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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 10:38

    Voilà maintenant une semaine que je suis rentré de mon séjour réunionnais. Je suis resté dans l'excellente dynamique sportive de ce très beau voyage, enchaînant plusieurs sorties à VTT et à pied.

    Et aujourd'hui, accompagné d'Armelle et de Richard, je vais retrouver les paysages alpins pour une randonnée inédite dans les préalpes de Digne, au-dessus de Barles.

     Dès le début, j'ai quelque difficulté à trouver la route du Château, point de départ de la randonnée, car celle-ci, depuis Barles, n'est guère visible et le hameau n'est indiqué que dans l'autre sens. Et lorsque nous arrivons au bout de la route, nous rencontrons une autre difficulté : celle de trouver à garer ma voiture. Heureusement, ayant demandé à un autochtone où je pourrais la laisser sans gêner personne, ce dernier m'indique un emplacement à l'entrée d'un chemin où, selon lui, personne ne viendra aujourd'hui.

   Tandis que nous nous préparons, une brave chienne Labrador vient nous saluer ; à l'évidence, celle-ci est habituée aux randonneurs : j'ai lu sur le topo trouvé sur internet qu'elle avait servi de guide à une dame, l'accompagnant tout au long de la randonnée et qui, ainsi, n'a eu aucun problème d'orientation !

    Mais son propriétaire - celui-là même qui nous a indiqué où nous garer - nous demande de la chasser dès qu'elle commencerait à nous suivre car il a l'intention de l'emmener en promenade.

    Et dès que nous nous mettons en chemin, ce sympathique animal s'empresse effectivement de nous emboîter le pas ! A regret, je lui enjoint énergiquement de faire demi-tour et de rentrer à la maison ; ce à quoi elle obtempère, mais, à l'évidence, avec beaucoup de mauvaise grâce.

 

    Nous continuons donc notre chemin, quittant très vite le balisage jaune qui descend à notre gauche et par lequel nous devrons revenir, et suivons un étroit sentier qui, par une marche à flanc, se dirige vers la crête bien visible qu'il va nous falloir atteindre pour gravir le sommet de la Laupie, loin devant nous en direction de l'ouest.

   Nous traversons une ravine très raide puis commençons à grimper au mieux, "à vue", par de vagues traces pour gagner la lisière de la forêt en bordure de crête.

   Cette première partie de l'ascension n'est pas très agréable : le terrain est raide, encombré de branches de bois mort, et le cheminement s'en trouve compliqué. L'orientation, au demeurant, n'est pas difficile car la ligne générale, par temps clair, est évidente. Il s'agit simplement de trouver les meilleurs passages possibles à travers cette forêt heureusement peu dense.

   Une vague trace, qui se perd souvent, permet de progresser globalement le long de la crête. Mais la progression, sur un terrain plutôt raide, est assez pénible.

   A l'altitude approximative de 1580 m, la forêt fait place à un terrain plus confortable, sur la pelouse alpine. Mais en fait de pelouse - terme utilisé dans le topo - il s'agit plus précisément d'une sorte de savane d'altitude tant l'herbe est haute sur cette crête de toute évidence très peu parcourue !

  Les troupeaux n'y viennent pas car elle est bordée de ravines extrêmement raides où les bêtes, les moutons en particulier, seraient en danger permanent de chute. A ce propos, je trouve d'ailleurs que l'auteur du topo trouvé sur internet n'aurait pas dû écrire, sans autres précisions, que cet itinéraire est accessible aux enfants : certes, il l'est si les enfants en question sont entraînés à la marche - j'ai fait avec les miens des parcours bien plus délicats - mais il eût fallu préciser tout de même que cet entraînement est indispensable et qu'ils soient bien encadrés, car une chute dans les ravines, surtout à droite, côté nord, pourrait être fatale.

   Notre ami Richard lui-même, assez sensible au vide, ne s'approche guère des bords de la crête !

   La remontée de cette crête, à travers les hautes herbes est très longue. Je me sens un peu fatigué aujourd'hui, et j'avoue que, le sommet se dérobant à chaque bosse gravie, elle me paraît interminable ! Mais nous parvenons quand même à la Laupie, à 2025 m d'altitude, d'où nous apercevons maintenant, droit devant nous, l'objectif final de la randonnée, un sommet pyramidal d'apparence très raide où il va falloir sans doute s'employer violemment !

   Pour l'atteindre, il faut commencer par descendre d'une cinquantaine de mètres jusqu'à un collet où nous rencontrons le GR que nous allons devoir suivre au retour. Puis, après un bref replat, nous commençons à gravir les 200 m qui nous restent. Il sont en effet fort raides, et c'est surtout leur descente, au retour,  qui me préoccupe !

   Nous sommes bien heureux d'atteindre le sommet des Cimettes, également nommé Sommet de Clot Ginoux,  à 2112 m, après trois heures de marche exactement, temps indiqué dans le topo. La température étant clémente, sans vent, et la vue dégagée à 360°, nous décidons de casser la croûte ici même avant d'entreprendre la descente.

   Nous bénéficions aujourd'hui de conditions idéales : une très belle journée automnale et nous prenons donc notre temps car la météo ne risque pas de changer d'ici peu.

 

   A treize heures dix, cependant, nous nous remettons en route car le retour est long. La distance est importante et il devrait nous prendre autant de temps que la montée.

   La descente du sommet est pénible, comme je le redoutais. Le terrain est très raide et les genoux souffrent ! Heureusement, elle n'est pas très longue et nous abordons bientôt, suivant les traces du GR,  une grande traversée dans des pentes de pierraille raides sous le sommet de la Laupie atteint à l'aller. Pour être à peu près horizontale, cette traversée n'est pas très confortable car la raideur du terrain soumet les chevilles à assez rude épreuve.

    On atteint ainsi à nouveau une ligne de crête au niveau du Clot de Nouvelle qu'il va nous falloir suivre jusqu'au col de Clapouse où j'étais venu il y a quelques années par le versant ouest à VTT en compagnie de Richard et de Patrick.

   La progression sur cette crête est facile et évidente mais, au-dessus du col de Clapouse une rupture de pente impose à nouveau une descente extrêmement raide. Les traces du GR ne sont pas toujours faciles à suivre et, souvent, nous nous dirigeons à vue pour les rejoindre de temps à autre.

   Nous parvenons ainsi à un vaste replat que je pense être le col de Clapouse. Je suis toutefois surpris de ne pas trouver de panneau l'indiquant, comme il me semble que c'était le cas. Je consulte mon GPS, mais j'ai la mauvaise surprise de constater qu'il refuse de fonctionner ; je croyais pourtant avoir mis des piles neuves au sommet, tout à l'heure, mais sans doute me suis-je trompé et j'ai dû emporter des batteries usagées. Il va donc falloir me passer de cet outil et revenir aux bonnes vieilles méthodes : carte et éventuellement boussole et altimètre.

   Bien que rompu à ce genre d'exercice, j'ai du mal à me situer exactement ; le topo parle d'un balisage jaune qu'il faut suivre à gauche à partir du col, mais je ne vois aucune trace de ce balisage.

  Nous suivons donc un vague sentier qui part sur notre gauche et par lequel nous espérons rejoindre le balisage. Et tandis que nous cheminons sur le versant est en direction de la vallée de la Descourre que nous devrons rejoindre, nous apercevons, 200 m en contrebas, un grand troupeau de moutons gardé par deux "Patous". Il faudra donc de toutes façons contourner ce troupeau si nous ne voulons pas avoir maille à partir avec les chiens.

   Je ne suis toutefois pas très inquiet car je vois que deux bergers sont installés un peu plus haut et je suppose qu'ils interviendront en cas de problème.

  Cependant, je ne souhaite pas m'approcher du troupeau pour ne pas le déranger et, continuant notre mouvement tournant à flanc de coteau, nous traversons une petite ravine pour remonter vers une cabane où nous apercevons enfin le tracé jaune. Je me rends compte qu'en fait, nous n'étions pas encore arrivés exactement au col de Clapouse et qu'il aurait fallu encore franchir une petite bosse qui le masquait à nos regards. Mais l'altitude que me donnait mon altimètre au premier replat était exactement la même que celle du col, ce qui explique mon erreur.

  Mais au final, cette erreur nous a plutôt fait gagner du temps en traversant à flanc sous le versant est du col car nous avons parcouru moins de distance.

   Maintenant, il nous suffit de suivre le balisage qui va nous permettre de gagner le fond de la vallée. Le sentier est maintenant évident, très bien tracé. Il reste sur la rive droite du torrent de la Descourre et évite donc de nous ramener vers le troupeau que nous laissons donc assez loin sur notre gauche.

   Bientôt, nous atteignons une bifurcation où une variante permet de monter au col de Clapouse par la cabane de Chine et gagnons sans difficulté le lit du torrent. Nous le traversons une première fois puis suivons un moment son cours même avant de repasser rive droite.

  Un très agréable parcours en forêt permet, après un long cheminement, de gagner le hameau des Vaux, accessible seulement aux 4x4 autorisés et où seules quelques maisons sont temporairement habitées. Il paraît qu'une de ces maisons abrite un seul habitant permanent ! De là, nous rejoignons une large piste que nous allons suivre presque jusqu'au bout.

  Nous traversons le lit d'une large rivière qui me fait penser - toutes proportions gardées ! - à la Rivière des Galets avant d'entrer dans le Cirque de Mafate à La Réunion ! En beaucoup moins abrupt, moins sauvage et sans la luxuriance de la végétation. Je reconnais qu'il faut beaucoup d'imagination pour comparer l'incomparable, mais je n'en manque pas !

   Après un assez long parcours sur cette piste, un peu monotone d'ailleurs, il nous faut la quitter pour une dernière montée sur la gauche afin de regagner notre point de départ au Château.

 Cette dernière difficulté surmontée, nous entrons dans le hameau, accueillis avec enthousiasme par la chienne Labrador tandis qu'un paon, des dindes, un impressionnant dindon, des canards, des oies et toute une basse-cour viennent également à notre rencontre. Honorés par un tel comité d'accueil, nous saluons tout ce beau monde avant de reprendre la route pour affronter la dernière et la moins agréable épreuve de la journée : les embouteillages de Digne !

 

Fiche technique :

 

Randonnée en montagne

Préalpes de Digne

 

Distance : 14.5 km

Altitude départ : 1150 m

Altitude minimale : 1071 m

Altittude sommet : 2112 m

Dénivellation : Environ 1200 m positive cumulée

Difficulté : P3, T1

Matériel : Chaussures de montagne, bâtons de marche

Carte : IGN au 1:25000 n° 3439 ET

 

Date du parcours : 30 octobre 2014

Météo :  beau temps

Participants : Armelle, Richard et Marcel

 

Période favorable : automne (déconseillé par temps de neige).

 

Toponymie :

 

Barles : de l'occitan barla signifiant bourbier, du verbe barlacar, tremper.

La Laupie : transcription erronnée de "l'Aupie" signifiant tout bonnement alpage.

La Descourre : du provençal descourrous, vilain, mal arrangé.

Clapouse : signifie pierreux en provençal (un claps est un amas de blocs)

 

Lien photographique :

 

https.picasaweb.google.com/vieuxloup52/SOMMETSDELALAUPIEETDESCIMETTES301014#

 

 

 

 

 

 

Le sommet des Cimettes vu de la Laupie

Le sommet des Cimettes vu de la Laupie

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