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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 10:27

1ère ETAPE : HELLBOURG (Cirque de Salazie) - LA ROCHE MERVEILLEUSE (Cirque de Cilaos)   

 

Charles étant parti en mer pour cinq jours et Marie-France rentrée en métropole, me voilà seul à présent à la Réunion.

     Je vais donc en profiter pour partir trois jours en randonnée itinérante autour du Piton des Neiges, parcours que mon fils a effectué il y a quelques mois et qu'il m'a conseillé de faire.

 

     Je pars donc très tôt ce matin de Sans-Souci pour me rendre dans le cirque de Salazie, plus exactement dans l'îlet de Hell-Bourg pour ma première étape que  je pressens assez difficile avec ses 1500 m de dénivelé à la montée.

      Les distances ne sont pas énormes à la Réunion, mais on y passe du temps car les routes, en terrain montagneux, sont raides, sinueuses, et parfois étroites ; ce sont des parcours assez "sportifs" !

     A l'entrée de Salazie, je m'arrête pour boire un café et continue ma route jusqu'à Hell-Bourg où je me gare tout en haut de l'îlet, près du stade comme me l'avait conseillé Charles.

     Il est 7 h 05 lorsque, assez lourdement chargé car j'ai opté pour l'autonomie complète, je quitte le parking pour m'engager sur le sentier menant à Cilaos. Le chemin est parfaitement indiqué et balisé comme c'est presque toujours le cas dans cette île où la pratique de la randonnée est extrêmement développée.

    Le sentier grimpe assez raide d'entrée de jeu et j'adopte un rythme prudent, histoire "d'entrer dans le match" progressivement. Il y a plus d'un an que je n'ai plus fait de randonnée itinérante, depuis le treck au Triglav, en Slovénie en juillet 2013 avec Rémi et Charles, juste avant le départ de ce dernier pour "l'île Bourbon". Il me faut donc me réhabituer un peu à ce type d'effort et au poids du sac.

    Je me sens bien, cependant, et c'est sans problème particulier que j'arrive au belvédère de Bémahot d'où l'on a une vue saisissante sur tout le cirque de Salazie et où je m'accorde une petite pause.

    Ensuite, la traversée de la forêt de Terre Plate permet de souffler un peu car le chemin devient plus horizontal et le sol est très régulier contrairement à la plupart des sentiers de l'île.

   Mais ce répit est de courte durée car j'aborde ensuite la sévère ascension qui va me conduire jusqu'au Cap Anglais, portion la plus raide et la plus longue de la montée.

    J'y arrive vers midi, alors qu'un léger brouillard rôde sur les crêtes sous le Piton des Neiges.

    Après une courte pause, je reprends ma route en direction du gite de la Caverne Dufour ; je pensais avoir fait le plus dur de la journée, mais cette dernière partie de la montée me semble interminable. Le chemin, moins raide, est plus chaotique et, frayant son passage à travers de hautes bruyères, il ne permet pas une vue étendue et l'on n'a pas l'impression d'avancer ! Et lorsque j'aperçois enfin le gite et qu'il me semble en être à peu de distance, il me reste en fait près de quarante-cinq minutes avant que j'y arrive, à treize heures quinze. Je n'ai pas réalisé un temps extraordinaire pour gravir ces 1500 m mais, avec les pauses et compte tenu des quinze ou seize kilos que je porte sur le dos, je ne suis pas mécontent tout de même !

  Je me paie un coca-cola au refuge et descends m'installer à une table quelques mètres en contrebas où je sors mon casse-croûte pour la pause de la mi-journée.

 

  Et au bout de quelques minutes, tandis que je contemplais en mangeant les pentes du Piton de Neiges gravi avec Charles quinze jours avant, je m'entends interpeler par une voix féminine : c'est Odette qui vient de m'apercevoir alors qu'elle était aussi en train de manger avec Bernard à une table quelques mètres plus haut.

    Je m'attendais à les rencontrer aujourd'hui car je savais qu'ils devaient monter à la Caverne Dufour pour faire demain l'ascension du Piton, mais je pensais plutôt les croiser à ma descente vers Cilaos. Ils sont partis tôt - judicieusement - du Bloc, au-dessus de Cilaos, et sont au refuge depuis midi et demi environ.

    Ils descendent donc me rejoindre à ma table et nous terminons notre repas ensemble ; moment agréable que cette "rencontre au sommet", et ce n'est qu'une heure plus tard que je prends congé de mes amis pour entamer la longue descente vers Cilaos, que je redoute un peu.

     Mais cette pause a été bénéfique et c'est assez ragaillardi que je me remets en route pour la dernière partie de mon étape.

 

     La descente, pour le coup, débute par une courte remontée vers le col qui la précède. Mais celle-ci n'est pas très dure et les conditions météo sont bien meilleures que lorsque nous avons franchi ce col à la fin du mois de septembre !

     Et comme la première fois, la portion menant à la cabane du plateau du Grand Matarum me paraît relativement facile bien que, à cause sans doute de la difficulté de la montée de ce matin et du poids du sac, j'y mette nettement plus de temps.

   Lorsque j'arrive à la cabane où nous avions passé la nuit du 26 au 27 septembre, il est 15 h 40 et je m'accorde une nouvelle pause. Il y a là un groupe de randonneurs en compagnie d'un accompagnateur en moyenne montagne qui s'apprête à monter vers le refuge ; comme ils sont assez bruyants, je ne m'attarde guère et, après avoir fait le plein d'eau à la source captée face à la cabane, je me remets en chemin pour la dernière partie de la descente.

     Celle-ci m'éprouve un peu plus, bien que moins raide, probablement du fait d'une certaine accumulation de fatigue, et je ne suis pas fâché d'arriver au lieu-dit Le Bloc où, de nouveau, je m'arrête un peu pour me reposer et repérer la suite de mon étape sur la carte.

    La Roche Merveilleuse n'est plus très loin mais il va me falloir tout de même fournir un dernier effort : après un petit parcours en descente sur la route menant à l'Ilet à Cordes, je dois remonter un peu sur une petite route forestière pour atteindre mon lieu de bivouac ; en chemin, j'ai la surprise de rencontrer sur le bord de la route, un sonneur de trompe de chasse  alpine en train de jouer "Amazing Grace" sur son imposant instrument ! Je m'arrête un moment pour l'écouter et, tandis qu'il fait une petite pause, je m'en vais le saluer et lui demande s'il connaît "Le Printemps à Novel", morceau assez connu dans la région du Chablais. Il me répond qu'il est d'Evian et connaît parfaitement cet air, sur quoi il se met immédiatement à me le jouer tandis que je le fredonne à mi-voix. Le moment est très émouvant dans cet endroit perdu de la Réunion, à des milliers de kilomètres des Alpes, tandis que, vers dix-sept heures, le soleil commence à baisser sur ces terres du Sud lointain !

   A la fin du morceau, je le remercie et reprends mon chemin en direction de la Roche Merveilleuse où j'arrive à 17 h 30.

   Et tandis que j'installe mon bivouac, très rustique, sur la table d'un de ces kiosques omniprésents à la Réunion, le son de la trompe de chasse résonne encore jusqu'au coucher du soleil, accompagnant de fort agréable manière mon frugal repas.

    Puis, après un café soluble, je m'installe dans mon duvet à l'abri du kiosque, et ne tarde pas à m'endormir du sommeil du Juste sous la voûte étoilée du ciel austral.

 

Fiche technique :

 

Randonnée pédestre

Massif du Piton des Neiges, île de la Réunion

 

Distance : 15.6 km

Altitude départ : 1000 m

Altitude maximale : 2479 m

Altitude arrivée : 1415 m

Dénivellation : 1505 m positive, 1065 m négative

Horaire : 6 h 30

Difficulté : P3, T1

Matériel : Chaussures de montagne, bâtons de marche

Carte : IGN au 1:25000 n°4402 RT

 

Parcours effectué le 12 octobre 2014.

Météo : Nuageux, passages de brouillard vers midi

Participant : Marcel

 

Toponymie :

 

Salazie : pourrait venir du malgache Saolozy signifiant "Bon Campement"; autre étymologie possible : peut-être des Salazes, rochers caractéristiques de ce cirque, mot issu du malgache Salazhon désignant un trépied pour marmite.

 

Hell-Bourg : rien à voir avec l'enfer, mais nom donné en hommage au Gouverneur de l'Ile Bourbon Louis de Hell.

 

Cilaos : du malgache Tsilaosa, "Lieu Sûr".

 

 

 

 

 

 

 

    

 

  

Vue sur Salazie depuis le belvédère de Bémahot.

Vue sur Salazie depuis le belvédère de Bémahot.

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