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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 09:05
Le départ est un peu laborieux.

 

Depuis quelque temps, j'enchaîne les sorties assez difficiles et je commence à accumuler une certaine fatigue. Cela m'inquiète un peu car l'objectif de la randonnée d'aujourd'hui est assez lointain et la dénivellation, près de 1000 m, n'est pas négligeable. Aussi, je prends un départ prudent ; la piste, au départ de l'oratoire Saint-Roch près de Thorame-Haute permet un échauffement en douceur et, même si nous coupons quelques lacets, la pente n'est pas très raide. Raidement, nous arrivons au chalet de Miaille et, peu après, nous traversons le Riou Sec - qui porte fort mal son nom en ce moment ! - et évitant de commencer la randonnée les pieds trempés.

 

Ensuite, il nous faut gravir une pente très raide en rive gauche du Riou à travers un éboulis malcommode ; l'itinéraire est marqué par des cairns qui facilitent le cheminement sur ce terrain instable. Entre parenthèses, ce passage doit être délicat, exposé à de possibles coulées et surtout très pénible par enneigement important ; nous trouvons que le topo que nous utilisons n'insiste pas assez ce sur point. Vers 1500 m, le sentier vire à droite et devient plus plat pour atteindre peu après la bergerie ruinée de Cheinet. Nous faisons une petite halte puis nous nous remettons en route cherchant le meilleur chemin possible à travers une forêt heureusement peu dense, mais où la trace que Jean-Pierre a enregistrée sur son GPS nous est tout de même bien utile. De temps en autre, un cairn apparaît, mais on ne peut guère se fier à ces repaires tant ils sont espacés. On finit tout de même par sortir de la forêt pour déboucher sur une crête qu'il va maintenant nous falloir suivre sur une longue distance jusqu'au sommet, pour l'instant invisible.

 

Jusque là, nous avons porté les raquettes sur le sac. Bientôt, nous rencontrons les premiers névés mais ils sont épars, peu étendus et ne justifient pas pour l'instant que nous chaussions les raquettes. Mais, au-delà de la Mangeoï un peu en-dessous de 1900 m, la crête est totalement enneigée et la neige parfois molle et profonde exige que nous les mettions. Il reste environ 1.5 km pour atteindre le sommet que l'on aperçoit maintenant, petit pointement rocheux au nord, à la jonction de deux lignes de crêtes. Cela ne monte pas beaucoup, mais la progression est assez pénible car, de temps en temps, on enfonce pas mal dans cette neige lourde de printemps. Jean-Pierre et moi nous rayons donc pour faire la trace et, peu avant treize heures, nous arrivons au sommet à 2080 m d'altitude au bout de près de 4 h de marche. Nous n'avons pas eu l'impression de traîner, et nous nous disons que le topo est un peu optimiste en donnant 6 h de marche aller-retour, surtout si l'on rencontre de la neige beaucoup plus bas, pour cette randonnée qui développe une assez longue distance !

 

Francine et Richard nous rejoignent quelques minutes plus tard et nous décidons de casser la croûte au sommet, le temps étant beau et calme. Mais un petit vent d'est se met à souffler bientôt et nous devons nous mettre un peu à l'abri et nous couvrir car la sensation de froid est immédiatement assez forte. La vue est très dégagée à 360° et nous constatons que l'enneigement, au-dessus de 2000 m est encore très important. Puis, nous nous remettons en marche pour la descente. Nous pensions que nous mettrions guère moins de temps pour le retour du fait de la distance et de la pente faible, mais celle-ci est tout de même suffisante pour que nous avancions à une allure nettement plus rapide. En outre, le vent qui s'est levé a fait assez chuter la température pour que la neige ne fonde pas trop et, du coup, elle "porte" plutôt mieux qu'à la montée, facilitant grandement la progression. Finalement, la partie la plus désagréable de la descente - celle que je redoutais d'ailleurs - est le raide sentier entre l'alpage de Cheinet et le Riou Sec où l'éboulis est aussi malcommode à la descente qu'à la montée.

 

Comme nous nous y attendions, le ruisseau a grossi depuis ce matin avec la fonte de la neige et le passage est un peu plus délicat ; mais là aussi, nous parvenons à éviter le bain de pieds et ensuite, le retour par la piste ne présente plus aucune difficulté. Peu avant 16 h, nous retrouvons la voiture de Jean-Pierre après une marche de près de 6 h. Une belle randonnée sur un terrain assez varié, manifestement très peu parcourue. Le cheminement sur la longue et large crête qui conduit au sommet est très agréable mais doit être délicat par temps de brouillard car le relief est peu marqué.

 

Cette sortie en montagne a été une belle parenthèse après de longues semaines d'un temps très instable qui nous a obligés à annuler plusieurs fois nos projets de sorties ; l'air des cimes commençait sérieusement à nous manquer !
Remarque :
Il est important d'attendre que la neige ait fondu dans la partie basse de l'itinéraire - au-dessous de 1600 - afin de pouvoir gravir la pente raide entre la traversée du Riou Sec et l'alpage de Cheinet sur terrain sec. Sur la neige, ce passage n'est pas sans danger.

 

Fiche technique :
Distance : 15.3 km
Horaire : 6 h
Altitude départ : 1120 m
Altitude sommet : 2080 m
Dénivellation : 980 m positive cumulée
Difficulté : Peu difficile à raquettes (dans ces conditions, mais la difficulté peut devenir beaucoup plus sérieuse suivant l'enneigement et la qualité de la neige).
Matériel : raquettes, ARVA, pelles, sondes suivant les conditions.
Cartes : IGN au 1 : 25000 n°3541 OT et 3540 OT
Topoguide : "150 Randonnées à raquettes dans les Alpes du Sud" par Jean-François Dao.

 

Période favorable : février à avril suivant l'enneigement (attendre une bonne semaine de soleil après un épisode neigeux important pour que la neige disparaisse en-dessous de 1600 m).

 

Date du parcours : 24 avril 2013, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.
Météo : Beau temps, vent d'est modéré sur les crêtes en début d'après-midi.
Neige : Pratiquement inexistante au-dessous de 1800 m, abondante et humide au-dessus.
Activité avalancheuse observée : nulle.
Participants : Francine, Jean-Pierre, Richard et Marcel.

 

Toponymie :

Chamatte : viendrait d'une racine préceltique *kal- + *mart- signifiant "hauteur rocailleuse".

Thorame : d'un oronyme préceltique *tor- associé à un suffixe *-men d'origine obscure, signifiant "pierre" (même origine que la ville sicilienne de Taormina)

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/SOMMETDECHAMATTEDETHORAME240413#

Crête sommitale du sommet de Chamatte de Thorame

Crête sommitale du sommet de Chamatte de Thorame

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commentaires

O
For climbing mountains having large steeps we need to take extra care especially during the winter season. It is because there are high chances for us to get slip due to the mountain dew factor. Thanks for sharing your views on this topic.
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M
I'm sorry, but my english is some rough and I'm not sure I have all understood ! But I'll try to answer you. In the mountains, they are a lot of hidden dangers, especially during the winter as you righlty say. It's very important to inform about the conditions of the mountain in order to choose his objective according to these conditions, and never hesitate to give up in case of doubt. I always say that the best mountaineer is the older one !<br /> Kind regards,<br /> marcel Orengo

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