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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 11:38

    Nous sommes six ce matin, au départ du petit hameau de la Caire, entre Saint-Julien-en-Bochaine et Lus-la-Croix-Haute.

    Après une longue période de mauvais temps, nous avons hâte de retrouver le chemin de la montagne et profitons de cette belle journée pour entreprendre l'ascension du Sarrier, petit sommet entre Toussière et le col de Lus, en limite nord du massif du Bochaine. L'altitude modeste de ce sommet et ses pentes modérées en font un objectif sûr car, après les fortes chutes de neige de ces derniers jours, la situation est très avalancheuse au-dessus de 2000 m dans les massifs au caractère plus "alpin", comme le Dévoluy voisin, par exemple.

 

   Nous chargeons nos raquettes sur le sac à dos, la neige étant très peu abondante au début, et emportons tout de même ARVA , pelles et sondes, car le risque de coulées n'est jamais complètement nul.

    Très peu de neige, donc, au départ, mais le chemin qui remonte la gorge de Toussière et couvert d'une glace affleurante qui demande de l'attention si l'on veut éviter de chuter lourdement dans l'exécution de quelque figure peu académique de patinage !

    Vers 1200 m, notre topo préconise l'abandon du sentier qui décrit un long lacet à droite, et la montée directe par le lit du ruisseau de l'Etroit. Mais celui-ci, dégarni de neige, est très boueux, glissant, et des branches basses l'encombrent manifestement et seront autant d'obstacles à la progression. Nous décidons donc de faire le détour par le chemin, et je crois que le choix s'est avéré judicieux car, malgré quelques branches ployant sous le poids de la neige, nous avançons rapidement et atteignons rapidement l'endroit où, selon le topo, il faut "s'extirper du lit du torrent" pour rejoindre le sentier.

     Tout ce cheminement, le long de la gorge et dans la forêt au-dessus, est très agréable. Les échappées vers le Dévoluy derrière nous et vers Toussière sur notre gauche sont très belles, et, la pente étant modérée, l'effort à fournir l'est également, permettant un échauffement progressif.

 

     Peu après une dernière traversée de ruisseau, vers la cote 1340, nous chaussons nos raquettes car la couche de neige devient plus épaisse.

C'est une neige légère, poudreuse, très agréable sous les raquettes, et nous gagnons rapidement de l'altitude par des pentes un peu plus soutenues pour atteindre, au sortir de la forêt après une traversée sous la face nord de Toussière, un large col non nommé sur la carte, à l'altitude approximative de 1380 m. Là, nous attendons Jean quelques minutes car il a un peu "décroché" du groupe.

     Lorsqu'il arrive, il nous fait part de son intention de faire demi-tour car, moins entraîné que nous à ce genre d'exercice, il se sent fatigué et ne veut pas nous retarder. Jean-Pierre, qui conduit cette randonnée, lui répond qu'il est hors de question qu'il redescende seul ; Jean propose alors de nous attendre là, car le sommet n'est plus qu'à 200 m de dénivelé vers le nord. Mais il y a du vent à ce col et l'attente risque d'être pénible. Nous persuadons donc Jean de monter jusqu'à la petite crête qui nous domine à peu de distance, de trouver un coin à l'abri du vent, et de nous attendre là car nous serons alors en vue les uns des autres.

     Jean se range à cette proposition et, tandis que Robert l'aide à rechausser correctement une de ses raquettes, nous commençons à gravir les pentes au nord du petit col et, après quelques lacets savamment décrits par Jean-Pierre, atteignons la crête sur laquelle court une clôture presque recouverte de neige. Peu après, Jean-Pierre demande à être relayé pour faire la trace, car c'est un toujours un effort soutenu, même lorsque la neige est bonne ; au demeurant, celle-ci est devenue plus lourde et assez collante depuis le col à la cote 1380.

      Je prends donc le relais en tête, et gravis rapidement la petite crête jusqu'à son sommet. De là, je redescends un peu pour atteindre le col Navite dominé par les dernières pentes défendant le sommet du Sarrier.

    Celles-ci sont sensiblement plus raides et il nous faut nous employer davantage, mais le passage est relativement court et, après quelques lacets, nous atteignons le sommet, à l'altitude de 1591 m.

     C'est un sommet modeste, peu fréquenté et, malgré sa faible altitude, la vue est magnifique vers la Tête de Garnesier, le col des Aiguilles et le Grand Ferrand dans le Dévoluy et, au nord, jusqu'au Moucherotte au-dessus de Grenoble.

     Au-dessous de nous, nous apercevons Jean qui vient d'arriver sur la petite crête au-dessus du col Navite et, comme il ne fait pas chaud au sommet et que nous ne voulons pas trop faire attendre notre camarade, nous entamons sans tarder la descente, après les traditionnelles photos souvenirs.

 

     C'est à la descente que je me rends compte que les pentes sommitales sont assez raides, car je souffre toujours, à raquettes, dans ces descentes que je n'ai jamais su vraiment bien négocier. Je ne suis donc pas fâché d'atteindre le col Navite ! De là, notre topo indique une descente par la grande combe issue de ce col qui rejoint le sentier de montée vers les ruines des Templiers, peu avant la gorge de Toussière.

      Mais, si l'itinéraire ne pose aucun problème d'orientation, cette combe boisée ne nous semble pas très confortable : la neige risque d'y être plus profonde et plus molle à une heure plus avancée de la journée, et la végétation peut s'avérer gênante. Nous décidons donc de revenir par le même chemin que nous avons trouvé très agréable à la montée.

    Ayant rejoint Jean, nous redescendons la petite crête qui fait suite au col Navite et cassons la croûte un peu plus bas, à l'abri du vent, modéré il est vrai, mais qui fait toujours ressentir le froid plus intensément.

 

      Le retour s'effectue rapidement et nous quittons nos raquettes au niveau du ruisseau, juste au-dessous de l'endroit où nous les avons chaussées, et hormis quelques chutes sans gravité sur la glace du chemin, nous retrouvons nos véhicules sans incident au bout de quatre heures d'une agréable et très jolie randonnée. Avec un sommet de plus à inscrire à notre tableau de chasse !

 

Fiche technique :

 

Randonnée à raquettes

Massif du Bochaine

 

Distance : 8.18 km

Altitude départ : 1000 m

Altitude sommet : 1591 m

Dénivellation : env. 650 m positive cumulée

Horaire : 4 h

Difficulté : Peu difficile à raquettes dans ces conditions

Matériel : raquettes, ARVA, pelles et sondes

Carte : IGN au 1:25000 n°3237 OT

 

Période favorable : janvier à mars, en fonction de l'enneigement

 

Date du parcours : 22 janvier 2014, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.

Météo : beau temps, un peu de vent à partir du col 1380 ; neige poudreuse peu épaisse, en phase de transformation vers 1400 m. Activité avalancheuse observée : néant ; présence de plaques à vent : néant.

Participants : Colette, Francine, Jean, Jean-Pierre, Robert et Marcel.

 

Toponymie :

 

La Caire : de la racine préceltique *kar-, désignant la pierre, très fréquente en toponymie.

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/LESARRIER220114#

  

Vue du sommet du Sarrier vers le Dévoluy.

Vue du sommet du Sarrier vers le Dévoluy.

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