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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 18:07

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Nous espérions, Robert et moi, que la piste qui part des Gendres, tout au bout de la départementale 90 montant des Crots, serait ouverte, nous épargnant ainsi 3 km d'une approche assez fastidieuse pour aller vers le sommet de la Gipière, l'objectif que nous nous étions fixé aujourd'hui. Malheureusement, elle était fermée par une barrière, ce dont nous nous doutions un peu quand même, pour éviter que le passage des véhicules motorisés endommagent la piste au moment du dégel.

  C'est donc à pied que nous franchissons la dite barrière, à 9 h 20, pour nous diriger, par une longue marche à plat sans beaucoup d'intérêt jusqu'au pont sur l'Infernet, au lieu-dit la Grande Cabane. Toute cette portion est totalement dégarnie de neige et nous marchons donc à très vive allure, à plus de 5 km/h selon les informations de mon GPS.

   Mais au-delà, la piste qui mène à la cabane de la Pérouyère est enneigée et commence à grimper plus raide. Cependant, nous ne chaussons pas tout de suite les raquettes car la neige est peu abondante et "porte" assez bien. A la cote 1700, elle devient toutefois plus profonde et nous décidons de les chausser.

    Au début, la progression est facile mais très vite, sous l'effet du réchauffement de la température, nous nous enfonçons de temps en temps dans des zones de neige molle et profonde ce qui rend la marche pénible.

    Au bout de près de 1500 m de piste, nous sortons de la forêt pour arriver au niveau de la cabane de la Pérouyère, légèrement à notre gauche. Nous faisons une petite pause pour examiner la suite du cheminement.

 

     Celle-ci est manifestement beaucoup plus raide. Plusieurs bosses se présentent, qu'il va falloir gravir au mieux. Nous commençons par attaquer la première par un mouvement tournant vers la gauche et la pente se redresse effectivement de manière sensible. De plus, la neige est d'une qualité assez exécrable car ce secteur reçoit le soleil depuis un bon moment déjà et, régulièrement, nous nous enfonçons jusqu'aux cuisses.

      Robert prend le relais pour faire la trace et nous gagnons péniblement le sommet de la deuxième bosse, au niveau de quelques mélèzes sur une sorte de crête dominant le ravin des Olettes sur notre droite. Les pentes sont très raides de ce coté-là et la plus grande prudence est de rigueur ; nous nous tenons donc plutôt du côté gauche, plus hospitalier !

     L'avance est toujours très pénible sur cette neige foireuse et, peu avant midi seulement, nous arrivons à la jonction avec le Chemin de Ceinture, à la cote 2160 à peu près.

     De là, la suite est très rébarbative. Ce "Chemin de Ceinture" doit être très bien marqué en été, mais en ce moment il disparaît complètement sous la neige nivelant des pentes très raides. Il nous faudrait effectuer un long mouvement de traversée sous le Joug de l'Aigle pour atteindre une série de couloirs très encaissés sous le col de Dormillouse, également appelé "col des Olettes".

      Très honnêtement, nous ne "sentons" pas très bien cette affaire car une telle traversée raquettes aux pieds, dans une neige aussi pourrie promet d'être extrêmement pénible et peut-être même dangereuse. Car au niveau du col de Dormillouse, le chemin, sur la carte, monte d'abord sur une arête bordant la rive droite d'un couloir très abrupt pour franchir ce dernier dans sa partie haute, et redescend un peu sur la rive opposée pour gravir ensuite les pentes également très soutenues qui conduisent au col. Tout cela ne nous inspire guère ! La progression risque d'être épuisante et il est déjà midi. Il fait très chaud, la neige va encore mollir et tout cela garantit, à supposer que nous parvenions au sommet, un retour tardif et des plus laborieux !

       La sagesse conseille le demi-tour et c'est ce que nous décidons de faire.

 

      Décidément, ce secteur ne nous réussit pas ! Il y a deux ans, j'avais déjà fait demi-tour, toujours avec Robert, lors d'une tentative au Pic de Charance, cette fois-là à cause d'une neige très suspecte qui nous faisait craindre un risque sérieux d'avalanches.

      Mais je pense qu'aujourd'hui, pour bénéficier de bonnes conditions, il nous aurait fallu démarrer de la voiture à 6 h ou 7 h du matin de façon à être sortis des zones critiques avant que la neige ramollisse trop. Mais pour cela, il nous aurait fallu venir dormir sur place et non pas partir de Peyrolles le matin !

      Peut-être aussi que l'objectif était trop ambitieux à raquettes : la dénivelée n'est pas énorme, mais la distance à parcourir est assez considérable et, honnêtement, le terrain se prête plus au ski de randonnée qu'à la marche à raquettes. Peut-être aurions-nous pu choisir l'option de monter par le Vallon Clapier pour gagner le Chemin de Ceinture sous le col de Dormillouse ; le terrain semblait moins enneigé et il est peut-être moins raide. Mais il fait un détour encore plus long, c'est pourquoi nous avions décidé de monter directement par la cabane de la Pérouyère.

    Bref, c'est un échec. Nous nous disons que, finalement, nous ferions bien d'éviter ce massif en hiver et au printemps, le réservant pour l'été ou le début de l'automne !

    La montagne est une école d'humilité : quelle que soit l'expérience dont on se targue, elle vous rappelle qu'elle a toujours à vous apprendre et que vous seriez bien inspiré de retenir ses leçons !

    Dont acte.

 

     Piteusement, nous commençons la descente sous l'oeil moqueur des choucas (Tiens, voilà qu'il se prend pour Samivel, maintenant !).

      Cette descente se rélèle encore plus pénible que la montée ; nous mesurons mieux la raideur de la pente et la qualité exécrable de la neige. Malgré tout, elle est plus rapide et, vers midi et demie, nous sommes de retour  à la cabane de la Pérouyère où nous décidons de casser la croûte. Cette cabane est ouverte, en bon état et relativement propre. Il y a une table, quelques chaises, une cuisinière, un poêle et... un canapé ! Mais comme il fait très beau et chaud, nous sortons deux chaises et déjeunons dehors, en plein soleil.

    Ensuite, nous décidons de ne pas retourner tout de suite à la voiture et de profiter au maximum de cette belle journée.

 

     Revenant à la Grande Cabane, nous ôtons à nouveau nos raquettes à 1700 m d'altitude et poursuivons sur la piste jusqu'à l'embranchement du sentier menant au lac du Lauzerot que nous avons décidé d'aller voir. Nous suivons donc un sentier balisé (très mal d'ailleurs !) jusqu'à ce très curieux lac artificiel.

    Nous avons la surprise de constater qu'il est gelé sur les trois quarts de sa surface, suite sans doute à la période de très grand froid qui a sévi au mois de février. Nous en faisons le tour, passant devant la jolie cabane pouvant servir d'excellent abri sur la rive nord et assistons ensuite à une véritable partouze de batraciens, les grenouilles présentes ici en nombre considérable étant en pleine période de reproduction !

     Le bord du lac est par endroit couvert  par la  masse gélatineuse des milliers d'oeufs que ces amphibiens ont pondus. Le spectacle est inattendu. Je prends quelques photos puis, ne voulant pas déranger davantage les grenouilles dans leurs ébats (elles pouraient nous prendre pour des pervers !), nous continuons notre chemin pour rejoindre la chapelle du Lauzerot, curieux petit édifice d'un style indéterminable dont l'intérieur est rempli d'innombrables croix de toutes tailles, formées de deux bouts de bois ficelés ensemble.

    Un peu plus haut, notre sentier rejoint une chemin venant de la source de Naton et, un moment, nous songeons à monter un peu plus haut vers la cabane de Clot Besson pour revenir aux Gendres par la piste passant par Pra Clapier. Mais cela risque de faire un peu long et, tout bien considéré, ce détour ne semble pas d'un intérêt majeur.

    Comme il est 15 h 30 et qu'il nous faut quand même rentrer à Peyrolles, nous décidons donc de revenir sur la piste principale par la cabane de Fumoras.

     Le retour est rapide et, une demi-heure plus tard, nous retrouvons la voiture de Robert au boit de la route goudronnée.

     Nous n'avons pas atteint notre objectif aujourd'hui, ce qui est toujours un peu frustrant. Mais tous comptes faits nous avons passé une excellente journée et n'avons pas beaucoup de regrets.

    D'ailleurs, les regrets ne servent à rien. Il vaut mieux penser à de nouveaux projets.

 

Fiche technique :

 

Randonnée à raquettes

Massif de l'Embrunais

 

Horaire : 5 h

Altitude départ : 1573 m

Altitude maximale atteinte : 2160 m (Jonction avec le Chemin de Ceinture, au-dessus de la cabane de la Pérouyère)

Dénivellation : 730 m positive cumulée

Distance : 14.4 km

Difficulté : Difficile à raquettes (dans ces conditions)

Matériel : Raquettes, pelles, sondes, ARVA, bâtons

Carte : IGN au 1:25000 n°3438 ET "Embrun - Les Orres- Lac de Serre-Ponçon

 

Remarques :

 

L'ascension de la Tête de la Gipière semble "limite" à raquettes : c'est très long et les pentes sont raides. Cet itinéraire est certainement plus adapté au ski de randonnée.

Il faut de toutes façons partir très tôt.

 

Période favorable : janvier à mars (à skis)


Date du parcours : 27 mars 2012

Météo : grand beau temps très chaud

Neige : enneigement très inégal ; neige profonde, lourde et fondante

Activité avalancheuse observée : néant

 

Participants : Robert et Marcel

 

Toponymie :

 

La Gipière : toponyme fréquent désignant un lieu où abonde le gypse (souvent orthographié "gypière")

Le Lauzerot : vient du mot "lauze" ou "lause" désignant une pierre plate de schiste dont on se sert pour couvrir les toitures

Les Olettes : même origine que "oule" ou "oulette" qui désigne selon le cas  une "marmite" dans un cours d'eau, un petit lac ou une vallée encaissée.

 

Lien photographique :

 

https://picasaweb.google.com/vieuxloup52/TENTATIVEALATETEDELAGIPIERE270312#


   

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