Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 11:08

   IMGP3705.JPG

Ce devait être une randonnée facile.

     J'avais choisi cet objectif pour permettre au plus grand nombre d'y prendre part, parce qu'elle est bien adaptée à cette période de l'année aux jours brefs, et parce que les dangers objectifs, notamment les risques de coulée avalancheuse y sont limités.

 

    Mais finalement, les prévisions météo ayant été très incertaines jusqu'au dernier moment, j'ai eu peu de "clients" et nous nous sommes retrouvés quatre au départ ce matin : Armelle, Robert, Rémi et moi.

    Et lorsque nous débutons notre randonnée au départ de la piste du Fontenil sur la route de Peyresq, nous constatons qu'elle est couverte d'une couche épaisse de neige très humide, lourde et croûtée en surface, qui rend immédiatement la marche extrêmement pénible. Il n'y a en outre aucune trace de passage.

      Nous décidons donc d'organiser des relais pour faire la trace : le premier la fera pendant cinq minutes puis passera en queue pour laisser la place au deuxième et ainsi de suite. De cette manière, nous progressons en ménageant nos forces, le passage en tête ne se renouvelant que toutes les vingt minutes.

      Malgré tout, la marche est pénible et nous n'avançons pas vite ! Seule la brève portion entre le Pendeix et le Fontanil est assez commode car le passage d'engins a tassé la neige.

     Cette neige lourde et profonde a un autre inconvénient : elle s'amoncelle vite sous la plaquette mobile de nos raquettes, sollicite beaucoup le matériel et entraîne souvent des déchaussages intempestifs assez désagréables...

 

     Elle le sollicite tellement que, alors que la neige commence à tomber, et que nous sommes entrés dans la forêt de Serpeigier, Robert qui marche devant moi perd soudain sa raquette droite pour constater que le rivet qui tient l'attache arrière vient de casser net ! C'est très embêtant car irréparable sur place. Avec l'aide d'Armelle, il essaie de maintenir son pied à l'aide d'une sangle qu'il a trouvée dans une poche de son sac. Peine perdue ; cette réparation de fortune ne tient pas et force est de se rendre à l'évidence : impossible pour Robert de continuer la randonnée dans ces conditions. Il décide donc de faire demi-tour, ce qui risque de lui prendre pas de temps et lui coûter beaucoup d'efforts car nous sommes tout de même à 4.5 km de notre point de départ !

     D'un commun accord, Armelle, Rémi et moi décidons de poursuivre jusqu'au point haut du Plateau de Champlatte et de revenir par le même chemin pour, éventuellement, aider Robert si nous le rattrapons. Il n'y a heureusement pour Robert aucun risque de s'égarer sur ces pistes balisées - je lui laisse d'ailleurs la carte et le topo, ayant pour ma part le GPS - et il n'y a aucun danger sur cette partie de l'itinéraire.

    Nous continuons donc notre chemin tandis que la neige tombe de plus en plus  fort. Bizarre, le temps était dégagé au départ... Mais cette neige cesse aussi vite qu'elle est apparue et, bientôt, alors que nous sortons du Bois du Mont, le ciel se dégage a nouveau complètement.

 

     Mais là, soudain, j'entends au-dessus de moi sur la gauche un craquement sinistre. Manifestement, la neige fortement accumulée dans ce secteur, est très instable et le manteau vient de bouger. Sous mes pieds, d'ailleurs, cela craque de manière désagréable... Nous nous dépêchons de sortir de cette zone plus raide pour atteindre le petit col qui donne accès au Plateau de Champlatte à la cote 1763.

D'ici, jusqu'aux abords du point haut vers 1850 m, le secteur est peu dangereux, mais plus haut, peu avant d'arriver au sommet, les pentes se rdressent à nouveau un peu et, une nouvelle fois, je sens la neige craquer désagréablement sous mes pieds avec un bruit sec de détonation.

     Certes ces pentes ne sont pas très raides et une coulée ne prendrait sans doute pas beaucoup de vitesse, mais je sais que même sur des pentes faibles, à 20° ou 25° seulement, le danger n'est pas nul. Cette neige est par ailleurs épaisse est très lourde ; je ne veux pas courir le moindre risque et comme nous sommes presque arrivés  au but, je décide de nous arrêter là. Nous cassons une petite croûte sur un replat à l'abri d'éventuelles coulées et reprenons notre chemin en sens inverse.

 

    Initialement, j'avais prévu de redescendre par le Pré de Thorame et le Suillet, mais nous voulons reprendre le même chemin qu'à l'aller au cas où Robert serait en difficulté d'une part, et d'autre part je crains que le vallon menant au Suillet, assez encaissé par endroits, ne soit exposé à de possibles coulées.

   Le retour n'est pas de tout repos : même à la descente - c'est d'ailleurs le plus souvent un faux-plat - et en suivant nos traces de montée, la progression reste très pénible. Comme le dit Armelle, très versée en anatomie, les psoas sont particulièrement sollicités ! Ravi de l'apprendre ; pour ma part je constate simplement que "j'en chie grave" !

   Finalement, une randonnée réputée pour être bien adaptée à une séance d'initiation, s'est avérée particulièrement physique et les copains moins aguerris que nous ont bien fait de rester au bercail ! Je doute d'ailleurs qu'ils eussent pu aller bien loin dans ces conditions...

   Et quand nous retrouvons Robert à la voiture -  il a pu rafistoler en route sa fixation de raquette à l'aide d'un fil de fer prélevé sur une pancarte - il est quinze heures quarante. Nous avons mis quatre heure quarante-cinq pour couvrir les 13 km de ce parcours, plus long en aller-retour que si nous avions effectué la boucle prévue.

    Tout cela nous montre une fois de plus, je l'ai vérifié maintes et maintes fois, que la randonnée en montagne  la plus débonnaire peut devenir très rude si les conditions sont sévères. Ici, c'est la qualité de la neige qui en a changé complètement la donne.

 

Randonnée à raquettes

Massif du Haut-Verdon

 

Horaire : 4 h 45

Altitude départ : 1460 m

Altitude maximale : 1875 m

Dénivellation : 460 m positive cumulée

Distance : 13 km

Difficulté : Facile normalement, très pénible dans les conditions rencontrées

Matériel : Raquettes, ARVA, Pelles, sondes

Carte : IGN au 1:25000 n°3541 OT

Topo-guide : "150 Randonnées à raquettes dans les Alpes du Sud", par J-F. Dao

 

Remarques :

 

Ce secteur, et le circuit initialement prévu, est très propice à la pratique du ski de fond et de randonnée nordique.

 

Période favorable : de décembre à mars suivant l'enneigement

 

Date du parcours : 16 décembre 2012, dans le cadre des sorties de "La Draio", le Groupe de Montagne de Peyrolles-en-Provence.

Météo : nuageux puis couvert avec averse de neige, beau ensuite.

Neige : Exécrable ! Très humide, lourde et profonde, croûtée en surface.

Activité avalancheuse observée : Avons entendu au moins une avalanche du côté du Cheval Blanc ; manteau neigeux très instable, risque marqué même dans des zones peu pentues.

 

Participants : Armelle, Rémi, Robert et Marcel.

 

Toponymie :

 

Peyresc : "Endroit pierreux".

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/PLATEAUDECHAMPLATTE161212#

 


  

 

    

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : A-même-la-Planète.over-blog.com
  • : Blog consacré à la randonnée pédestre, à l'escalade, à l'alpinisme, au VTT et à la montagne en général, assorti d'un éphéméride.
  • Contact

Recherche

Liens