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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 10:15

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   Aujourd'hui, mercredi 20 avril, nous partons pour une randonnée un peu sportive dans le massif de la Sainte-Baume. Je suis accompagné pour l'accasion d'Armelle qui fait son retour parmi nous après un long arrêt dû à une fracture du poignet, de Catherine que je ne connais pas, de Colette, ancienne "briscarde" de notre groupe, d'Odette et de son compagnon Bernard, et de Robert.

       L'approche du sentier Marcel Estruch depuis l'Hôtellerie de la Sainte-Baume est assez longue : il faut emprunter le "Sentier Merveilleux" vers l'est jusqu'au carrefour des "Trois Chênes" pendant presque une heure puis monter à droite en direction du Pas de l'Aï, à l'extrémité orientale de la paroi des Béguines. 

       Nous ne partons pas très tôt car Odette a trouvé le moyen de se perdre en route  pour nous rejoindre au parking de l'Hôtellerie, mais ce n'est pas bien grave ! Les journées commencent à être longues en cette saison.

Nous traversons donc toute la forêt de la Sainte-Baume par un large chemin ; Colette me signale qu'il existe un sentier qui passe plus près du pied de la face nord, sur lequel se trouve une plaque à la mémoire de Marcel Estruch, grimpeur marseillais qui s'est tué dans les Calanques en 1968. J'ai dû emprunter une fois ou deux ce sentier - j'en ai emprunté beaucoup ! - mais je ne m'en souviens pas. Aussi je décide "d'assurer le coup" en suivant cette grande piste, même si elle est moins intéressante.

       Elle n'est pas désagréable au demeurant, car la forêt est magnifique et la floraison exubérante à cette époque de l'année, et son profil qui grimpe doucement permet un bon échauffement.

      

       Et vers 11 heures, nous arrivons dans le lacet du sentier, peu avant le Pas de l'Aï, où un petit cairn signale le début du sentier-balcon. Ce cairn est discret, il n'y a pas de balisage au départ, et c'est une bonne chose : cela évite que des randonneurs peu expérimentés s'y engagent à la légère car cet itinéraire, sans être difficile, présente quelques passages un peu délicats, souvent très exposés, et il faut avoir le pied sûr ! Il y a quelque temps d'ailleurs, un solitaire s'y est trouvé en grande difficulté et a dû appeler les pompiers avec son téléphone portable. Celui-là s'en est tiré à bon compte !

       Ce sentier, découvert en octobre 1968 par A. Lucchesi et P. Morizot, traverse donc toute la face nord des Béguines, en gros à mi-hauteur, par tout un système de vires et de petits ressauts à franchir à la montée ou à la descente. Nous allons le parcourir d'est en ouest, ce qui est le sens le plus classique, mais je l'ai parcouru aussi deux fois en sens inverse et je ne le trouve guère plus difficile de cette manière.

 

       Au début, le sentier ne présente aucune difficulté : il n'est pas très large mais le terrain n'est guère escarpé. Nous passons ainsi au pied des deux Couloirs Bourgogne - il y a une quinzaine d'années, j'étais monté par celui de droite et descendu par son homonyme de gauche - et peu après, nous décidons de casser la croûte sur la grande Terrasse Inférieure, à la fin du premier tiers du parcours, la plus facile.

       Après cette pause, je décide de nous équiper de nos baudriers car ce n'est pas la peine d'attendre d'être dans un endroit impossible pour les enfiler si le besoin s'en fait sentir, et de mettre nos casques : les crêtes au-dessus de nous sont parcourues par un sentier très fréquenté qui passe parfois très près du bord de la falaise, il y a du vent aujourd'hui, et j'ai vu parfois dans ce coin des animaux, chèvres sauvages ou autres, toutes choses qui peuvent nous faire tomber des cailloux sur la tête !

       Par ailleurs nous avons emporté deux cordes de randonnée de trente mètres chacune, car il m'est arrivé d'encorder des gens sur ce parcours. Je ne sais pas si Armelle a totalement récupéré de sa fracture du poignet et j'ignore également  comment Catherine va se comporter sur ce sentier, bien qu'Odette m'ait assuré qu'elle était très dégourdie. Mais on ne sait jamais, je préfère jouer la prudence !

 

      Le premier passage délicat est équipé d'une courte chaîne pendue verticalement à un unique "spit" destiné à aider un pas exposé en traversée. Personnellement, je trouve que ce système relève un peu du bricolage car j'aurais mieux vu dans ce passage une chaîne ou un câble solidement fixés horizontalement sur deux bons "rings", l'auto-assurage éventuel style "via ferrata" y serait efficace. Mais on s'en contentera, et loin de moi l'idée de décourager les bonnes volontés, même si parfois l'enfer est pavé de bonnes intentions !

      Sur tout le parcours de ce sentier à partir de cet endroit, on trouve une succession de passages plus ou moins délicats qui demandent de l'attention car ils sont souvent très exposés. Toutefois, la difficulté est moins soutenue que sur les Corniches Paretti dans les Calanques,  par exemple, et la sensation de vide moins forte sauf en de rares endroits. Cela est dû en partie à la présence de la végétation qui, souvent, masque le précipice ; n'empêche que le danger n'en est pas moins grand que sur les corniches précitées, d'autant que ce sentier est beaucoup plus long !

       Il y a une autre chaîne fixée de la même manière peu académique un peu plus loin, puis on coupe l'itinéraire de la Voie Gombault balisé en noir, on franchit une succession de petits ressauts rocheux jamais bien difficiles avant d'arriver au dernier  tiers du parcours où sont concentrées les plus grandes difficultés.

      Heureusement, les passages les plus aériens et les plus exposés sont cette fois équipés de chaînes correctement placés ; là, je décide d'équiper Catherine d'une longe munie de deux mousquetons de façon à ce qu'elle s'auto-assure  sur les chaînes pendant ces traversées, car j'ai remarqué que si elle avait une très bonne condition physique et un mental lui permettant manifestement de maîtriser un stress éventuel, elle manquait toutefois d'habitude de ce terrain escarpé : la corde ne sera pas nécessaire, mais un minimum de précautions s'impose !

      Plus loin, une autre chaîne, placée verticalement cette fois, permet de franchir un raide ressaut d'une dizaine de mètres ; il n'y a là aucune difficulté, mais la "sortie" de ce passage est assez spectaculaire !

      S'ensuit une traversée sur un terrain facile mais scabreux, et l'on arrive bientôt sur le fil d'un éperon rocheux, au niveau d'une petite brèche qui marque la fin des difficultés du parcours. De là il ne reste qu'à franchir la brèche en question et descendre par un terrain facile sous le col du Saint-Pilon. Nous enlevons baudriers et casques et rejoignons très vite l'excellent chemin qui mène de l'Hôtellerie au col du Saint-Pilon. On retrouve là la "civilisation" avec la foule de randonneurs, promeneurs, pèlerins et touristes de tout poil qui arpentent ces lieux depuis des lustres !


       Et de là, après avoir bien repéré le départ du sentier Marcel Estruch pour le cas où j'y retournerais pour le faire dans le sens opposé, il ne reste qu'à redescendre facilement à l'Hôtellerie via la Chapelle des Parisiens et le sentier de grande randonnée. Nous n'avons pas "fait un temps" aujourd'hui, nous avons mis près de six heures pour effectuer ce parcours. Mais il faisait beau, et nous avons pris tout le temps de flâner en chemin... En toutes choses, il convient de "se hâter avec lenteur" !

 

Fiche technique :

 

Randonnée pédestre à caractère sportif

Massif : Sainte-Baume

 

Horaire : 6 h

Altitude départ : 669 m

Altitude maximale : 990 m

Dénivellation : Environ 400 m positive cumulée

Difficulté : P1/P2, T3 ; passages exposés

Matériel : Casque, baudrier, corde de randonnée, deux ou trois dégaines et sangles

Carte : IGN 1:25000 n°3345 OT (peu utile)

Topo : Escalades dans le Massif de la Sainte-Baume, par A. Lucchesi, Ed. Marrimpouey Jeune - 1976  (Malheureusement épuisé !)

 

Période favorable : d'avril à octobre inclus (éviter une période après la pluie : très glissant !)

 

Date du parcours : 20 avril 2011, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.

Météo : beau à nuageux, vent de nord-est modéré.

Participants : Armelle, Catherine, Colette, Odette, Bernard, Robert et Marcel

 

Toponymie :

 

Plan d'Aups : le "plateau alpin" tout simplement !

Pas de l'Aï : Pas de l'Âne en provençal (on rencontre aussi "Pas de l'Ase")

Les Béguines : les béguines sont une communauté de femmes religieuses aux règles moins strictes que celles observées dans un monastère.

 

Lien photographique : https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/SENTIERBALCONMARCELESTRUCHTRAVERSEEESTOUEST200411#

 


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