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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 16:48

   Il est huit heures et quart lorsque nous nous mettons en route depuis le petit parking de Saint-Ours, au-dessus de Meyronnes. Nous voici enfin au départ de cette Tête de la Courbe dont j'ai repoussé quatre fois l'ascension pour cause de mauvaises conditions météo !

   Je suis accompagné pour l'occasion de Nicole et Jean-Pierre chez qui nous avons passé la nuit à Jausiers, de mon vieux copain d'escalade Alain, et de Robert qui posède une maison à Barcelonnette et qui nous a rejoints ce matin.

 

   Au début, nous suivons le tracé du "GR de Pays" qui monte en direction du col de Mirandol et que j'avais déjà emprunté lorsque nous avions gravi la Tête de l'Homme. Il monte confortablement jusqu'à la cabane du berger que nous atteignons rapidement. Le rythme est assez soutenu ; avec Jean-Pierre qui va devant, il fallait s'attendre à ne pas traîner ! Et encore, je suis cetain qu'il modère son allure, sachant qu'il se trouve avec des gens moins entraînés que lui. Mais ma forme est bonne, et je tiens assez bien la cadence.

 Au-dessus de nous, dans les grandes pentes sous la Tête de l'Homme, un Patou qui garde un grand troupeau de moutons, aboie ; il nous a repérés, mais nous nous trouvons loin de lui et il comprendra vite que nous n'allons pas dans sa direction. C'est tant mieux, car ces animaux peuvent être dangereux : plusieurs personnes se sont déjà fait mordre - dont notre propre copain Jean-Pierre - alors qu'elles n'avaient pas un comportement agressif ni ne manifestaient d'agitation particulière. Jean-Pierre, qui connaît plusieurs éleveurs dans la vallée, nous raconte que même les bergers se font mordre parfois ! Prudence donc...

  Mais nous continuons notre chemin sans encombres et, sur un replat avant les grands éboulis donnant accès à un collet au nord-ouest de la Tête de la Courbe, nous faisons une petite pause. Là, Nicole nous annonce qu'elle n'ira pas plus haut. Elle a déjà gravi ce sommet et sa motivation est donc moins forte que la nôtre ; elle continuera en direction du col de Mirandol et redescendra tranquillement à Saint-Ours où elle nous attendra à la voiture.

   Après avoir grignoté un morceau, nous continuons notre montée et abordons les grandes pentes d'éboulis  qui font suite. Le terrain est maintenant plus raide et la progression dans cette "casse" formée de blocs de dimensions diverses et plus ou moins stables devient plus pénible.

   Sur notre droite, nous apercevons une vingtaine de chamois sous les escarpements sud-ouest de la Tête de la Courbe, qui s'éloignent prudemment à notre vue. Nous prenons le temps de les observer, puis reprenons notre ascension, toujours à bonne allure et, bientôt, nous abordons le dernier couloir avant le collet qui se trouve maintenant à peu de distance. Cette dernière partie  de caillasse est vite enlevée et, à 10 h 50, nous débouchons sur la crête au niveau du collet, à 2850 m d'altitude.

   L'endroit est très sauvage et la vue sur l'autre versant est saisissante avec, face à nous, le Brec de Chambeyron qui domine les environs. Nous mangeons à nouveau quelques abricots secs, je prends quelques photos, et nous repartons en direction de la Tête de la Courbe.

 Un bon sentier permet tout d'abord de contourner par la droite les escarpements de l'arête nord-ouest, puis la trace devient plus vague et remonte directement dans la pente, sur un terrain raide et assez instable pour rejoindre la crête. Un petit pas d'escalade sans difficulté mais un peu exposé demande de l'attention, puis on suit plus ou moins le fil de l'arête, parfois aérien, sur une courte distance et l'on débouche sur le grand plateau sommital. On gagne très vite le cairn qui marque le sommet et l'on décide de casser la croûte à cet endroit. Il est fait beau, il n'y a pas de vent et la température est clémente ; il est 11 h 30. Nous avons mis trois heures heures quinze d'ascension ce qui représente 400 m de dénivelé à l'heure. Ce n'est pas exceptionnel, mais c'est honorable pour des gens de notre âge !

 

  Après le repas, nous entamons la descente par le même chemin jusqu'au collet. Celle-ci, comme presque toujours, s'avère plus délicate que la montée. Il faut notamment faire attention à la qualité du rocher, assez médiocre dans l'ensemble. Le petit passage d'escalade est franchi sans difficultés et nous retrouvons assez vite à la cote 2850 d'où nous allons maintenant suivre la crête intégralement en direction du nord-ouest.

  Cette crête ne présente aucune difficulté technique, mais elle est longue et la succession de brèves montées et descentes la rend assez "casse-pattes". Mais ce parcours est magnifique et, après avoir passé Tête des Adrechouns, nous rencontrons sur notre gauche, légèrement en contrebas, une importante harde de jeunes bouquetins ; puis, un peu plus loin, une autre bande de mâles plus âgés. Nous traversons la Tête de l'Eyssilloun et, après un dernier passage rocheux dans une vague petite cheminée, nous atteignons les pentes d'herbe qui marquent la fin de la crête proprement dite, à peu de distance du col de Mirandol.

 

   De là, il ne nous reste plus qu'à dévaler ces grandes pentes d'alpages, à peu près directement. Mais cette descente, rapide, est raide et soutenue et mes genoux commencent à souffrir un peu ! Je photographie au passage quelques édelweiss, fleurs assez rares que je n'ai pas souvent vues en montagne et, un peu en contrebas de la cabane du berger que nous avons laissée à notre gauche, nous laissons passer un groupe de quatre vététistes dont le dernier exécute fort proprement un très élégant "soleil" dans un virage du sentier. Il s'en relève heureusement sans dommages et reprend sa descente à la suite de ses compagnons.

  La dernière partie du sentier, sur le "GR de Pays" reste d'une raideur respectable, et ce n'est qu'à deux ou trois cents mètres de l'arrivée que le chemin s'élargit et redevient à peu près horizontal. Nous retrouvons la voiture de Jean-Pierre - et Nicole qui nous a attendus ici - à quinze heures trente cinq. L'affaire a été assez rondement menée et je suis rassuré à la fois par ma condition physique et par la tenue de mon tendon d'Achille ; je devrais pouvoir tenir le coup sur les rudes sentiers de l'île de la Réunion où je vais me rendre prochainement !

  Il y a là-bas encore de belles journées en perspective.

 

Fiche technique

 

Randonnée en montagne

Massif de l'Ubaye

 

Distance : 11.2 km

Altitude départ : 1780 m

Altitude sommet : 3089 m

Dénivellation : Env. 1400 m positive cumulée

Horaire : 5 h 45

Difficulté : P3, T1 (quelques courts passages T2 sous le sommet)

Matériel : Chaussures de montagne, bâtons de marche

Carte : IGN au 1:25000 n° 3538 ET

 

Période favorable : juin à octobre (prudence en cas de neige ou de verglas)

 

Date du parcours : 7 septembre 2014.

Météo : Beau à nuageux.

Participants : Nicole, Alain, Jean-Pierre, Robert et Marcel.

 

Lien photographique :

 

https//album.zaclys.com/T-TE-DE-LA-COURBE-3089-m

Descente de la Tête de la Courbe, sur l'arête nord-ouest

Descente de la Tête de la Courbe, sur l'arête nord-ouest

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