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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 10:09

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Au programme aujourd'hui, une randonnée sportive dans un des secteurs les plus secrets de Sainte-Victoire, en dehors des sentiers battus, et donc très peu parcouru par les randonneurs. Nous allons monter au col de la Pyramide, gagner les crêtes par le grand couloir qui borde à l'est la Pyramide, puis le Pic des Mouches, et redescendre par le tracé bleu du Vallon de la Tine.

 

     Nous partons donc de Saint-Ser, Armelle, Richard, Robert et moi à 10 h, horaire un peu tardif mais ce circuit, pour être sportif, n'est pas très long, et nous prenons tout d'abord le tracé rouge qui mène à la chapelle de Saint-Ser. Peu avant celle-ci, nous quittons le tracé rouge et continuons à gauche par le tracé brun qui mène au refuge Baudino puis au refuge Cézanne en traversant toute la face sud de Sainte-Victoire.

   Environ 600 m après avoir quitté le tracé rouge, il nous faut quitter le bon sentier pour commencer à grimper à travers des pentes assez raides, hors sentier, par des dalles rocheuses et des terrains broussailleux. C'est à partir de là que les choses sérieuses commencent. Ce départ n'est pas facile à trouver ; pour ceux qui ont un GPS, il se situe aux coordonnées N 43°32'017", E 5°37'974".

     Nous montons donc par ces pentes assez malcommodes, à peu près à l'aplomb de la Pyramide, cette magnifique lame triangulaire caractéristique d'une hauteur de 80 m, parfaitement lisse et verticale ! Je crois qu'actuellement une seule voie d'escalade la parcourt en son milieu. Nous franchissons plusieurs dalles rocheuses assez raides parfois, crapahutons à travers des buissons de chênes kermès heureusement peu denses, et trouvons finalement les premiers cairns qui jalonnent ce début d'itinéraire.

     Je l'ai parcouru maintenant une dizaine de fois mais je cherche toujours un peu mon chemin au départ et il m'a fallu trois repérages pour le trouver la première fois, il y a près de trente ans ! Il n'est décrit que dans le vieux topo-guide d'escalade édité en 1972 par Bernard Amy, Jean-Paul Bouquier et Claude Cavallera. Ces vieux topos sont précieux et je les garde comme un véritable trésor ! C'est en fait le chemin d'approche des voies de la Pyramide ou, plus souvent la descente du "Dièdre des Trois Afghans".

   Dès qu'on a trouvé le premier cairn, on monte d'abord direction nord-ouest pour s'approcher des escarpements du pied de la Pyramide, on traverse à gauche en longeant la base d'une grande lame rocheuse séparée de la Pyramide elle-même par un petit couloir. C'est ce petit couloir que nous remontons ensuite pour parvenir à un vague collet qui est précisément le Col de la Pyramide.

    Jusque là, il n'y a pas de difficultés. Le terrain est un peu scabreux, pénible parfois, mais facile. Ensuite, nous devons faire une petite traversée à gauche sur une dalle pour rejoindre un cairn qui marque le début d'un couloir qu'il va nous falloir descendre. ce couloir est facile, mais la pluie et la neige des derniers jours en ont rendu le fond assez humide et je préfère poser une corde en main courante pour sécuriser ce passage. Il y a d'ailleurs un anneau de corde installé à demeure mais son état ne m'inspire qu'une confiance limitée, et je préfère passer directement ma corde dans l'anneau de rocher car le frottement me semble faible.

    Je descends le couloir, m'assure que la corde coulisse bien et invite ensuite Robert à descendre à son tour. Richard me rejoint ensuite et me  dit avoir été bien content de pouvoir se servir de la corde car le terrain, en effet, est passablement glissant ! Armelle descend enfin,bje récupère la corde et la garde à portée de la main au cas où...

    Un passage dans les arbres assez broussailleux nous conduit ensuite à une grande dalle assez raide qu'il nous faut traverser de gauche à droite en suivant une fissure horizontale. Armelle et Robert nous attendent de l'autre côté ; je passe à mon tour et indique à Richard la marche à suivre. Ce dernier, moins habitué à ces terrains escarpés, n'est pas très rassuré dans ce passage. Je ne peux pas grand chose pour l'aider car l'assurage avec la corde serait ici parfaitement illusoire ; il faudrait pour qu'il soit efficace planter un piton quelque part dans la traversée, mais le passage est plus impressionnant que réellement difficile : il suffit de bien placer ses pieds dans la fissure horizontale, utiliser pour les mains de bonnes aspérités du rocher à hauteur des épaules, de prendre son temps, et il n'y a aucune raison de tomber.

      Je sens Richard un peu tendu mais il s'en sort finalement très bien et nous abordons maintenant la longue remontée du grand couloir qui borde la Pyramide à l'est.

 

      Après quelques mètres dans les éboulis, nous franchissons un petit mur vertical de deux mètres. Ici il y a deux méthodes : soit on passe à droite par un mouvement d'escalade un peu technique mais où le rocher est excellent - c'est l'option que nous choisissons, Robert et moi - soit on passe à gauche par une fissure peut-être plus facile mais sur du terrain un peu terreux, en plus mauvais rocher, ce que choisissent Armelle et Richard. De ce côté, on peut éventuellement placer une corde sur un arbuste. Mais mes camarades n'en ont nul besoin et franchissent ce passage sans difficultés.

      Maintenant, il n'y a plus guère de difficultés, mais il faut remonter un grand éboulis assez pénible. On grimpe d'abord rive gauche (en droite en montant), puis on traverse à gauche avant une série de dalles assez raides pour gagner un épaulement qui est en fait le sommet de la Pyramide qui, de ce côté-ci, ne ressemble à rien ! Durant toute cette montée - avant aussi, d'ailleurs - il faut être très vigilant car le terrain raide et instable est particulièrement exposé aux chutes de pierres. Le casque (nous n'en avions pas pris et c'est une erreur), est fortement conseillé. Deux ou trois fois, Armelle nous soumet d'ailleurs à un bombardement en règle, heureusement très imprécis !

     Nous continuons maintenant par une vague arête rocheuse jusqu'à quelques mètres du ressaut final qui aboutit aux crêtes, et nous décidons de cassez la croûte au pied de celui-ci pour être à l'abri du vent d'est qui souffle modérément mais qui a le don d'abaisser la température de quelques précieux degrés !

      Après le repas, nous franchissons le petit couloir-cheminée facile et nous prenons pied sur la crête. Là, comme je m'y attendais, la neige est restée assez abondante sur le versant nord et il va falloir s'appliquer à bien suivre le balisage du GR pour éviter de nous retrouver dans des pentes inconfortables.

 

     La trace est assez nette, mais le passage des randonneurs a durci la neige ; celle-ci est souvent franchement verglacée et plusieurs passages, tout à fait débonnaires par temps sec, deviennent délicats. Ils sont rarement très exposés mais parfois, une glissade pourrait avoir des conséquences fâcheuses et nous redoublons de vigilance... Les crampons seraient presque utiles à quelques endroits !

     Au niveau du Casque, nous arrivons au premier passage équipé d'une chaîne. Le rocher est verglacé, la chaîne est mouillée et glissante ; il nous faut passer vite tout en étant prudents. Les deux autres passages équipés sont également délicats et je ne suis pas fâché de retrouver le versant sud peu avant la dernière montée vers le Pic des Mouches. Les choses sont maintenant beaucoup plus faciles et la dernière pente, de nouveau en versant nord, est nettement moins raide et ne présente aucune difficulté. Au sommet nous rencontrons un couple qui a dû monter depuis le col des Portes et, après une brève pause contemplative, nous entamons la redescente vers le parking de Saint-Ser.

 

    J'ai toujours quelques difficultés à trouver le départ du tracé bleu qui doit nous conduire dans le vallon de la Tine car il est mal balisé sous le sommet. Nous le retrouvons toutefois un peu plus bas, légèrement à l'ouest du Pic des Mouches. Deux cairns, en fait, marquent le passage depuis la crête.

      Cette descente n'est pas très difficile : des zones d'éboulis entrecoupées de petits ressauts rocheux peu difficiles. Aucun incident ne vient émailler cette descente, sauf un malencontreux lancer de bâtons brillamment effectué par Richard et qui a bien failli embrocher Armelle quelques mètres plus bas !

      Après le franchissement d'une petite crête, nous entrons dans le vallon de la Tine proprement dit. Nous descendons une cheminée d'une vingtaine de mètres, assez raide et étroite mais facile puis nous arrivons au pied des dalles du secteur d'escalade des "Dalles Musicos". Peu après avoir rejoint un tracé vert, le tracé bleu part avec lui  sur la gauche. Là, il nous faut abandonner ces balisages pour descendre un petit éboulis peu pentu qui mène au-dessus d'un mur vertical de trois ou quatre mètres. On évite ce mur par une vire étroite qui  se présente à droite au bout de laquelle on s'engage en descente dans un petit couloir étroit par un "pas" un peu raide au départ.

     Puis on descend sur la droite pour atteindre très vite le dernier passage délicat de la randonnée : une chaîne d'une quinzaine de mètres le long d'une vague arête rocheuse. Robert et Armelle s'y engagent les premiers et franchissent rapidement ce passage assez impressionnant. Je descends à mon tour et, dès que j'ai fait 5 ou 6 mètres, je demande à Richard de me suivre. Rassuré par la présence de la chaîne et bien que je le sente un peu "tendu", Richard vient à bout sans encombre de cette dernière difficulté.

      Nous ne sommes maintenant qu'à cinq minutes du parking. Il est 16 h ; compte tenu des très nombreux arrêts, nous avons mis 4 h 30 pour effectuer ce parcours. C'est honorable, car c'est sans doute un des plus physique des itinéraires de ce versant de Sainte-Victoire et techniquement, sans être particulièrement difficile, il est très soutenue. En outre, la neige gelée du versant nord a encore ajouté du piment à cette très belle et originale randonnée.

 

Randonnée sportive

Montagne Sainte-Victoire

 

Horaire : 4 h 30

Altitude départ : 408 m

Altitude sommet : 1010 m

Dénivellation : 717 m positive cumulée

Distance (peu significative !) : 7.02 km

Difficulté : P3, T2 soutenu 

Matériel : casque et corde de 20 m utiles

Carte : IGN au 1:25000 n° 3244 ET (peu utile sur ce genre de terrain !)

 

Période favorable : Toute l'année, sauf du 15 juin au 15 septembre : c'est une véritable fournaise !

 

Date du parcours : 18 février 2013

Météo : nuageux, vent d'est modéré

Participants : Armelle, Richard, Robert et Marcel

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/COLDELAPYRAMIDEVALLONDELATINE180213#



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