage du minuscule mais raide col de la Gatasse, juste avant La Couronne.

Mais j'ai eu ensuite un jour et demi pour me reposer et nous en avons profité, Antoine et moi, pour régler les derniers détails matériels de cette "expédition".

 

Puis, le 21 septembre au matin, nous avons pris le train à Marseille pour gagner Evian où nous sommes arrivés, via Lyon et Bellegarde, à 15 h 40.

Là, nous avons "chargé les mules" et, en 8 km d'une approche facile le long du lac Léman, nous avons rejoint le camping des Rys, à Lugrin - atteint tout de même par une petite côte qui a un peu éprouvé Antoine - où nous nous sommes installés vers 16 h 30.

Antoine a eu quelques difficultés à monter sa tente qu'il utilisait pour la première fois et de menus problèmes de gestion de son matériel, mais après pas mal de tâtonnements, les choses ont été réglées.

 

Et dans la soirée, comme il fallait démarrer en douceur, nous nous sommes payés un restaurant sur les bords du lac à Maxilly. Un endroit plutôt chicos, qui proposait des plats élaborés, assez fins, mais qui ne justifiait pas, à notre sens, la note salée qui nous a été présentée.

 

Je suis allé me coucher avec quelques petites inquiétudes pour Antoine. Je le trouve beaucoup trop chargé, il manque d'entraînement, et Nadine m'a dit en apparté qu'il n'était pas très en forme...

Nous verrons bien. Pour ma part, je n'ai pas non plus un entraînement extraordinaire, mais ce sera mon 32ème grand "raid" à VTT et j'ai  l'habitude de me confronter à ce genre de situation. Je n'ai donc pas trop de doutes sur ma capacité à mener cette affaire à son terme.

Dès le lendemain, nous serons fixés : une dure étape nous attend.

 

Statistiques techniques du "prologue" : Peyrolles-en-Provence - La Couronne, le 19 septembre 2013

 

Départ : 7 h 35, arrivée : 13 45

Distance : 76.7 km

Horaire : 5 h 19

Vitesse moyenne : 14.4 km/h

Altitude départ : 225 m

Altitude arrivée : 30 m

Altitude minimale : 5 m

Altitude maximale : 380 m

Dénivellation : 560 m positive, 770 m négative

Terrain : bitume 85 %, pistes et chemins  15 %

Météo : beau temps, violent mistral

 

Statistiques techniques de l'approche : Evian-les-Bains - Lugrin, camping des Rys, le 21 septembre 2013

 

Départ : 15 h  50, arrivée : 16 h 20

Distance : 8 km

Horaire : 0 h 30

Vitesse moyenne : 16 km/h

Altitude départ : 430 m

Altitude arrivée : 480 m (maximale)

Altitude minimale : 376 m

Dénivellation : 104 m positive, 54 m négative

Terrain : bitume 100 %

Météo : beau temps

 

Départ de Peyrolles le 19/09/2013, 7 h 40 : Oratoire de la route du Plan

Départ de Peyrolles le 19/09/2013, 7 h 40 : Oratoire de la route du Plan

Installation du campement à Lugrin, camping des Rys, le 21/09/2013 à 16 h 40

Installation du campement à Lugrin, camping des Rys, le 21/09/2013 à 16 h 40

1ère ETAPE : LUGRIN - THONON-LES-BAINS VIA SAINT-GINGOLPH ET NOVEL

 

  Lever un peu avant sept heures ce matin pour cette première étape que je pressens difficile. J'ai prévu en effet de gagner Novel depuis Saint-Gingolph, puis Bernex par le col de Neuva au pied de la Dent d'Oche pour rallier enfin Anthy-sur-Léman où j'ai prévu de faire étape.

  On pourra trouver que cet itinéraire n'est pas très logique pour traverser la France d'est en ouest, puisqu'il suffirait de suivre les bords du lac Léman depuis Lugrin et pousser ainsi, sans difficulté, jusqu'à Annemasse au moins. Mais j'ai ma propre logique. D'abord, je veux partir de l'extrémité est du lac, de la frontière suisse, pour que la traversée soit complète, ensuite le passage par Novel et Bernex est purement sentimental : j'y ai là-bas bien des souvenirs de jeunesse qui méritent ce détour. Cet itinéraire est par ailleurs beaucoup plus intéressant que les bords du lac.

 

   Après des préparatifs toujours un peu laborieux - Antoine a besoin de "trouver ses marques" - nous quittons le camping des Rys à 8 h 40.

A peine 2 km plus loin, à Troubois, je m'arrête à une bifurcation et ne vois plus Antoine derrière moi. Je l'attends quelques minutes puis, ne voyant rien venir, je fais demi-tour. Je le rencontre quelques centaines de mètres avant le hameau : sa chaîne avait sauté, il me dit m'avoir appelé mais je n'ai rien entendu ; en outre il s'était embarqué sur une petite route qui montait à droite, bizarrement car il suffisait de suivre la route principale pour gagner Saint-Gingolph, mais s'est rendu compte assez vite de son erreur et a repris la bonne direction.

    La suite, jusqu'à la frontière, n'a présenté aucune difficulté. La route est à peu près plate mais la circulation y est intense et j'ai hâte de quitter ce grand axe pour m'engager en pleine montagne.

    A Saint-Gingolph, j'achète du pain et un croissant et nous buvons un café-crème au bar qui se trouve au bord de la Morge, du côté français.

   

Antoine a assez bien suivi jusque là, mais le poids de son sac semble le gêner considérablement. Je décide donc de monter à Novel par la route car le sentier que suit le GR 5 est trop raide et nous imposerait des poussages inutiles. De toutes façons, je me dis que nous aurons notre dose de pistes, chemins et sentiers car il va falloir passer le col de Neuva, et celui-ci ne se laissera pas faire !

Je dis à Antoine de monter à son rythme et que je l'attendrai à l'entrée de Novel ou au premier bar venu dans le village.

Cette montée de 8 km n'est pas très raide et la route est agréable, très peu fréquentée. Mais l'ascension est soutenue, et comme c'est la première avec le chargement, elle m'éprouve un peu et j'ai légèrement mal aux reins. C'est normal chez moi au début, et cela ne m'inquiète pas outre mesure ; d'ailleurs, la douleur disparaît au bout de 3 ou 4 km et, une heure plus tard, j'arrive à Novel, joli petit village perché à 960 m d'altitude au pied du mont Grammont et de la Dent d'Oche.

   Je commande un coca-cola au bar à l'entrée du village et attends Antoine.

Une demi-heure s'écouloe, puis quarante minutes, puis trois-quarts d'heure... Je me dis qu'il est tout de même surprenant que j'aie pris autant d'avance sur 8 km et demande à un automobiste qui vient d'arriver s'il n'a pas dépassé un cycliste lourdement chargé en train de monter vers Novel. Il me répond nagativement ce qui me surprend beaucoup car il n'y a qu'une seule route qui monte à Novel côté français. J'interroge deux autres personnes, puis un Allemand me dit l'avoir vu et encouragé alors qu'il ne se trouvait pas bien loin de l'arrivée à Novel. Je me, dis donc qu'Antoine ne devrait pas tarder à arriver, même si "pas bien loin" ne veut pas dire grand chose de la part de quelqu'un qui monte en voiture !

   Plusieurs fois, je tente de téléphoner à mon comparse, mais il n'y a pas de réseau dans le secteur, sinon le réseau suisse que je ne capte pas. Au bout d'une heure et vingt minutes, toujours pas d'Antoine. Un cycliste qui arrive alors me dit n'avoir vu personne ! Voilà qui est plus que surprenant. Du coup, je suis très embêté. Ne sachant pas ce qu'Antoine est devenu, vaguement inquiet pour lui, je n'ose pas m'engager dans la traversée du col de Neuva car j'en aurais pour environ trois heures jusqu'à Bernex sans pouvoir joindre mon camarade jusque là.

   De plus en plus, je suppose qu'il a fait demi-tour mais je n'ai aucune certitude. Dans le doute, je décide donc de faire demi-tour et de redescendre sur Saint-Gingolph.Je suis assez contrarié car, d'une part je me fais un peu de souci pour lui, et d'autre part cela fiche en l'air la partie la plus belle et la plus intéressante de l'étape !

   Je fonce donc dans la descente et, à l'entrée de Saint-Gingolph, je peux enfin joindre Antoine qui, lui aussi, a tenté quatre fois de m'appeler. Il me dit qu'il est en route pour Thonon car, étant très faitigué dans la montée vers Novel, ne sachant pas où il en était de la distance parcourue, il avait décidé de faire demi-tour car il pensait que cela le ferait arriver trop tard à Novel pour envisager la suite par le col de Neuva.

   Mauvaise décision à mon sens car je suis persuadé, d'après ce qu'il m'a dit, qu'il ne se trouvait plus qu'à 2 km de Novel quand il a fait demi-tour. J'avais d'ailleurs envisagé, voyant que l'heure avançait inexorablement, de dormir à Novel où existent des hébergements et de franchir le col de Neuva le lendemain matin très tôt. Après tout, nous ne sommes pas à une journée ou deux près !

 

    Mais les choses étant ce qu'elles sont, force est maintenant de reprendre la direction de Thonon par les bords du lac - ce qui est un peu bête mais la seule option raisonnable en l'occurence. Je dis alors à Antoine de s'arrêter au camping de Saint-Disdille à Thonon, que je sais ouvert, et de m'y attendre. Inutile de pousser jusqu'à Anthy-sur-Léman où j'ai moins de certitude sur la possibilité de camper. Nous rattraperons le décalage demain sans problème.

Je m'élance donc dans une sorte de "contre la montre" un peu fou le long du lac, revenant sur Evian et essayant d'exploiter au maximum les petits cheminements cyclo-pédestres aménagés le long du lac pour éviter la circulation sur la grand route.

  Je dépasse Amphion-les-Bains, entre dans Vongy dans la banlieue est de Thonon, traverse la Dranse et arrive très vite au camping de Saint-Disdille à l'entrée duquel Antoine m'attend.

Ce camping est agréable, peu fréquenté, et nous n'avons que l'embarras du choix des emplacements. Peu après que nous ayons dressé nos tentes, un employé du camping nous apporte fort aimablement une table en bois munie de bancs ce qui ajoutera un confort non négligeable à nos âges avancés !

    Puis nous allons boire une bière à la buvette toute proche avant de terminer la soirée à l'Auberge Savoyarde, un très correct restaurant à proximité du camping.

   Lorsque je me couche, mon inquiétude est grande sur la capacité d'Antoine à poursuivre cette aventure car cette montée à Novel n'était qu'une mise en bouche, objectivement sans difficultés majeures. Il y en aura bien d'autres par la suite !

En outre, je ne peux pas me défaire d'un fort sentiment de frustration à n'avoir pas pu faire cette traversée du col de Neuva qui, je pense, aurait été un des plus beaux passages de tout le périple. J'ose espérer qu'il y en aura d'autres !

 

Statistiques techniques de la 1ère étape, 22 septembre 2013 :

 

Départ : 8 h 40, arrivée : 15 h 45

Distance : 41.7 km

Horaire : 3 h 35

Vitesse moyenne : 11.6 km/h

Altitude départ : 480 m

Altitude arrivée : 382 m

Altitude minimale : 375 m

Altitude maximale : 960 m

Dénivellation : 630 m positive, 660 m négative

Terrain : bitume 90%, pistes etchemins 10%

Météo : nuageux à beau

 

 

 

 

 

 

Antoine dans la montée vers Novel ; malheureusement, il n'ira pas jusqu'au bout !

Antoine dans la montée vers Novel ; malheureusement, il n'ira pas jusqu'au bout !

2ème ETAPE : THONON-LES-BAINS - COLLONGES-SOUS-SALEVE

 

    7 h. Le réveil de mon téléphone portable sonne et me tire d'un sommeil profond. J'ai dormi d'une traire comme une souche ! Voilà qui est bon signe pour la suite des opérations car la qualité du sommeil est un facteur essentiel dans la récupération.

   Ce matin, nous sommes un peu plus performants dans nos préparatifs, notamment Antoine qui parvient à plier et ranger tout son abondant matériel avec plus d'efficacité. Il fait beau, et cette étape ne devrait pas poser de problèmes particuliers, son profil étant peu accidenté si on la "joue" au plus simple, ce qui sera probablement le cas.

 

   Nous commençons par longer le domaine de Ripaille par une agréable piste de terre, puis nous rejoignons les bords du lac que nous suivons jusqu'au port de Rives. Ce parcours me rappelle d'agréables souvenirs de vacances chez mes cousines, alors que j'avais entre sept et dix ans !

  Suit une brève montée, et nous prenons ensuite le chemin de Corzent par une très jolie piste cyclable qui nous mène jusqu'à Port Chantrel. De là, nous suivons un bref chemin côtier, remontons vers Anthy-sur-Léman, puis vers Séchex par l'ancienne route impériale, passons à proximité du camping de la Renouillère où j'avais initialement envisagé de passer la nuit, et arrivons au port de plaisance de Sciez. Tout ce parcours, sur chemins et petites routes tranquilles, balisé en jaune, est très commode et facile. Je note cependant qu'Antoine a toujours du mal dans les brèves montées qu'il nous a fallu gravir. Cela m'inquiète un peu car l'étape est tout de même assez longue.

    De là, nous nous engageons sur les chemins forestiers du domaine de Coudrée, passons devant le château, contournons ensuite le domaine par un joli sentier à peu près plat qui longe des champs, et rejoignons le hameau de Filly.

    De ce hameau, part une piste vers le sud-ouest qui longe la grande route de Genève à 300 m de distance de celle-ci. Cette piste se rétrécit pour devenir un chemin plus étroit au bout d'un kilomètre et, à un carrefour où j'attends Antoine, je rencontre deux dames d'une soixantaine d'années qui semblent un peu égarées et me demandent où mène le chemin qu'elles sont en train de suivre et qui est également le nôtre. Je leur montre ma carte et les informe qu'elles se dirigent vers Massongy d'où elles peuvent faire un petit circuit par Quizard pour rentrer à Sciez, leur point de départ.

    Elles sont du coin mais connaissent mal l'endroit, et sont très surprises d'être renseignées par un Marseillais qui n'a jamais mis les pieds dans ce secteur et se demandent comment je fais pour me repérer ! Je leur explique qu'il s'agit surtout d'une question de grande habitude, mais elles sont encore plus impressionnées lorsque, nous demandant où nous allons aussi chargés, nous leur disons que nous nous dirigeons... vers l'Atlantique !

Forts de ce net succès d'estime, nous leur souhaitons bonne promenade et poursuivons notre chemin jusqu'à Massongy où nous nous arrêtons pour boire un café et manger un croissant.

 

    Jusque là, le parcours a été très facile et agréable, constituant un excellent échauffement.

     Les choses vont maintenant changer de caractère, car nous allons monter vers Ballaison, une des difficultés de la journée. Il n'y a que 200 m de dénivelée à gravir, mais ils sont assez raides. Afin qu'il n'en bave pas trop, je dis à Antoine de monter par la route, tandis que je m'engage par le sentier qui monte à travers le Bois Etienne ; le premier arrivé attendra l'autre devant l'église !

    L'ascension, relativement courte, s'avère rude et je suis souvent obligé de mettre pied à terre pour pousser le vélo. Lorsque j'arrive à Ballaison, je m'attends à voir Antoine, mais il n'est pas encore arrivé. Je suis à nouveau un peu inquiet car la montée par la route est normalement plus rapide, mais heureusement, il ne tarde pas trop et je le vois arriver, apparemment pas trop éprouvé. Nous faisons une nouvelle halte au bistrot du coin et nous reprenons la route plein sud, vers Marcorens. J'essaie de rassurer Antoine en lui disant que, normalement, nous ne devrions plus rencontrer de grosses difficultés jusqu'à l'arrivée au camping.

  Peu après la Croix de Sarjeu, nous nous engageons sur une large piste de terre qui se rétrécit en chemin herbeux après être passé devant un campement de gens du voyage. Puis, nous entrons plus profondément dans le bois des Bouchets mais le chemin devient de plus en plus boueux. De grosses ornières ont été creusées par des engins forestiers et de larges flaques d'eau barrent parfois le chemin sur toute sa largeur, nous obligeant à mettre pied à terre pour de fastidieux contournement à travers bois. Antoine n'apprécie guère l'exercice et bougonne un peu. Je consulte la carte et m'aperçois qu'il y a une autre possibilité, en revenant légèrement sur nos pas, pour éviter ces bourbiers désagréables qui risquent de nous faire perdre beaucoup de temps.

    Nous faisons donc demi-tour et prenons peu après un chemin qui part est sud-est au niveau des Arales en direction de Brens. Au début, il y a aussi quelques flaques d'eau mais elles se contournent facilement sans descendre de vélo. Une traversée en forêt nous conduits ensuite jusqu'à une cabane curieusement nommée "Boulevard Saint-Germain" d'où nous rejoignons facilement la départementale n°1 par une large et confortable allée gravillonnée.

 

    A partir de là, le parcours va devenir entièrement routier. Nous suivons de petites départementales peu fréquentées pour arriver à Machilly en longeant le joli plan d'eau situé au nord de la ville. Ensuite, nous prenons vers Moniaz et suivons la petite route qui longe la frontière suisse jusqu'à Ville-la-Grand d'où nous descendons sur Annemasse. La traversée de cette petite n'est pas très agréable et la suite, en direction de Saint-Julien-en-Genevois, est par endroits mal indiquée.

   Un moment, j'ai songé traverser la crête du Salève en montant par Monnetier-Mornex, mais je ne peux pas imposer cette difficulté non négligeable à Antoine et ne tiens pas non plus à ce que nous nous séparions car je crains toujours qu'il soit victime d'une grosse défaillance et il vaut mieux être deux dans ce cas-là. Nous continuons donc, par la grande route fois, assez désagréable car très fréquentée. Je distance assez vite Antoine et lui dis que je l'attendrai à l'entrée de Collonges-sous-Salève, lui recommandant de m'appeler par téléphone en cas de problème.

   Je franchis la petite côte du Pas de l'Echelle et m'arrête à un rond-point au centre de Collonges d'où j'appelle mon compère pour lui signaler ma position. Il me dit qu'il se sent très fatigué et éprouve le besoin de s'arrêter un peu pour récupérer. Je sens au ton de sa voix que le moral n'est pas non plus au beau fixe ! Je lui dis donc de prendre son temps, d'avancer tranquillement et que je l'attendrai le temps qu'il faudra.

   Du coup, je réfléchis rapidement à la suite des opérations. J'ai normalement prévu de faire étape au camping de Neydins, un peu après Collonges, mais il faut pour cela monterv encore sur 3 ou 4 km et je crains que cette dernière épreuve achève mon infortuné compagnon !

    Renseignements pris, j'apprends qu'il existe un hôtel "BuffaloGrill" à 700 m de distance. Je me dis qu'Antoine appréciera ce genre de confort et je l'appelle aussitôt pour lui proposer cette alternative qui ne change pas grand chose à la suite des opérations.

    Une demi-heure plus tard, Antoine arrive, l'air défait. Nous nous dirigeons vers l'hôtel Buffalo Grill que nous atteignons rapidement. La chambre est bon marché, modeste mais confortable et, après la douche, Antoine entreprend de vider son sac de tout le chargement qu'il estime superflu ; son idée est d'expédier dès demain par la poste son excès de bagages - c'est vrai qu'il en a beaucoup trop ! - et de tenter de continuer ainsi allégé. Il ira alors jusqu'à Bellegarde tandis que je partirai avant lui pour réaliser l'étape normalement prévue jusqu'à Nantua ; arrivé à Bellegarde, il me tiendra au courant de sa décision finale : continuer, ou prendre le train pour Marseille !

   Dans la soirée nous prenons l'apéritif sur la terrasse de l'hôtel, puis un copieux repas carné avant de gagner notre chambre pour une nuit que j'espère réparatrice.

    Et tandis qu'Antoine ronfle déjà, je me dis que c'est peut-être bien la dernière soirée que nous passons ensemble dans cette équipée, car je ne crois pas trop, malheureusement, dans la solution de "l'allégement miracle"...

 

Statistiques techniques de la 2ème étape, 23 septembre 2013 :

 

Départ : 9 h, arrivée : 17 h 05

Distance : 54.8 km

Horaire : 4 h 34

Vitesse moyenne : 12 km/h

Altitude départ : 375 m

Altitude arrivée : 513 m

Altitude minimale : 374 m

Altitude maximale : 601 m

Dénivellation : 530 m positive, 305 m négative

Terrain : bitume 60%, pistes, chemins et sentiers 40%

Météo : beau temps

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les bois du domaine de Coudrée

Dans les bois du domaine de Coudrée

3ème ETAPE : COLLONGES-SOUS-SALEVE - PORT, PRES DE NANTUA

 

   Le petit-déjeuner à l'hôtel est particulièrement appétissant et copieux : un immense buffet où l'on se sert à volonté et je ne m'en prive pas car je prssens une journée difficile.

   Après avoir pris un deuxième café, nous remontons dans notre chambre pour les derniers préparatifs de départ. Antoine a réuni dans un grand sac en plastique les affaires dont il compte se séparer et se rendra à la poste dès son ouverture à 8 h 30 ; ensuite, il prendra la route de Bellegarde pour tenter de continuer le voyage.

   Pour ma part, je suis prêt et, à 7 h 55, je monte sur mon vélo après avoir salué Antoine et lui avoir souhaité bonne route, tout en convenant de nous appeler vers midi, ou lorsqu'il arrivera à Bellegarde.

 

  Je suis tout d'abord la grande route en direction de Saint-Julien-en-Genevois, puis je la quitte pour passer par Chez Jacques et le bois de Ternier par de petits chemins sans difficultés qui me conduisent au centre de Saint-Julien. De là, alternant route et chemins secondaires, j'arrive à Chevrier où je rejoins le GR  dit "Balcons du Léman". Par ce sentier et une raide descente, je retrouve la route principale peu avant le pont sur le Rhône que je traverse pour entrer dans le département de l'Ain.

  Je monte ensuite par la route jusqu'au niveau du Fort de l'Ecluse où je dois traverser un tunnel mal éclairé. C'est un passage dangereux et je m'équipe en conséquence : lampe et gilet fluo. La route monte encore un peu, pas très raide mais soutenue, et je me dis qu'Antoine risque d'avoir encore quelques difficultés sur cette portion de l'itinéraire. Aujourd'hui, je décide de privilégier le parcours routier car j'ai de grandes incertitudes concernant Antoine et, du coup, je ne suis pas dans un état d'esprit favorable à l'aventure ! Je fonce dans la descente sur Bellegarde et, après avoir bu un café, je laisse un message vocal à Antoine pour lui dire que je continue vers Nantua en lui demandant de m'appeler dès qu'il arrivera à son tour à Bellegarde.

 

La suite remonte un peu et, peu après Châtillon-en-Michaille, je passe sur la rive gauche de la Valserine pour suivre un moment le GR de Pays, puis le GR 9 à Saint-Germain-de-Joux. Il y a là un bistrot connu, le " Bar des Amis", mais au moment où j'entre dans la localité, je reçois un appel d'Antoine.

D'un ton désolé, il m'annonce qu'il arrête là l'aventure, car quelques kilomètres après avoir quitté Collonges, il a ressenti de violentes douleurs dans les genoux ainsi que dans les avant-bras et il a compris qu'il ne pourrait pas continuer cette randonnée. Il a même été obligé de monter dans un camion dont le chauffeur l'a aimablement conduit jusqu'à la gare de Bellegarde où il s'apprête à reprendre le train pour Marseille.

   Je n'insiste pas. Je me suis bien rendu compte depuis le début qu'Antoine avait peu de chances de mener l'affaire à son terme : manque évident d'entraînement, poids du sac excessif... et 70 ans d'âge qui n'arrangent pas les choses !

 

   Cet abandon me chagrine, mais il est dicté non seulement par la sagesse, mais par la nécessité même. Je souhaite bon retour à Antoine, lui recommande de se refaire une santé et de reprendre peu à peu un entraînement régulier, et je poursuis ma route en solitaire, plogé dans des pensées contradictoires. Du coup, j'en oublie de m'arrêter au célèbre bistrot de Saint-Germain et, à 13 h, j'entre dans Nantua où je décide de faire une petite pause.

   Je bois un coca-cola dans un bistrot, prends quelques notes sur mon carnet de route, puis je vais acheter une carte pour les étapes suivantes dans la Loire et le Rhône. Je dois maintenant me diriger vers Port, de l'autre côté du lac de Nantua où j'ai prévu de faire étape au camping qui doit être ouvert selon mes informations.

   Mais je vois qu'un autre camping se trouve à Nantua même et décide d'y aller car il se trouve tout près du centre-ville ce qui est toujours commode pour diverses raisons logistiques. Mais lorsque j'arrive à l'entrée du camping en question, ouvert de toute évidence, je constate qu'il est envahi par plusieurs dizaines de caravanes de gens du voyage et, sans craindre particulièrement le voisinage de ces gens, j'ai surtout peur qu'ils soient très bruyants et que la nuit ne soit pas bien calme ! Je décide donc de poursuivre comme prévu jusqu'à Port.

  Arrivé à la route qui longe la rive sud du lac, je vois que celle-ci est fermée pour travaux. N'importe, je me dis qu'à vélo j'arriverai toujours à passer et, en effet, elle n'est coupée par une tranchée qu'au début. Ensuite, j'ai le plaisir de rouler pendant plus de deux kilomètres sur une route totalement déserte et arrive ainsi très agréablement à Port où je trouve le camping sans difficulté, au bord de la rive nord-ouest du lac.

 

  Je suis toutefois un peu inquiet car je ne vois personne sur le terrain et la réception, attenante à un restaurant est fermée. Mais rien n'indique non plus que le camping soit fermé, et j'entre dans le restaurant que viennent de quitter les derniers clients. Je demande à une dame assez âgée en train de débarrasser les tables si le camping est bien ouvert. La dame a l'air assez surprise mais me répond par l'affirmative et me dit de m'installer où bon me semble, et de venir m'inscrire plus tard dans l'après-midi.

  Je n'ai en effet que l'embarras du choix des emplacements, car je suis rigoureusement seul - et le resterai d'ailleurs toute la nuit !

L'endroit est agréable, il y a une petite table à proximité de mon emplacement et je prends tout mon temps pour bien m'installer car il est tôt. J'en profite pour faire un peu de lessive et, après avoir pris une douche, je décide d'aller faire quelques courses pour le lendemain au supermarché tout proche. Là aussi, je traîne volontairement, prends le temps d'aller boire une bonne bière au bar de la galerie marchande - il paraît que c'est un bon reconstituant ! - et je retourne  au camping où, après être passé à la réception pour payer une somme dérisoire, je me livre à une petite séance de littérature.

  Le soir, je me fais ma popote pour la première fois, utilisant un des sachets de pâtes lyophilisées que Charles m'a laissés cet été avant de partir pour la Réunion. Avec une "soupe de pêcheur" minute, un morceau de fromage, un yaourt et un café, le repas est suffisant et pas si mauvais que ça ! Puis je vais faire une petite promenade digestive sur les bords du lac avant l'extinction des feux, à 21 h.

    J'ai un peu de mal à trouver le sommeil car l'abandon d'Antoine me rend un peu triste. L'idée de continuer seul ne me dérange pas en elle-même, j'ai souvent fait de longues randonnées itinérantes de cette manière, notamment Menton-Brest et la traversée intégrale de l'Arc Alpin de Trieste à Monaco, et suis donc mentalement habitué à ce genre de parcours solitaire. Mais c'est différent de partir dès le début en solo, et de commencer un parcours avec un camarade pour se retrouver seul dès le troisième jour ; dans la tête, ce n'est pas la même chose car on n'y était pas préparé même si, comme je l'ai dit plus haut, je me doutais bien que cela risquait fort d'arriver !

  Mais je sais aussi que ce petit coup de blues ne durera pas, et que dans un jour ou deux, confronté aux réalités de la randonnée, à ses difficultés, aux recherches d'itinéraire, aux menus problèmes matériels et à la gestion de l'effort quotidien, je serai totalement à mon affaire. Et puis, comme je le dis souvent : "La joie de vivre est dans l'action !".

 

Statistiques techniques de la 3ème étape, 24 septembre 2013

 

Départ : 7 h 55, arrivée : 14 h

Distance : 65.2 km

Horaire : 4 h 32'

Vitesse moyenne : 14.4 km/h

Altitude départ : 513 m

Altitude arrivée : 550 m

Altitude minimale : 410 m

Altitude maximale : 665 m

Dénivellation : 635 m positive, 600 m négative

Terrain : bitume 80%, pistes et chemins : 20%

Météo : beau temps

 

 

 

 

  

Le lac de Nantua, vu du camping de Port

Le lac de Nantua, vu du camping de Port

4ème ETAPE : PORT - SAINT-PAUL-DE-VARAX

 

    Une nuit bien tranquille dans ce grand terrain de camping pour moi tout seul ! Le matin, je ne me presse pas ; il fait beau temps et je n'ai pas vraiment d'horaire à respecter. Je prends donc le temps de me faire deux cafés, de manger trois pains au chocolat avant de faire un brin un brin de toilette et de plier le camp.

     Par de petits chemins de campagne, je gagne d'abord facilement le hameau de Brion et, de là, je m'engage vers l'ouest syur une piste qui, peu après se transforme en un chemin plus étroit qui commence à grimper sous le couvert forestier. Sur ce tronçon, je navigue entièrement au GPS à partir de la route que j'avais programmée à la maison ; il n'y a aucun balisage et seule la direction générale me guide.

   Peu à peu, le chemin grimpe davantage, devient plus étroit et le terrain est de plus en plus difficile. Des troncs d'arbres, des branches obstruent le passage et de grosses ornières m'obligent souvent à de laborieux et fastidieux contournements. Bientôt, le sentier devient extrêmement boueux et beaucoup plus pentu, si bien que je me vois obligé de pousser le vélo.

   Je progresse ainsi difficilement dans une forêt dense et, au bout d'une bonne demi-heure de cet exercice, je vois enfin le sommet de la colline que je suis en train de gravir et j'atteins une sorte de ligne de crête parcourue par une large et confortable piste.

   Je m'en réjouis lorsque je vois un panneau me signalant que cette piste traverse une propriété privée dans les deux sens et que l'accès y est interdit !

    Evidemment, mon GPS ne signale pas ce genre de détail ! Mais comme je n'ai aucune envie de redescendre tout ce que j'ai péniblement monté, je m'engage quand même à droite en me disant que si je rencontre quelqu'un, je pourrai toujours parlementer. La plupart du temps, quand la discussion est conduite avec courtoisie, il n'y a pas de problème.

   Mais je ne rencontre personne et, peu après, j'arrive à une intersection avec une autre piste. Je prends à gauche et arrive enfin à une petite route par laquelle j'entre dans le village de Nurieux-Volognat.

   Là, estimant que j'ai assez galéré dans les bois et que j'y ai perdu beaucoup de temps, je décide de prendre la route en direction du col de Berthiand. C'est plus rapide, mais elle grimpe raide ! Un assez long passage à 10% de pente et j'arrive à l'intersection de Mornay. De là, la montée est plus douce et j'atteins sans difficulté le petit col de Berthiand à un peu plus de 700 m d'altitude.

   Il s'ensuit une belle et rapide descente jusqu'au pont de Serrières où je traverse l'Ain. De l'autre côté, je suis un peu le bord de l'Ain par la variante du GRP "Tour du Revermont" et remonte, toujours en suivant ce balisage jusqu'à Challes que j'atteins au prix de plusieurs poussages. J'aimerais bien faire une "pause bistrot" mais ce village est minuscule et je dois me contenter de l'eau de la très belle fontaine à son entrée nord.

    Ensuite, il me faut encore monter quelques centaines de mètres sur une petite route tranquille avant de descendre à nouveau sur 2 km environ. J'avise alors un chemin qui part sur ma droite et me permet de gagner le village de Charinaz-le-Haut. Enfin, je descends jusqu'à Moinans puis Rignat, tout petit village où je découvre un charmant "bistrot de pays" et je décide d'y faire une petite pause. Tout ce cheminement, depuis Challes, sur un réseau assez complexe de petites routes n'est pas évident, et mon GPS m'a été d'une grande utilité ! Par ailleurs, le profil de l'étape a été jusque là plutôt "casse-pattes" et j'ai besoin de me refaire une santé. Je discute un bon moment avec le propriétaire du bistrot, fort sympathique, qui m'annonce qu'un côte redoutable m'attend pour gagner Journans, mais qu'elle n'est pas très longue. Il ne m'en dit pas plus et, après avoir bu mon coca-cola habituel en cours d'étape, je remonte sur "Rossinante" (c'est ainsi que j'ai surnommé, sans grande originalité, mon destrier de métal) pour affronter ladite côte.

    Je ne suis pas déçu ! C'est une rampe à 25 % qui se présente à mes mollets ; à vide, un tel pourcentage est déjà très difficile à grimper, mais avec mon chargement, inutile de jouer au petit soldat ! Je mets donc pied à terre et pousse mon vélo jusqu'au-dessus de Château Pinel où je peux à nouveau pédaler. Puis, j'entame une très raide descente jusqu'à l'entrée de Journans où je mange un petit morceau au pied d'une grande croix de pierre. Puis je traverse Tossiat et arrive à la grande route de Bourg-en-Bresse au niveau de la Vavrette.

 

    Je traverse cette route et, par la petite départementale 64, arrive à Certines puis traverse les bois de la Roche et de Longchamp, longeant de nombreux et pittoresques étangs pour atteindre le village de Lent.

   J'entre maintenant dans les Dombes, un pays assez plat mais où l'abondance des étangs rompt toute monotonie. Bientôt, j'arrive à Saint-Paul-de-Varax où je décide de faire étape car celle-ci a été rude !

    J'achète quelques victuailles au village puis rejoins le camping qui se trouve 3 km au sud-est près d'un petit complexe sportif à proximité de l'Etang du Moulin. Ce camping est confortable et, là aussi, je m'y trouve pratiquement seul. Je m'y installe, prends une douche et, après m'être reposé une heure, je retourne au village où je décide de manger au restaurant car j'estime l'avoir mérité aujourd'hui.

    Le repas est un peu cher, mais il est copieux et de qualité et c'est l'estomac rempli et le portefeuille légèrement délesté que je regagne mes pénates pour sombrer immédiatement dans les bras de Morphée.

 

Statistiques techniques de la 4ème étape, 25 septembre 2013

 

Départ : 8 h 50, arrivée : 17 h 30

Distance : 67.1 km

Horaire : 5 h 56'

Vitesse moyenne : 11.3 km/h

Altitude départ : 550 m

Altitude arrivée : 255 m (minimale)

Altitude maximale : 780 m

Dénivellation : 920 m positive, 1240 m négative

Terrain : bitume : 60%, pistes, chemins et sentiers : 40%

Météo : beau temps

 

 

 

 

  

 

Dans la rude montée du début de l'étape, entre Brion et Nurieux-Volognat

Dans la rude montée du début de l'étape, entre Brion et Nurieux-Volognat

5ème ETAPE : SAINT-PAUL-DE-VARAX - POULE-LES-ECHARMEAUX

 

    J'ai dormi comme un bébé et, à 6 h du matin, je me lève car j'ai largement mon compte de sommeil. Bien sûr, il fait encore nuit et tous mes préparatifs se font à la lampe frontale ; mais comme rien ne presse, ce n'est pas un gros inconvénient et je prends tout mon temps. A 8 h, je quitte le camping et reprends la direction de Saint-Paul. Comme tous les commerces sont encore fermés, je poursuis ma route vers l'ouest et, par un cheminement assez complexe par chemins et petites routes à travers les étangs des Dombes, j'arrive à Romans puis à Châtillon-sur-Chalaronne par la départementale 17.

   Je fais une pause café dans cette bourgade et achète une nouvelle carte pour couvrir la région de l'Allier et du Puy-de-Dôme où j'arriverai bientôt.

   La forme semble bonne aujourd'hui car j'ai parfaitement récupéré des fatigues de la veille. C'est mon principal point fort : je suis loin d'être un cador sur un vélo, je suis plutôt lent, et n'ai pas une endurance exceptionnelle. En revanche, j'ai une excellente faculté de récupération ce qui me permet de repartir chaque matin presque comme si je n'avais rien fait la veille ! Cela est également vrai pour les randonnées pédestres au long cours que j'ai faites et c'est ce qui explique, associé à un bon mental dans ce domaine, que j'ai toujours mené ces entreprises à leur terme.

    Bref, je repars de Châtillon avec le moral au beau fixe ! Toujours par la départementale 17 et quelques petits chemins plus ou moins parallèles à celle-ci, j'atteins Chaneins et je franchis la Saône peu après l'Hermitage. A Belleville-sur-Saône, sur la rive droite, je m'arrête pour une nouvelle pause dans un bistrot où je bois un coca-cola. C'est une boisson que je consomme assez peu en temps ordinaire mais qui, lorsque je me livre à un effort physique régulier et relativement intense comme c'est le cas dans ces grandes randonnées, me fait beaucoup de bien.

   Peu après Belleville et juste avant Jasseron, je prends la "voie verte" sur la droite, qui longe la route jusqu'à Beaujeu. Cette "voie verte", interdite aux véhicules motorisés, est très agréable à suivre. A peu près plate, elle me permet d'avancer à bonne allure avec un minimum d'efforts et se trouve être une bonne manière d'aborder les monts du Beaujolais !

  Au bout de 10 km de ce cheminement tranquille, j'entre dans Beaujeu peu avant midi et trouve un supermarché juste sur ma route où je me ravitaille pour la journée. Il y a à côté, sur les bords de l'Ardières, un espace aménagé avec des tables et des bancs, idéal pour la pause-déjeuner, et je m'octroie ainsi une demi-heure de repos.

 

     La suite est un peu plus route : la route monte doucement jusqu'au lieu-dit Longchamp après lequel je la quitte pour un chemin de terre qui, par les Valettes, rejoint à nouveau la route que je suis après une montée assez soutenue jusqu'à la hauteur des Ardillats. Là, je quitte la route pour un chemin à gauche qui monte raide à travers bois jusqu'à Croix Gallis - je suis obligé de pousser un peu mon vélo - puis continue plein ouest par de petits vallonnements assez éprouvants et retrouve la route à la Scierie, peu avant Chenelette.

   On pourrait se demander pourquoi je m'embête avec des cheminements qui peuvent paraître assez compliqués alors qu'il aurait été plus commode, en l'occurence, de suivre tout bonnement la route ou au contraire de gagner directement Croix Gallis par les chemins depuis les Valettes. C'est que tout simplement j'aime varier les plaisirs, et que de tout faire par la route serait fastidieux avec un VTT, et qu'à l'inverse, ne passer que par chemins et sentiers serait très compliqué, très long, et très fatigant en étant chargé.

   Et de toutes façons, je fais un peu ce que je veux ! Ceci pour des esprits tâtillons qui, regardant une carte ou connaissant le secteur, trouveraient que je manque de logique. J'ai ma propre logique, un point c'est tout !

 

  Ceci étant définitivement admis, je dépasse Chénelette et, un peu plus de deux kilomètres après ce village, je quitte de nouveau la route pour un chemin qui descend sur la gauche et par lequel j'arrive au Bouzet. De là, je gagne facilement Poule-les-Echarmeaux, petit village dans la partie basse duquel se trouve un terrain de camping au bord d'un joli plan d'eau.

  Lorsque j'entre dans le camping, la petite cabane servant de réception est ouverte mais il n'y a personne. Je vais donc m'installer à proximité des sanitaires que je trouve fermés. Pourtant le camping, à l'évidence, est ouvert, mais je m'y trouve à nouveau rigoureusement seul !

   Après avoir dressé ma tente et déballé mes affaires à l'intérieur, je redescends donc à la cabane-réception. J'y entre, et trouve là un numéro de téléphone portable à appeler en cas d'absence des gérants. J'appelle donc pour signaler ma présence et une charmante dame me dit qu'elle allait s'occuper de me faire ouvrir immédiatement les sanitaires et qu'elle passerait dans la soirée, vers 19 h.

    Effectivement, quelques minutes plus tard, un employé municipal vient les ouvrir et je peux prendre ma douche, moment particulièrement agréable dans ce genre d'expédition !

     Peu après, mon téléphone portable sonne. J'ai alors la joie et la surprise d'entendre mon fils Charles qui m'appelle depuis la Réunion pour prendre un peu de mes nouvelles. Cet appel me fait un plaisir immense et, dans ce coin perdu de la France profonde, j'en aurais presque la larme à l'oeil ! Comme quoi les petits moments de bonheur sont faits de peu de choses et les gens ne savent jamais assez qu'il suffit d'un rien pour ensoleiller une journée.

 Je me trouve donc dans un état parfaitement euphorique et, après la visite de la  gérante et avoir payé au Trésor Public la somme rondelette de 3.50 €, je vais derechef à l'unique bistrot de Poule-les-Echarmeaux où je commande un pichet de beaujolais que bois à la santé de Charles et de toutes celles et ceux qui me sont chers ! Après quoi, je retourne à mon campement et  j'écris un petit haiku et un quatrain à la gloire de cette journée de pur bonheur.

   Lorsque je me glisse dans mon duvet, je me dis que je devrais proposer aux édiles de Poule-les-Echarmeaux la constitution d'un Comité de Jumelage avec Mévouillon-les-Brézouilles, autre lieu improbable du Massif Central où j'avais failli trouver la mort dans l'oubli le plus total après avoir subi l'attaque d'un nid de guêpes et m'être fait piquer à sept reprises !

   La vie ne tient pas à grand chose...

 

Statistiques techniques de la 5ème étape, 26 septembre 2013 :

 

Départ : 8 h, arrivée : 15 h 25

Distance : 64.6 km

Horaire : 5 h 19'

Vitesse moyenne : 12.1 km/h

Altitude départ : 255 m (minimale)

Altitude arrivée : 575 m

Altitude maximale : 681 m

Dénivellation : 680 m positive, 375 m négative

Terrain : bitume 50%, pistes, chemins, piste cyclable : 50%

Météo : nuageux à couvert, temps lourd

 

 

  

Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux
Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux

Ma maison, à Poule-les-Echarmeaux

6ème ETAPE : POULE-LES-ECHARMEAUX - LA PACAUDIERE

 

  Lorsque je quitte le camping de Poule-les-Echarmeaux, un brouillard à couper à la hache recouvre la campagne environnante. Cela ne me réjouit guère car la première partie du parcours va se dérouler sur route et ne sera donc pas sans danger.

   Je m'arrête au village pour acheter du pain et je vais boire un café au bistrot du coin en espérant que le brouillard se dissipera un peu.

    Mais lorsque je me remets en route, il est toujours aussi épais ; j'enfile mon gilet fluo et fixe solidement ma lampe au porte-bagages afin de me rendre le plus visible possible, puis j'entame la montée relativement raide qui me conduit au col des Echarmeaux, marqué par un rond-point trois kilomètres plus loin. Le brouillard est à peine un peu moins dense et je quitte la route principale pour la départementale 50, moins fréquentée, qui, par les Petits Echarmeaux rejoint la D. 485 à Chuzéville.

   Je continue vers l'ouest par une petite route puis un chemin de terre qui traverse la voie ferrée à Montveneur et débouche sur la D. 114. Je suis celle-ci vers la droite, traverse à nouveau la D. 485 et entre dans Chauffailles par un chemin vicinal puis la départementale 216 tandis que le brouillard se lève enfin. Ce n'est pas trop tôt, car il compliquait un peu la navigation ! Je suis maintenant en Saône-et-Loire, département dont je vais traverser les confins méridionaux. Je fais les courses pour la journée dans un supermarché et reprends la route, à présent sous un beau soleil automnal. Je suis aussi à la limite nord de la cartographie de mon GPS qui couvre le quart sud-est de la France et veille donc à n'en point sortir ; il viendra bien un moment, de toutes façons, où je serai hors de cette couverture.

    Mais pour l'heure, je gagne Saint-Denis-de-Cabanne par une série de petites routes et de chemins assez montueux où je dois pas mal m'employer physiquement. Puis je traverse Charlieu, longe la voie ferrée jusqu'à Saint-Nizier et arrive à Pouilly-sous-Charlieu où je fais la pause de midi dans un joli petit square avant d'aller boire un café.

 

    Je traverse la Loire - je suis maintenant dans le département du même nom - longe le canal de Roanne à Digoin pour contourner Briennon par le sud et prends une petite route à droite au niveau du cimetière pour arriver à un chemin de terre par lequel j'entre dans la Bénisson-Dieu au niveau de Thiollet. Je prends une photo de l'abbaye puis je prends à droite pour gagner Sainte-Marie par une côte assez raide et, de là, je traverse une petite forêt par un chemin boueux et rejoins la départementale 35 puis la 335 que je suis maintenant jusqu'à Vivans. Toute cette portion est assez agréable, sans grandes difficultés, mais je commence à souffrir d'un sérieux mal aux fesses !

    Les parcours routiers avec un sac à dos favorisent ce genre de désagrément car on est constamment assis sur la selle, pédalant toujours à peu près dans la même position et il faudrait que j'alterne davantage les passages de VTT purs et les portions sur route afin d'en limiter les effets, mais les choses risquent de ne pas s'arranger avec le temps ! De Vivans, je gagne l'étang de Corée (que vient faire ici cette évocation du "Pays du Matin Calme" ?), longe sa rive nord et, peu après, atteins la Pacaudière où je m'installe au camping municipal situé à l'entrée est de la ville, près du collège et des installations sportives.

 

   Je me souviens m'être déjà arrêté dans cette petite ville au nord des Monts de la Madeleine lorsque j'avais rallié Peyrolles depuis Herbilly dans le Loir-et-Cher en août 1989, au cours de ce qui avait été ma première expérience d'une grande randonnée itinérante à VTT ; pendant cette équipée de 10 jours, je crois que j'ai alors trouvé un nouveau "Chemin de Damas" et il y a eu ensuite 30 autres grands "raids". Celui-ci est le 32ème !

  Il est de nouveau assez tôt aujourd'hui et j'ai tout mon temps pour m'installer, prendre une douche et faire un peu de lessive avant d'aller faire un tour à pied dans cette coquette petite ville où je bois une bière dans un bar à côté du Petit Louvre, bel immeuble transformé en musée mais que je ne peux visiter car il est alors fermé.

   En chemin, j'ai remarqué qu'il y avait un grand supermarché à trois cents mètres du camping ; j'y achète une bière et un dessert pour améliorer l'ordinaire de ce soir et y fais également les provisions du lendemain ; ce sera du temps de gagné sur l'étape suivante.

   Après le repas, je retourne faire une petite promenade en ville, mais la Pacaudière "by night" ne brille pas par son animation et je me contente d'y boire un café et taille un brin de causette avec la serveuse. Comme celle-ci me demande si j'étais en vacances dans le coin, je lui réponds que oui, en quelque sorte, mais de passage seulement. Et devant sa curiosité, je suis obligé de passer à des aveux complets et lui dis donc que je suis en train de traverser la France d'est en ouest par sa petite largeur. Comme toujours dans ce cas, sa réaction est à la fois étonnée et admirative.

  "Oh là là, s'exclame-t-elle, ça doit être dur ! Vous avez du courage pour faire ça, surtout tout seul ! Et vous n'avez pas peur ? etc..., etc.."

   Ces réflexions sont toujours les mêmes et je lui explique qu'il n'y a aucune espèce de courage à avoir pour ce genre d'entreprise. C'est uniquement affaire de goût, d'organisation et d'un peu d'entraînement. Du courage, il en faut beaucoup plus pour faire face à toutes les petites situations difficiles de la vie de tous les jours !

    La solitude, c'est une question de tempérament et ce n'est pas un problème lorsqu'elle est librement consentie et non subie. Quant à la peur, je ne vois vraiment ce qu'elle vient faire là : je ne suis pas plus en danger - je le suis beaucoup moins que lorsque je me déplace en voiture - que si j'étais accompagné. Quand on est seul, on est beaucoup plus concentré sur ce que l'on fait, infiniment plus vigilant et l'on n'a à s'occuper que de ses propres problèmes. Dans un groupe, surtout s'il est hétérogène, il faut également gérer les difficultés inhérentes à celui-ci, proportionnelles au nombre des participants, ainsi que les éventuelles tensions.

    C'est pourquoi j'ai fait également beaucoup de montagne en solitaire sans avoir l'impression de mettre ma vie en danger.

   En revanche, il est indispensable dans ce cas de bien connaître ses capacités physiques et mentales, ses limites, et de bien maîtriser son sujet !

    Mes arguments ont eu l'air de la convaincre, mais elle me dit que, tout de même, la solitude lui pèserait trop.

     Et comme je n'avais pas l'intention de l'emmener avec moi pour la suite de ma randonnée, je lui ai souhaité le bonsoir et j'ai regagné mon campement pour y dormir. Seul.

 

Statistiques techniques pour la 6ème étape, 27 septembre 2013

 

Départ : 8 h 50, arrivée : 15 h

Distance : 58.4 km

Horaire : 4 h 05'

Vitesse moyenne : 14 km/h

Altitude départ : 575 m

Altitude arrivée : 350 m

Altitude minimale : 250 m

Altitude maximale : 712 m

Dénivellation : 545 m positive, 670 m négative

Terrain : bitume 70%, pistes et chemins 30%

Météo : brouillard puis beau

 

 

 

   

Abbaye de la Bénisson-Dieu

Abbaye de la Bénisson-Dieu

7ème ETAPE : LA PACAUDIERE - BELLERIVE-SUR-ALLIER

 

   Le temps est nuageux ce matin lorsque je quitte le camping de la Pacaudière. Les informations météo que j'ai prises ne sont d'ailleurs pas très optimistes pour demain où la pluie est annoncée ; la situation devrait ensuite s'améliorer. Il va donc me falloir composer avec un éventuel épisode de mauvais temps... Contrariant, car la pluie complique les choses en randonnée itinérante, mais pas dramatique si elle ne s'installe pas de façon tenace une dizaine de jours. Je suis équipé et organisé pour faire face à ce type de désagrément, donc, on verra bien !

    En attendant, je commence par boire un café au même bistrot qu'hier où je retrouve ma serveuse, toujours aussi bavarde. Elle me souhaite bonne route et bonne chance pour la suite de ma traversée et je la laisse à son percolateur pour prendre la route de Lapalisse.

     Je suis tout d'abord la Nationale 7, très fréquentée et désagréable, je ruse par les petits chemins qui la bordent de façon intermittente et la quitte au lieu-dit Chez Blain pour une petite route à gauche qui, par les Justices, me conduit plus tranquillement à Saint-Martin-d'Estreaux. Puis j'arrive à Saint-Pierre-Laval où je prends un chemin vicinal qui longe d'abord la voie ferrée et s'infléchit ensuite vers le sud-ouest pour aboutir au Moulin de Gribory où je décide de faire une petite pause sur une aire aménagée très agréable au bord du Barbenan.

    Depuis Saint-Martin-d'Estreaux, le parcours est extrêmement vallonnée. Une succession de côtes et de descentes assez courtes mais raides, où je reconnais le profil particulier des monts du Bourbonnais que je viens d'aborder. J'ai un assez mauvais souvenir de cette région montueuse que j'avais traversée en 1989 et le fait est que ces bosses sont éprouvantes car les descentes qui suivent les montées, toujours raides car elles prennent droit dans la pente, ne sont pas assez longues pour que l'on puisse récupérer des efforts fournis, et l'on se trouve donc toujours en train de "relancer" la machine et, au bout d'une dizaine de ces bosses, les jambes commencent à être lourdes !

    Personnellement, ce type de terrain ne me convient pas du tout. Je préfère grimper un bon gros col alpin ou pyrénéen que je prends à mon rythme de sénateur et où je sais que, après avoir été "au charbon" pendant deux à quatre heures, une longue descente suivra et la messe sera dite. D'autant que dans le cas d'une randonnée itinérante en autonomie, je me contente  d'un grand col par jour ! Or, en entrant dans l'Allier, j'ignore encore que je vais être soumis à ce régime de vallonnements pratiquement jusqu'au bout de ma traversée. Mais ceci est une autre histoire  et n'anticipons pas !

   Pour l'heure, je grimpe jusqu'à Châtelus en suivant maintenant le balisage du GR 3 que je ne quitte plus, par petites routes et chemins, jusqu'à Gounod en passant par Bruyère. De là, je prends une petite route vers l'ouest, et peu après Magnant, un chemin de terre qui coupe un grand virage pour entrer dans le Breuil à proximité de la chapelle romane du XIIè siècle. Face à celle-ci, un petit espace aménagé avec des bancs est propice à la pause de midi. J'y fais donc une halte d'une demi-heure avant de repartir sous un ciel incertain.

 

    Une jolie petite route forestière très peu fréquentée me conduit ensuite aux Andraux à travers une sorte de plateau au relief assez doux. Je poursuis ensuite plein ouest par un chemin, une petite route puis un sentier jusqu'à un étang à proximité du Château Vert où je retrouve la route. Peu après je prends la départementale 906b et ne la quitte plus jusqu'à Cusset, à l'entrée de Vichy.

   Le parcours est maintenant exclusivement urbain. C'est la première grande agglomération que je rencontre depuis le départ de mon périple et je dois me réhabituer à la circulation intense qu'il y règne !

   Je descends ainsi jusqu'au centre de Vichy et m'arrête dans un bistrot face à la gare. J'y bois un coca-cola que je paie 3.50 € les vingt centilitres ; du vol qualifié ! J'aurais mieux fait d'acheter une bouteille d'eau de Vichy...

   Le camping où je compte m'arrêter se trouve à Bellerive, de l'autre côté de l'Allier et n'est pas indiqué. Arrivé sur les bords de la rivière, j'interroge donc les indigènes qui, peu farouches, me renseignent aimablement. Longeant la berge vers le sud, je traverse un très joli parc par ses allées ombragées (le soleil, au demeurant, a complètement disparu derrière une épaisse couche de nuages noirs !) jusqu'au pont qui traverse l'Allier.

   De l'autre côté, je rencontre enfin des panneaux m'indiquant la direction d'un terrain de camping. Il y en a en fait plusieurs et le premier que je rencontre, sur la rive gauche du grand affluent de la Loire, est celui des Acacias.

   Il est surtout occupé par des camping-cars et des caravanes de retraités et par de nombreux bungalows. Les emplacements pour tentes sont tous libres quant à eux et j'en choisis un très bien placé, pas très loin des sanitaires, qui dispose d'un petite table ronde en pierre qui, pour être rustique, n'en sera pas moins pratique pour ma popote du soir ! A mon âge déjà avancé, je préfère de loin manger debout sur une table qu'assis à même le sol ! Il faudra que je songe d'ailleurs sérieusement, une prochaine fois, à transporter un petit siège pliant sur mon porte-bagages. Tant pis pour le poids et l'encombrement, le confort à l'arrivée prime tout pour moi !

   Après mon installation et la sacro-sainte douche, je vais boire mon reconstituant habituel, c'est à dire une bonne bière à la réception où se trouve un petit bar. Je discute avec le gérant qui me dit qu'il maintient maintenant son camping ouvert jusqu'à la fin des vacances de la Toussaint car la clientèle des retraités justifie cette ouverture, quitte à fermer la moitié des sanitaires et pratiquer un tarif réduit. J'abonde dans son sens car je trouve que septembre et octobre sont une bonne période pour prendre des vacances : pas de cohue, tarifs souvent moins élevés, et une météo qui, sauf exception bien sûr, assure de belles journées de temps stable.

    C'est d'ailleurs la raison qui m'a fait partir à cette époque.

Je vais ensuite faire une petite promenade sur les bords de l'Allier où je regarde un moment des rameurs pratiquant l'aviron - ce qui m'inspire un quatrain ! - puis rejoins mon campement pour me préparer mon souper. Puis je me mets littéralement à table, assis sur la selle de mon vélo baissée au maximum, la bécane étant calée contre le tronc d'un arbre qui me sert en outre de dossier, bénéficiant ainsi d'un confort, certes un peu spartiate, mais très acceptable !

  Je vais boire un dernier verre au bar de la réception et, quelques gouttes de pluie commençant à tomber, je me réfugie sous ma tente pour une petite séance d'écriture avant l'extinction définitive des feux.

 

Statistiques techniques pour la 7ème étape, 28 septembre 2013

 

Départ : 8 h 45, arrivée : 16 h 10

Distance : 58.6 km

Horaire : 4 h 35'

Vitesse moyenne : 12.8 km/h

Altitude départ : 350 m

Altitude arrivée : 310 m (minimale)

Altitude maximale : 530 m

Dénivellation : 530 m positive, 570 m négative

Terrain : bitume 65%, pistes, chemins et sentiers 35%

Météo : nuageux à couvert, pluvieux en soirée

 

(La suite au chapitre suivant : étapes 8 à 14)

 

 

Les berges de l'Allier à Bellerive

Les berges de l'Allier à Bellerive

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