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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 10:36

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Vendredi 4 juin 2010

TOULON - LES LECQUES

 

    C'est le réveil de Charles qui, ce matin, m'a tiré de mon sommeil. Je me suis donc levé tôt, laissant dormir Patrick car l'étape à venir est courte.

    Je prends donc mon petit-déjeuner et Charles, avant de partir travailler, me laisse les clés de son appartement  en me chargeant de les déposer dans sa boîte aux lettres à notre départ.

    Un peu plus tard, Patrick se lève à son tour et, tranquillement, nous terminons les préparatifs.

    Vers neuf heures, nos affaires ayant été sorties, mon vélo chargé, je demande à Patrick si je peux fermer la maison. Comme il me répond par l'affirmative, je verrouille l'appartement, la porte d'entrée, et mets les clés dans la boîte aux lettres selon les consignes de mon fils.

    Puis, nous poussons le portail, sortons nos vélos et, sur le point de prendre le départ, Patrick s'immobilise tout à coup.

   "Ma tente ! s'exclame-t-il, je l'ai oubliée dans la chambre !".

 

   C'est embêtant, puisque je me suis débarrassé des clés, et Patrick a l'air très contrarié par cet oubli. Je tente de le tranquilliser en lui expliquant que ce n'est pas très grave : il ne nous reste plus qu'une nuit de camping et je lui propose de lui prêter ma tente ce soir, tandis que je coucherai à la belle étoile. Le temps est stable, il n'y a pas de vent et cette perspective ne me dérange pas du tout.

   Je dis à Patrick que sa tente n'est pas perdue et que je pourrai toujours aller la chercher à Toulon ou que Charles pourra me l'apporter à Peyrolles à l'occasion de sa prochaine visite ; d'ici le début du mois de juillet, il n'y a pas de projet de camping en vue !

 

     Mais cette solution n'a pas l'air d'emballer mon comparse. Je lui dis alors qu'il est peut-être possible de récupérer les clés, car elles sont réunies par un long cordon que nous pourrions tenter de crocheter au moyen d'un fil de fer. Il y a aussi la possibilité d'aller réveiller le propriétaire qui possède un double des clés.

     Patrick se met donc à la recherche d'un bout de fil de fer qui pourrait faire l'affaire et revient peu après avec l'instrument en question. En ayant recourbé une extrémité, Patrick se met donc à essayer d'attrapper le cordon reliant les clés.

   L'affaire est laborieuse. Heureusement qu'il n'y a personne et qu'aucune patrouille de police ne vient à passer car notre activité pourrait paraître louche !

    Au bout de deux ou trois minutes, nous sommes sur le point de renoncer lorsque soudain... miracle !

    Nous voyons apparaître le cordon dans la fente de la boîte aux lettres et Patrick, précautionneusement, le tire vers l'extérieur. Tout n'est pas gagné pour autant, car il s'agit maintenant de faire sortir le trousseau de clés sans perdre la "prise" !

   Doucement, pendant que Patrick maintient le cordon en tension et que les clés apparaissent au niveau de l'ouverture, je les fais glisser avec le doigt jusqu'à une des extrémités où la fente est un peu plus large. Je parviens à faire sortir la plus grosse des clés puis, une à une, je finis par récupérer ainsi tout le trousseau.

    C'est gagné ! Nous venons de satisfaire - in extrémis - au test d'admission au Brevet de Cambrioleur, 1er niveau...

   Cela s'est passé sans témoin, sans haine, sans violence... Comme Spaggiari ! Le gain, toutefois, sera plus modeste et notre exploit moins médiatisé.

 

    Nous allons immédiatement récupérer la précieuse tente, je demande à Patrick si, cette fois, il est sûr de n'avoir rien oublié et je referme toutes les issues, remets les clés dans la boîte aux lettres en ayant la sensation de "brûler définitivement nos vaisseaux", puis nous prenons enfin la route, à 9 h 24, sans nous retourner et le regard lointain fixé sur des lendemains radieux...

 

   La traversée de Toulon s'effectue sans problèmes. Nous entrons dans La Seyne-sur-Mer, gagnons le port après une petite visite du marché hebdomadaire, puis nous nous dirigeons vers Fabrégas où démarre la route qui grimpe vers Notre-Dame-du-Mai où nous avons l'intention de passer.

    Nous suivons la route car le sentier pédestre nous imposerait un poussage assez raide jusqu'à l'Aire du Boeuf où, de toutes façons, il rejoint la route.

    Celle-ci est très raide au départ, du 10% au moins, mais la pente devient très vite plus raisonnable. Nous atteignons l'Aire du Boeuf d'où se dégage une jolie vue sur la presqu'île de Saint-Mandrier et poursuivons notre ascension jusqu'à la hauteur de la route qui descend vers la station d'épuration du Cap Sicié. Là, nous décidons d'abandonner le bitume pour suivre une piste qui, par le fort oriental, conduit à Notre-Dame-du-Mai.

 

     Au début, cette piste est cyclable, mais très vite elle se redresse à tel point que nous sommes contraints de pousser. Je m'y attendais car je connais bien ces lieux pour y avoir conduit plusieurs randonnées pédestres, mais nous avions envie de corser un peu cette étape, celle d'hier ne nous ayant guère éprouvés !

    Nous parvenons ainsi au niveau du fort oriental et la vue est maintenant très étendue ; cela nous récompense de nos efforts car il fait très chaud ce matin et nous devons nous employer sérieusement ! La suite est encore plus raide sur trois cents mètres environ et le chemin se rétrécit, rendant la progression plus pénible.

    Nous croisons quelques piétons manifestement impressionnés par notre travail de Sysiphe - mais qui sans doute doivent aussi nous croire un peu dérangés du cerveau - et nous arrivons enfin à un replat où la piste s'élargit et où nous pouvons remonter sur nos bécanes.

 

   Bientôt, nous apercevons la chapelle de Notre-dame-du-Mai à peu de distance au-dessus de nous, en direction de l'ouest. La piste est à peu près plate maintenant et, très vite, nous atteignons la route goudronnée qui monte directement aux antennes toutes proches de la chapelle depuis la départementale 16.

   Mais cette route est d'une raideur extrême, d'une pente sans doute proche des 20%. Il ne reste que quelques dizaines de mètres à gravir, et comme il y a là un groupe de vététistes et d'assez nombreux marcheurs, notre orgueil et notre sens bien français du panache nous impose des les grimper sur le vélo, dussions-nous pour cela "péter une durite", définitivement !

  Cet exploit sans précédent, et qui restera ignoré, hélas, des chroniqueurs des hauts-faits de notre siècle, nous vaut des encouragements enthousiastes, quelques murmures admiratifs, des sourires amusés, des regards apitoyés... et des hochements de tête désabusés...

    Nous passons cependant avec la mine détachée des vrais Héros et allons nous effondrer peu après derrière la chapelle, haletants, suants et râlants, avec la sensation

angoissante de notre mort imminente.

 

    Mais Notre-Dame-du-Mai veillait sur nous et, intercédant sans doute auprès du Tout-Puissant pour qu'Il nous pardonne notre superbe, fit en sorte que nous survécûmes.

 

    Nous restons vingt bonnes minutes en ces lieux, terminant deux morceaux de pizzas que nous avions gardés d'hier soir, prenant plusieurs photos et admirant le paysage magnifique qui s'offre à nos yeux.

   Puis, nous nous lançons dans la descente.

    Il est inutile de vouloir suivre le sentier pédestre qui parcourt la crête jusqu'au Brusc car, sur toute sa partie supérieure, pratiquement la moitié du chemin, il n'est guère cyclable. Nous descendons donc par la route goudronnée, interdite à la circulation automobile, qui rejoint la route des crêtes puis la départementale 16. Cette route étroite est très raide dans sa première partie et il faut être très vigilants car elle est fréquentée par d'autres vététistes et de nombreux piétons.

   Mais nous arrivons sans encombres à l'entrée de Six-Fours où le groupe de cyclistes rencontré sous la chapelle nous rejoint et, tels des kamikazes d'un autre genre, "brûlent" les stops, lancés comme des missiles. Un peu inconscients, tout de mêmes, ces lascars, et leur "carrière" risque d'être brève...

 

     De Six-Fours, nous gagnons Bandol par le bord de mer. Ensuite, il n'est guère possible de suivre le sentier du littoral qui, à partir de Pierreplane rejoint les Lècques par le Port d'Alon, car il est étroit, accidenté et nous imposerait de pousser la plus grande partie du trajet. Il existe bien un réseau de pistes qui parcourt le massif, mais en l'absence de carte précise, les suivre peut s'avérer compliqué.

    Nous décidons donc de "faire simple" et suivons tout bonnement la route principale, par l'intérieur. Elle monte un peu au début et il fait très chaud, mais l'effort est de courte durée et, bientôt, nous entrons dans Saint-Cyr-sur-Mer et arrivons rapidement au Camping des Baumelles où nous allons passer la nuit. Il est 14 h 35 ; nous ne sommes jamais arrivés si tôt à l'étape !

 

    Nous nous installons dans la partie haute du terrain où il y a moins de monde et où nous serons plus au calme, puis, après nous être douchés et changés, nous allons boire une bière dans une buvette sur la plage.

     Et vers dix-huit heures, nous nous installons au snack-bar du camping où, devant une bière et une assiette de frites nous assistons à une défaite peu glorieuse, et surtout inquiétante pour son avenir, de l'équipe de France de foot face à la Chine.

    Cela ne nous coupe pas l'appétit pour autant, et après le repas, nous nous endormons béatement dans des rêves de victoires. Les nôtres.

 

Fiche technique :

 

Distance : 49 km.

Horaire : 3 h 20'

Moyenne : 14.6 km/h

Altitude départ : 5 m

Altitude arrivée : 20 m

Altitude minimale : 0 m

Altitude maximale : 358 m

Dénivellation : 410 m positive, 390 m négative

Beau temps, 20° à 30°

 

Lien photographique : http://picasaweb.google.fr/vieuxloup52/TOURDEPROVENCE13TOULONLESLECQUES#

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